Les parents de Boulat Okoudjava étaient, tous deux, communistes. Son père fut nommé, peut de temps après la naissance de son fils, commissaire de la division géorgienne de l'armée rouge. En 37, ses deux parents furent arrêtés lors des purges, son père fusillé. Sa mère ne reviendra des camps qu’en 1955. Okoudjava s'engagea volontaire à l"age de 17 ans, pour combattre l'envahisseur nazi.
La chanson « Сентиментальный марш – Marche sentimentale » fut écrite en 1957 et est dédiée au poète Evgueni Evtouchenko. Elle fut chantée en 1965 par Okoudjava dans le film de Marlen Khoutsiev : «Мне два́дцать лет – J’ai vingt ans ». Dans la premiere version du poéme Okoudjava parle de « cette lointaine (guerre) Civile » alors que dans le film de Khoutsiev, il chante « Cette seule Civile » La veuve d’Okoudjava interrogée à ce sujet, explique cela par le fait, qu’au début, lorsque Okoudjava interprétait ses textes, il improvisait et changeait souvent les mots. Le mot "seule" remplaça définitivement celui de "lointaine". C’est ainsi qu’elle est chantée maintenant ainsi que sur le vidéogramme ci-après.
Сентиментальный марш / Marche sentimentale
Boulat Okoudjava ~ Булат Окуджава
Nadejda, je reviendrai quand le clairon sonnera la retraite.
Lorsqu’il rapprochera la trompette de ses lèvres, relevant son coude pointu.
Nadejda, je resterais entier, la terre humide n’est pas pour moi.
Pour moi, il y a tes inquiétudes et le doux monde de tes attentions.
Mais si tout un siècle passe et que tu te fatigues d’espérer.
Nadejda, si la mort déploie ses ailes au-dessus de moi,
Ordonnes alors, que le clairon couvert de blessures se relève
Afin que la dernière grenade ne puisse m’achever.
Mais si brusquement, un jour, je ne peux me protéger,
Qu’une nouvelle bataille n’ébranle le globe terrestre,
De toute façon, je tomberai pendant l'unique, la Civile,
Et des commissaires aux casques poussièreux, s’inclineront silencieux au-dessus de moi.
Traduction : Sarah P. Struve
commenter cet article …