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9 septembre 2008 2 09 /09 /septembre /2008 18:30

L’agression géorgienne a brisé les destins de beaucoup de familles. Parmis elles il y a les familles Tedéèv et Tadtaev, qui vivent dans le même immeuble de 4 étages au numéro 124 de la rue Dgioev. La famille Tedéèv a Tskhinval1perdu deux de ses membres : Atsamaz âgé de 22 ans et sa grand-mère de 75 ans Babélina Tedéèva-Kouloumbekova.. La famille Tadtaev a perdu son chef de famille, Sergueï ; le père de deux petits garçons de 7 et 8 ans, il était milicien et travaillait au bureau des passeports. Ils ont étés fusillés par des boureaux géorgiens le 8 août dans le village de Tbet.

Témoin du meurtre de ses citoyens paisibles, l’épouse de Sergueï, Alina Gabaraeva a du mal à repenser à ses évènements effrayants du 8 août.

- je n’arrive toujours pas à reprendre mes esprits après ce qui est survenu dans le village de Tbet, J’étai, alors, dans un tel état, que je ne me rappelle pas de tout ce qui nous est arrivé – raconte Alina Gabaraeva – la veille de l’attaque barbare des géorgiens sur l’Ossétie du sud, le 7 août, mon mari et moi sommes allés en voiture à Dzaou rendre visite à nos enfants qui étaient chez des proches. Déjà, tôt le matin du 7, la situation dans la république était surchauffée. Les Géorgiens tiraient sur Tskhhinvali et certaines bourgades de notre république. J’ai demandée à mon mari que nous puissions rester pour la nuit à Dzaou, mais il ne l’a pas voulu ; Il a dit qu’il devait être tôt le matin à son travail. Nous sommes rentrés à Tskhinvali, vers le soir, laissant les enfants à Dzaou. La soirée était. Calme dans Tskhinvali. Quand dans la nuit du 7 au 8 août, les Géorgiens ont commencés à bombarder Tskhinvali, comme tous les voisins nous sommes descendus dans la cave, où nous avons passés le reste de la nuit. Au matin on a entendu les bruits des avions géorgiens volants au-dessus de Tskhinvali. Nous avons pensés que s’était l’aviation russe qui se dépêchait de nous venir en aide. Heureux, nous sommes sortis de la cave leur souhaiter la bien venue, nous leurs faisions de grands signes avec nos mains. En réponse, les avions nous ont tirés dessus, nous avons compris que nous nous étions trompés, et sommes vite redescendus dans la cave.

Très vite, nous avons appris que les tanks géorgiens étaient entrés dans la ville et que les avions géorgiensTskhinval-voiture.jpg bombardaient Dzaou et les villages alentour. J’étais horrifiée, mes enfants étaient là-bas ; A ce moment, nos voisins, les frères Tadéèv, Taïmouraz et Atsamaz, qui travaillaient dans les structures de force, ont décidés d’emmener leur mère, Marina et leur grand-mère Babélina, hors de la ville, au village de Zar, et de revenir ensuite. Une connaissance d’ Atsamaz lui a dit que la route vers Zar était libre, que les Géorgiens ne l’avaient pas encore occuper. Mon mari et moi avons décidés de les suivre avec notre voiture. Nous avons emmenés avec nous, nos deux voisines, la mère et la fille Tassoev. En arrivant à Tbet, nous avons remarqués des militaires qui avançaient. Il y avait prés d’un millier d’hommes, et beaucoup d’engins motorisés. Atsamaz a cru que s’étaient nos soldats, et il a voulu aller à leur rencontre. Des que nos voitures se sont approchées, ils ont ouverts le feu sur nous, nous nous sommes baissés, mais Sergueï qui était au volant est mort sur le coup ; Son corps a basculé hors de la voiture. Les Géorgiens n’arrêtaient pas de tirer. Je ne sais pas avec quelles armes ils nous tiraient dessus mais j’ai été blessée par des éclats ; Les autres ont reçus et des éclats, et des blessures par balle. Nous nous sommes extrais des voitures et sommes restés couchés par terre. Dans la voiture des Tedéèv , la grand mère Babélina est morte des la première balle. La balle qui avait pénétrée dans l’œil gauche, lui a arraché la moitié de la tête. En sortant de la voiture, Atsamaz a été blessé gravement, il était couché par terre, mais l’on continuait à lui tirer dessus. Son frère aîné, Taïmouraz, essayant de le sauver, a rampé vers lui, et l’a recouvert de son corps, il a également été atteint par plusieurs balles. Lorsque les Géorgiens se sont approchés de nous, nous avons levés les mains en l’air, leurs demandant de ne plus tirer. Les Géorgiens ont poussés hors de la voiture Marina, la mère d’Atsamaz et de Taïmouraz, , qui, elle même, était blessée. Ils parlaient grossièrement avec nous et riaient tout le temps, tout en tirant dans tous les sens, sur les maisons, les voitures, Ils se comportaient d’une façon insultante. Ils ont encore une fois tirés sur le corps de mon époux mort. Ils voulaient aussi, achever les deux frères, mais leur mère s’est interposée, les suppliant d’avoir pitié de ses fils. Elle s’adressait à eux en géorgien, elle disait : « n’avez vous pas non plus d’enfants, de frères, ayez pitié de nous, s’il vous plait, je vous en supplie, ne tirez plus sur mes fils » la regardant, les Géorgiens souriaient moqueurs. Poussant de leurs pieds les deux frères couchés par terre, presque sans connaissance et perdant leur sang. Riant, ils lui disaient que de toute façon c’était trop tard pour ses fils. Ils éprouvaient du plaisir à nous voir ensanglantés, leurs demandant de ne pas nous tuer, le sang coulant des blessures de nos visages et de nos corps,.

Je me suis approchée du corps immobile de mon Sergueï et me suis penchée vers lui, ils se sont mis à crier sur moi,, et m’ont repoussés de côté. Ils ont voulus écraser mon mari à l’aide d’un tank, je me suis mise à genoux devant eux, les suppliant de le laisser tranquille, puisqu’il était déjà mort. La mère de d’Atsamaz a traîné son fils vers le bas-côté, mais les bandits géorgien ont, à leur tour, traîné l’autre frère, Taïmouraz au milieux de la route voulant passer dessus avec leur tank. Je me suis approchée de Taïmouraz, me suis mise devant lui et leur ai demandée de ne pas faire cela.

Ils ont voulus nous prendre en otage, ils attendaient une voiture qui devait nous amener en Géorgie. Brusquement ils sont partis en se dépêchant vers la ville et nous ont laissés. Certainement qu’en voyant que nous n’avions plus de force, ils ont pensés que nous ne survivrions pas.

Gravement blessé, perdant son sang, Taïmouraz s’est traîné vers une voiture. Il a raccordé des files et l’a fait démarrer. Nous nous sommes tous assis dans cette voiture, on y a installé Atsamaz. Avant cela nous sommes rentrés dans une battisse de deux étages où il y avait deux femmes. Je leurs ai demandée de surveiller les corps de Sergueï et de Babelina, que les chiens ne viennent pas les déchiqueter.

Taïmouraz ne pouvait pas bouger ses deux jambes blessées, il appuyait sur l’accélérateur avec un bâton. N’en pouvant plus, il a réussit à nous conduire jusqu'à un poste des nôtres dans le village de Zar et il a tout de suite perdue connaissance. A Zar on nous a donné les premiers secours puis, on nous a emmené à Dzaou. Le frère de mon mari m’a dit que tout allait bien avec mes enfants, qu’ils étaient en bonne santé et qu’il les avait envoyé en Ossétie du nord. Les deux frères gravement blessés ainsi que la mère et la fille Tassov furent emmenés à Nouzal.

« J’ai revu Atsamaz et Taïmouraz ainsi que les Tassov à Nouzal, lorsqu’on les emmenait à l’hôpital local – raconte la tante des frères, la fille de Babelina, Izolda Tedéèva. – L’état de Atsamaz s’est aggravé et il a été transporté à l’hôpital d’Alavir, et moi je suis restée avec Taïmouraz à Nouzal. »

Les médecins ont faits tout ce qu’ils pouvaient, mais il n’ont pas pu sauver la vie d’Atsamaz. Le 9 août, le jour de ses 22 ans, Atsamaz ne fut plus. On l’a enterré chez des parents dans le village de Kambiléèvka.

Ayant reçu de nombreuses blessures d’éclat et d’armes à feu, Taïmouraz, la mère et la fille Tassov furent envoyés à Moscou, où actuellement les médecins les soignent.

0bdceabda9e459abeac5cf745803d867.jpgComme l’a racontée Isolda Tedéèva, le corps de sa mère de 75 ans et resté deux ou trois jours dans une voiture au village de Tbet, là où elle et Sergueï furent tués par les bourreaux géorgiens. Quelqu’un a ramené leurs corps à la morgue de Tskhinvali. Les médecins ont enterrés provisoirement la grand-mère dans la cour de l’hôpital, puis Isolda avec son frère ont enterrés leur mère à Kambiléèvka prés de son petit fils,Atsamaz.

Le père de Sergueï a enterré provisoirement son fils au cimetière de l’école N°5*. Lorsque la situation se normalisera, on l’enterrera au village de Didmoukha.

Isolda Tedéèva et Alina Gabaraeva espère trouver par notre journal, la personne qui a ramener à la morgue depuis le village de Tbet, Babelina et Sergueï. Ils veulent la rencontrer pour lui témoigner personnellement leur reconnaissance.

Sergueï Gazzaev.

Traduction : Sarah P. Struve

Photos: OSinform64d523d13995cbfd6e980a54d53b0bab.jpg

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  • : Le mot « Stengazeta » est un acronyme voulant dire « journal mural ». Stengazeta de Paris publie des traductions de chansons russes contemporaines et/ou populaires, ainsi que des articles d'opinions. Il m’a semblé utile, de faire percevoir à travers ce blog, la Russie et ses cultures, hors du prisme propagandiste et réducteur que véhiculent les pouvoirs politiques, économiques & médiatiques occidentaux. S. P Struve
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