L'auteur du poème « Если я заболею ~ Esli ia zabaleiou ~ Si je tombe malade, » est Iaroslav Smeliakov. ( 26 décembre 1912, Loutsk ~ 27 novembre 1972, Moscou. ) Smeliakov, fils de cheminot, était poète, traducteur et critique littéraire.
En 1960, Iouri Vizbor, dont StengazetA a déjà publié une traduction, mit le poème en musique. Nombre d'interprètes ont repris cette chanson dont notamment Vladimir Vissotski. Il est à noter, que dans la version de Visbor, la troisième strophe n’apparaît pas. Cependant, le chanteur/compositeur Iouri Chevtchouk, la reprend dans son interprétation, ici.
Voici deux vidéogrammes de cette chanson : le premier reprend l’interprétation de Iouri Vizbor ; le second, celle de Vladimir Vissotski.
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Если я заболею~ Si je tombe malade
Texte : Iaroslav Smeliakov / Musique Iouri Vizbor
Si je tombe malade,
Aux médecins, je ne voudrais pas m’adresser,
Je m'adresserais à mes camarades
Ne pensez pas que ce soit dans un délire
Faites moi, de la steppe, un lit,
Recouvrer les fenêtres de brouillard
Au chevet, mettez
Une étoile tombée du ciel,.
J'ai, toujours, foncé devant.
Pourun enfant de Marie, je ne suis jamais passé.
Si je suis blessé
Dans de terribles et justes combats ;
Bandez moi la tête
D'unsentier de steppes russes,
Recouvrez-moi
D'une couverture aux couleurs automnales.
Je n'ai nul besoin de poudres, ni de gouttes, frérots,
Que, toujours scintillent les reflets dans le verre à facettes.
L'argent des cascades, le vent chaud des déserts,
Voilà avec quoi, cela vaut le coup de soigner.
L'argent des cascades, le vent chaud des déserts, Voilà avec quoi, cela vaut le coup de soigner.
Depuis les mers et les montagnes
S'exhale la fraîcheur, s’exhalent de vastes étendues.
Suffit de regarder, tu le ressens ;
Les gars, nous vivons éternellement.
Ce n'est pas de mes blessures,
Que je vousquitte de couloirs en corridors, amis,
Je pars, camarades,
A travers la féerique Voie lactée.
Elena Frolova est l'auteur compositeur, interprète de la chanson « Efrosinia l'idiote ~ Ефросинья-дура », Elena Frolova est née en 1969, à Riga, elle vit en Russie. Elle a sorti un CD en France « Elena Frolova chante Marina Tsvetaeva. » Que l'on peut également entendre sur un montage vidéo, ici.
Efrosinia la folle, née Evdokiia Viazemskaïa, est connue en Russie comme Eufrosinia Koliupanovskaïa (1758 - 1855) Ce fut uns religieuse chrétienne russe, fol en Christ, vénérée comme une sainte par l'Église orthodoxe russe, qui la fête la 3 juillet.
Née vers 1758 dans une famille de noble. Evdokiia Viazemskaïa, après avoir terminé avec succès ses études à l'Institut de Smolny de Saint-Pétersbourg, est désigné « freilina » (Demoiselle d'honneur) de Catherine II. Son hagiographie raconte, qu'après une période vécue parmi les fastes de la cour, elle a décidé dans des circonstances peu claires, avec deux de ses compagnes, également dames de la cour, d'abandonner le palais royal pour se consacrer entièrement à la vie monastique. Craignant le rejet de sa famille en raison de son choix, elle a mis en scène avec ses amis, sa propre mort. Alors qu'elles étaient à Tsarskoïe Selo, La résidence d'été de l'impératrice, elles ont abandonné leurs vêtements sur la rive d'un lac, afin de faire croire à une noyade et se sont déguisés en simples paysannes , abandonnant leur vie de cour et sa splendeur.
Laissant ses amies, Evdokiia s'est mise à errer à travers la Russie en visitant des monastères et des lieux saints, jusqu'à ce que, se sentant prête pour sa vocation monastique et voulant « se cacher de la persécution du monde », elle est reçue en audience par le Métropolite Platon, qui, voyant la sincérité de son intention, envoya une lettre de recommandation au monastère vladychny de Serpukhov
Depuis lors, sous le nom d'Efrosinia la folle, commence son existence de « poisson dans le Christ », comme on appelait ceux qui simulant la folie, vivaient dans la pauvreté tout en priant sans cesse, afin de sentir qu'ils pouvaient prendre part à la Passion du Christ.
On lui a attribué d'abord, une cellule, puis une petite maison d'une pièce près des murs du monastère. Elle a vécu avec un grand nombre d'animaux nourris avec les restes de ces repas. Elle portait toujours une chemise grise avec un grand châle épais, marchant pieds nus et portant sur sa tête un petit bonnet doublé de fourrure. Elle a gardé ses cheveux coupés et portait toujours autour de son cou une longue chaîne en cuivre avec une croix. Son hagiographie nous dit qu'elle vivait constamment dans la privation et mortifiait son propre corps avec une chemise de crin. Elle dormait toujours assise, à même le sol, se nourrissant exclusivement de pain et de kvas, qu'elle prenait dans les cuisines du monastère. Quant à sa vie religieuse, elle se résumait à prier seule dans sa maison et n'assistait que rarement à l'église.
Toujours selon son hagiographie, Dans les années 1840, la religieuse est expulsée du monastère de Serpoukhov, sous une « fausse accusation » non spécifiée. Efrosinia s'est retrouvée à Kolioupanovo, dans l'Oblast de Toula, où le propriétaire Protopopov, lui a offert une maison sur ses terres. Refusant de vivre dans une maison qu'elle considérait comme trop confortable et spacieuse, elle a demandé à être logé dans une étable, elle a continué la vie qu'elle menait à Serpoukhov, en contact étroit avec les animaux, marchant pieds nus et vêtu seulement d'une robe de bure. Efrosinia est décédée le 3 Juillet 1855, ainsi que le rapporte le livre des actes de la paroisse Mère de Dieu de Kazan. Note d'après le livre «Безумием мнимым безумие мира обличившие... Блаженные старицы 19-20 веков ~ Par une folie apparente, démasquant la folie du monde ... Bienheureux reclus du 19° et 20° siècles » en pdf.
Voilà ce que dit Elena Frolova à propos des saints Fol-en-Christ : "Il me semble que les saints Fol-en-Christ, apparaissent aux moments les plus effrayants de notre histoire ; certainement pour maintenir un certain équilibre ou tout simplement pour nous retenir d'un précipice sans fond."
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Efrosinia l'idiote / Ефросинья-дура Elena Frolova / Елена Фролова
Danses au palais, carnavals,
Feux d'artifice, soleil à profusion,
Mots éclatant, corridors,
Sur la robe, arabesques d'or .
Oripeaux d'un délire amoureux.
Jalousie, chasse, repas.
Est-ce pour cela que le ciel s'éveilla,
Afin que, lui revienne tout cela ?
Est-ce pour cela que, les anges chantent,
pour regarder ces couches ;
Plaisirs absurdes et soyeux.
Est ce vraiment, un honneur divin ?
Est-ce toujours ainsi, que, cela sera
Et rien ne m'éveillera
De cette perte sans fond ?
Mon Dieu, comme je me sens vide,
les jours s’envolent, fondent, s'en vont.
Le bonheur mène par le bout du nez, l'idiote.
Et là-bas ; haut, haut ;
L'alouette chante dans le ciel
Et là-bas ; loin, loin ;
Vit, Efrosinia-l'idiote.
Elle a des chiens, des chats,
Des corneilles et des colombes sur le toit,
Un corbeau et pour le corbeau, des miettes
Et, une lanterne brisée sur un bâton.
Luit à peine la flamme,
Mais brûle toujours, grâce à Dieu,
Éclairant la route vers le logis,
pour les oiseaux, vers le sud, partis.
Telles des souris, des mots somnolant,
se sont dispersé dans la cour, bruyamment.
Seules les anges entendent, entendent,
Comme le cœur de la folle, chante.
Seules voient les anges, voient,
Celle qui ne blessera personne,
Celle qui ne passera pas de côté.
Si quelque chose m'advient,
je lèverais les yeux vers le bleu tourbillon,
Souriant à sœur Efrosinia,
Car, loin, loin, là-bas ;
Chante au ciel, une alouette
Car, loin, loin, là-bas ;
Vit Efrosinia l'idiote.
Le 20 avril 1916, les premiers soldats du corps expéditionnaire russe débarquaient à Marseille. Pendant la Première Guerre mondiale, quatre brigades sont venues prêter main forte à l'armée française. Cette chanson de Victor Léonidov, parle du combat en champagne, de ce corps expéditionnaire, de la commune de Mourmelon dans le département de la marne, près du cimetière russe de Saint-Hilaire-le-Grand, où nombre de soldats du corps expéditionnaire russe, reposent.
L'auteur de cette chanson, Victor Leonidov, est né à Moscou, en 1959. Il s'est passionné dès l'enfance pour l'histoire, après l'achèvement du lycée, il est entré à l'institut d'État de Moscou d'archives historiques, qu'il a fini en 1981. Après le service militaire, il fait un doctorat à l'Institut de
l'histoire de l'URSS. En 1989, l'académicien Dmitry Likhatchev, l'a invité à travailler au Fond Soviétique de la Culture. Leonidov a été l'une des figures centrales participant au retour de l'héritage russe à l'étranger, dont notamment, le poète Nikolaï Touroverov ; lorsque des dizaines d'émigrés russes ont commencé à offrir au Fond de la Culture, les reliques familiales qu'ils avaient gardés précieusement. Léonidov a créé la première bibliothèque d'archives de l'émigration russe. À la même période il a commencé son activité de retour à la culture soviétique, des poètes oubliés et des peintres de l'émigration. Il a publié des articles et a participé à des émissions de radio et de télévision où, hors l'interprétation de ses chansons à la guitare, il lisait les poètes russes de l'émigration. Son cycle de reportages télévisés sur la chaîne "Kultura: "Тут шумят чужие города ~ Tut chumiat tchujye goroda ~ Ici bruissent les villes étrangères," jouissait d'une grande popularité. Victor Leonidov anime l’émission de radio «Берег Русский ~ Bereg rousski ~Rivage russe» à «Радио России ~ Radio rossii» Dans ces émissions, il raconte et chante les poètes et les peintres oubliés russes. Les anciennes émissions, peuvent être écoutés sur la page de « Staroe radio. »
Cœur stupide, arrête de battre
Á l’unisson de pensées précipitées,
Là-bas, sous Reims, en France,
Se cache la ville de Mourmelon,
Où pour l’honneur, non pour les décorations,
Des brigades russes, se battaient,
Défendant la province Champagne.
Et en 16,l’annéemaudite
Lelongd’unchemindecroix,
De Russie, des soldats s'en venaient
Afin de sauver la France.
Et l'Europe, pour sa joie,
S'étonnait de leurs attaques à la baïonnette.
Les brigades russes, se battaient, Pour, de leurs corps, protéger Paris.
Ici, tout est simple et journalier
Le grondement de la guerre, il y a longtemps, s'est tu
Seule une chapelle domine le cimetière,
Où repose un brave régiment d'infanterie.
Les obus ne grondent plus
La terre a enlacé les soldats.
Les brigadess russes se battaient,
Pour les champs français.
Le temps apaise la mémoire;
Dieu merci, nous sommes en vie,
Le pays natal est immence,
Où, se souvenir de tout, nous pouvons !
Nous ne nous tranchons pas les veines de dépit,
Nous n'inondons pas de tristesse, notre faute,
De ce que ces brigades soient délaissées,
De cette lointaine guerre oubliée.
Seulement, quelque chose geint et tenaille,
Pas moyen de s'endormir.
Vers les champs dorés de Champagne;
Le sort en est jeté; alors, en route,
Là, où l'âme du légionnaire,
Ne résonnera pas telle une corde;
De ce que les tombes de Saint-Hilaire
Soient notre guerre commune !
Cœur stupide, arrête de battre
Á l’unisson de pensées précipitées,
Là-bas, sous Reims, en France,
Se cache la ville de Mourmelon,
Où pour l’honneur, non pour les décorations,
Des brigades russes, se battaient,
Défendant la province Champagne.
L'auteur de "Мир такой кромешный ~ Mir takoï kromechny ~ Le monde est si sombre," David Markish, est un écrivain russe, né à Moscou en 1938. Son père, Peretz Markish, poète de langue Yiddish, originaire de Volhynie, a été membre du comité antifasciste juif et, à ce titre, fut fusillé en 1952. David Markish est l'auteur de nombreux romans, plusieurs d'entre eux, ont été traduits en français. Voici un extrait d'un entretien que Markish accorda à Mark Tsibulsky :
(...)M.T. - Je sais, que Vissotski a chanté deux chansons sur vos textes.
D.M. – Oui, "Metchitsa strelka spidometra ~ l'aiguille du compte-tours, s'agite," et "Mir takoï kromechny ~ Le monde est si sombre." Ces textes se trouvent sur internet, mais comportent de nombreuses inexactitudes ; et puis, Volodia les chantait, lui-même, pas tout à fait comme je les avais écrits. Volodia m'a demandé le texte de "Le monde est si sombre," que j'avais déjà écrits plus tôt, alors qu'il me demanda d'écrire pour lui, le second texte. Il chantait cette chanson , le plus souvent, dans des rencontres semi-clandestines . Il la chantait dans différentes maisons municipales, dans des clubs non officiels, où venaient des officiers. Il me racontait qu'il interprétait cette chanson principalement, dans ces endroits. (…)
la vidéo, ci-après, reprend un audiogramme, peut être l'unique de cette chanson, qui date, selon les avis, soit de 1961, soit de 1962.
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Мир такой кромешный ~ Le monde est si sombre Texte: David Markish ~ Musique: Vladimir Vissotski
Le monde est si sombre,
Été comme hiver, il est enneigé,
Un homme marche de par le monde,
Un homme bon, un pauvre pécheur,
Qui est ton Dieu, quel est ton idole ?
Toi-même, tu ne le sais
Et, tu souffres en chemin,
Mon cher être humain.
Écoute, gamin Vania,
Ce monde est tel les Gitans,
Fleurira, puis se fanera
Et à nouveau refleurira.
Peut-être, laisseras-tu un fils sur cette terre,
Peut-être, est ce ainsi, qu'aux ténèbres, tu retourneras,
Telle une paire de pavots bleus,
S'épanouiront, à nouveau, tes yeux.
Le 2 mai 2014, à Odessa des militants ultras et des fanas de foot, attaquaient la maison des syndicats de la ville, l'incendiant avec ses occupants. Ceux qui essayaient de s'extirper des flammes et qui ne mouraient pas étouffés en un instant, par un gaz à ce jour inconnu, se faisaient froidement tirer dessus ou tabassé à mort, à leur sortie de l'édifice. A ce jour on compte quarante-huit morts officielles, assassinés par des hommes de main de la junte de Kiev. Cependant, le nombre exact des morts, est, à ce jour, inconnu. Certains parlent d'au moins 150 morts. Saura-t-on un jour le nombre exact des martyrs de ces « premiers faits d'arme » de la junte de Kiev ? Pour mieux comprendre, il est recommandé de voire le documentaire sur ces événements, d'Arkadi Mamontov, pour la chaine «Rossia 1 (VGTRK.)» «Ожог~ Ozhog ~ Brûlure. » (avvec VPN.)
Voici une chanson du barde arménien Aram Guiurdjian parlant de ces tragiques événements qui précédèrent l'agression fratricide de la junte de Kiev et de ses bataillons ultra et néo-nazis, sur le Donbass et les milliers morts que cette guerre civile entraîna et continue à faire.
Dans la gorge, durcit en boule, la colère;
L’amertume hache le cœur;
La canaille crâne, s'étant enhardie;
Brisant des destins, tels des portières.
Dormez tranquillement Frères et Sœurs;
Nous n'oublierons pas, ni ne pardonnerons !
Nous ne plierons pas, ni, devant la mort, ne tressaillirons
Vous êtes tombés pour nous - pour vous, nous tiendrons !
Nous n'oublierons pas, ni ne pardonnerons !
Le vol de centaines de vie, s’est brisé
Des centaines de printemps furent tués
La marche de l’histoire s’achemine vers le passé,
Des bandits, tels des héros, sont encensés.
Dormez tranquilles, Frères et Sœurs;
Nous n'oublierons pas, ni ne pardonnerons !
Nous ne plierons pas, ni, devant la mort, ne tressaillirons
Vous êtes tombés pour nous - pour vous, nous tiendrons !
"Губы окаянные ~Gouby okaianyie ~ Lèvres maudites" fut écrit par Yuli Kim pour le film de Nikita Mikhalkov : Пять вечеров ~ pïat’ vetcherov ~ Cinq soirées, sorti en 1979. C’est l’acteur Stanislav Lyubshin qui l'interprète dans le film, avec la voix de Sergueï Nikitine. L’auteur de cette chanson : Yuli Kim est né en 1936 à Moscou. Son père, interprète de coréen, fut fusillé en 38 et sa mère, professeur de littérature, déportée jusqu’en 1946. Après avoir terminé ses études à l’institut pédagogique d’Etat de Moscou, Il est affecté sur la presqu’ile de la Kamtchatka où il enseigne l’Histoire, la littérature et les sciences sociales, puis travaille encore quelques années comme professeur à Moscou. Déjà à cette époque, Kim écrit ses chansons et les interprètes. À partir de 1962 il participe activement au mouvement dissident de défense des droits, ce qui le contraint à utiliser pour ses œuvres un pseudonyme (Y. Mikhaïlov) et ce, jusqu’en 1985. De nos jours, Yuli Kim continue à écrire ; l’une de ses dernières œuvres connue, date de 2010. Il met alors, en musique le dessin animé du réalisateur Garri Bardine "Le Vilain Petit Canard ."Voici donc l'extrait du film où Lyubshin interprète avec la voix de Nkitine, cette chanson.
Lèvres maudites, pensées cachées.
Amour embrouillé, petite tête écervelée. Amour embrouillé, petite tête écervelée.
Lèvres, vous vous souvenez de tout ; pensées, vous savez tout, À quel point par cela, mon cœur, vous peinez. À quel point par cela, mon cœur, vous peinez.
J’appellerai une colombe, j’appellerai une argentée. J’enverrai une lettre à ma dulcinée et à nouveau, nous recommencerons tout. J’enverrai une lettre à ma dulcinée et à nouveau, nous recommencerons tout.
Lèvres maudites, pensées cachées. Amour embrouillé, petite tête écervelée. Amour embrouillé, petite tête écervelée.
Cette chanson, souvent décrite comme n’ayant pas d’auteur est en fait l’œuvre du poète, journaliste, metteur en scène et barde que fut Boris Vakhniouk : né en 1933 dans la région de Kamene-Podolsk et décédé en 2005 dans un accident de la route. Il repose au cimetière de Kouzminskoe de Moscou, ville où il vivait.
Il fait ses études à l’Université Pédagogique Publique de Moscou et devient en 1959, professeur de littérature et de langue russe.
Correspondant pour la radio «Юность - Yunost’» puis pour le journal « Кругозор – Krougozor. » À partir de 1978 il travaille comme dramaturge et producteur de documentaires.
Guitariste, il met en musique ses poèmes à partir de 1955.
Dans ce vidéogramme de rogovanova60, cette chanson est, interprétée par Vladimir Vissotski et, pour le public, elle évoque immanquablement Marina Vlady qui fut sa dernière épouse.
Evgueni kliatchkine est né à Leningrad. Sa mèredécédée en 1942, durant le siège de la ville, son père combat, alors sur le front. Âgé de huit ans, E. Kliatchkine est évacué hors de la ville, comme nombre d’enfants restés seuls pendant le siège et sera élevé dans unorphelinat de la région d’Iaroslavl jusqu’en 1954, année où son père de retour, viendra le reprendre.
De formation ingénieur, il écrit la musique de sa première chanson en 1961, puis quelque temps plus tard, il se met à écrire lui-même, les textes de ses chansons. En 1990, il par en Israël. En 1994, il revient en Russie pour quelques concerts. En juin de cette année-là, il meurt d’un arrêt cardiaque durant une baignade au bord de la méditerranée.
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Неглядиназад / Ne regarde pas en arrière Musique : Mikhail Ziv / Texte : Evgueni kliatchkine
Ne regarde pas en arrière, ne regarde pas, change simplement de place les noms.
Dorment dans tes yeux, dorment les pluies. Ne les garde pas pour moi.
Accroche tes clés plus loin, change d'adresse, de maison.
Et maintenant tais-toi le plus longtemps, c’est pour moi.
Tout cela m’est tellement indifférant, indifférant. Je m’en ferais une raison. Tout semble décidé pour nous. Le destin nous vole continûment,
Seulement, tu ne crois pas au destin, alors jette les clefs, simplement.
Je rentrerai chez toi par la fenêtre et maintenant, tais-toi.
"Таганка ~Taganka," cette romance dont l’auteur reste à ce jour inconnu, date de 1906. Une version dit que les auteurs de cette romance sont des voleurs récidivistes, une autre version affirme que cette romance fut créée par Fiodor Chaliapine, chanteur d’opéra à la basse proverbiale qui y donna en 1906, un concert pour les détenus. La prison de la Taganka fut construite en 1804, dans les faubourgs du Moscou de l’époque, près de la place de la Taganka dont elle porte le nom et, non loin du monastèreNovospassky. Elle fut définitivement fermée en 1958.
Plusieurs interprètes ont chanté et continuent à chanter cette romance, tels Arkadi Severny, Mikhail Shoufoutinski, ou encore Djemma Khakid mais, à mon sens le plus signifiant fut Vladimir Vissotski qui travailla la plus grande partie de sa vie au théâtre de la Taganka, sous la direction de Youri Lioubimov. Lors d’un concert, il avait raconté : "Je travaille au théâtre sur la Taganka (…) Taganka est une place célèbre, cela, vous le savez. Sur elle, beaucoup de chansons furent composée, plus précisément sur la prison qui se trouvait là. Il y avait une chanson "Une tsigane, un jeu de carte, une route lointaine…" Ce n’est pas ma chanson, c’est une chanson populaire. (…)" Voici donc un vidéogramme de cette romance de prisonniers, interprété par Vladimir Vissotski.
Une route lointaine, Une route lointaine...
Une bâtisse municipale.
C’est, peut être, la vieille prison centrale
Qui, moi, le petit gars, à nouveau m’attend.
Taganka
Tes nuits sont pleines de feux.
Taganka
Pourquoi m’as-tu détruit ?
Taganka
Je suis ton éternel prisonnier.
Dans tes murs,
Jeunesse et talent, ont péries.
Ma douce, je sais,
Que nous ne nous reverrons plus jamais,
Des routes lointaines nous sont dévolues.
À nouveau, les vendredis, Il y aura les rendez-vous
Et les larmes amères de la parenté.
Taganka
Tes nuits sont pleines de feux.
Taganka
Pourquoi m’as-tu détruit ?
Taganka
Je suis ton éternel prisonnier.
Dans tes murs, jeunesse et talent, ont péri.
"...Le thème de nombre de mes chansons-poésies, c’est l’amour. Longtemps, chez nous, on ne chantait pas à propos de l’amour et, pour certains, il y avait même quelque chose de douteux dans le mot même de"femme."En raison de mon refus de cette bigoterie puritaine, je me suis décidé à chanter la femme comme sacrée, de tomber à genoux devant elle. Je dois reconnaître que là, l’ironie m’a fait défaut. Et si je me moquai, ce n’était que de moi-même, ainsi que des héros de ces chansons, qui reflétaient l’impuissance et la malchance des hommes…"
Voici donc un vidéogramme crée par "77malkis," avec l’interprétation decettechanson-poésie par Grebenchikov, à écouter et réécouter en litanie. Vous pouvez, par ailleurs, voir l’interprétation de Boulat Okoudjava, ici.
Cette femme ! Je la vois et j’en deviens muet.
C’est pour cela, comprends-tu, que je ne la regarde pas.
Ni aux coucous, ni aux marguerites, je ne crois
Et, chez les gitanes, tu comprends, je ne vais pas.
Elles prophétiseront : ne l’aime pas, celle-là,
Elles marmonneront : avant l’aube, tu guériras,
Elles Jetteront un sort, vaticinant, interrogeant les coucous…
Alors qu’elle vit dans notre rue !
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Le mot « Stengazeta » est un acronyme voulant dire « journal mural ». Stengazeta de Paris publie des traductions de chansons russes contemporaines et/ou populaires, ainsi que des articles d'opinions.
Il m’a semblé utile, de faire percevoir à travers ce blog, la Russie et ses cultures, hors du prisme propagandiste et réducteur que véhiculent les pouvoirs politiques, économiques & médiatiques occidentaux.
S. P Struve