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11 avril 2013 4 11 /04 /avril /2013 15:11

"Рябиновый вальс – Riabinovyi vals - Valse du sorbier" est une chanson du barde et écrivain, Boris Almazov, dont StengazetA a déjà parlé. Almazov, originaire d’une vieille famille Cosaque, fut très marqué, tant par les répressions staliniennes que par la grande guerre patriotique, qui touchèrent sa famille. 

Sur le vidéogramme ci-après, la chanson est interprétée par Alexandre Khotchinski .Né en 1944 à Leningrad, Khotchinski  fut un barde et un acteur. Il a surtout travaillé au "Théâtre des jeunes spectateurs" (ТЮЗ- TIOuZ) de Leningrad, puis au "Театре Сатиры на Васильевском – Teatr Satiry na Vassileskom -  Théâtre de la satire sur l'île Vassilevski".  À partir de 1991, il fut acteur pour les studios "Lenfilm'. Alexandre Khtchinski décédera en 1998 à  Saint Petersburg. 

Рябиновый вальс / Valse du sorbier

Boris Almazov

Cet automne tout fut inondé comme par le feu.
Les vieux disent : "les temps semblent à la guerre".
Le long des chemins s’est enflammé, flamboie le sorbier,
Ah, comme me brûle mon cœur,
Ah, comme me  brûlent mes yeux,
Simplement, je n’ai pas de sauveur.

Couleur de sorbier, de rubis, triste, désespéré,
Gronde l’orchestre à travers tout le jardin d’été.
Offrez-moi une valse, cédez au moins une fois,
Cette valse pour les fiancées des soldats.

Et elle vous dit : « Mon bon, au fond de mes yeux, l’automne !
Et mes mains, d’un baiser, on ne peut réchauffer ! »
Et vous, vous dites ; « regarde mes tempes, elles grisonnent…
Le sorbier flamboie, mais ne saura se consumer ».

Couleur de sorbier, de rubis, triste, désespéré,
Comme le cri des grues, le sanglot des trompettes,
De sorbier, de rubis, triste, désespéré,
Le gout sorbier-amer de vos lèvres.

Cet automne tout fut inondé comme par le feu.
Ah, toutes les prémices mènent à la guerre, les vieux ont raison.
Le long des chemins de soldats, Tels des cierges, flamboient les sorbiers,
Ah, comme ils me brûlent le cœur,
Ah, comme ils me brûlent les yeux,
Et  je n’ai pas de sauveur.

Couleur de sorbier, de rubis, triste, désespéré,
Comme le cri des grues, le sanglot des trompettes,
De sorbier, de rubis, triste, désespéré,
Le gout sorbier-amer  de vos lèvres.

Traduction : Sarah P. Struve

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17 novembre 2012 6 17 /11 /novembre /2012 17:14

"Уже вечер – Uzhe vetcher - C’est  déjà le soir" est une chanson/prière du Hiéromoine Roman de son premier nom Alexandre Matiouchyne. Matiouchyne est né en 1954, dans la famille d’un professeur de village. Après avoir fait des études et avoir été, lui-même, un temps, instituteur, il devient novice en 1983. En 1985 il est ordonné Hiéromoine.

Le nom de l’Hiéromoine Roman est bien connu de millions de gens en Russie. Auteur de poèmes spirituels et de chansons, il est membre de l’union des écrivains de Russie. Les enregistrements de ses chansons, sont vendus dans les églises de toute la Russie. Nombreux sont les chanteurs qui reprennent ses textes et mélodies ; cependant, c’est Jeanna Bitchevskaia  qui réussit le mieux à transmettre de sa voix, cette spiritualité des chemins et des terres de Russie dont sont imprégnés les textes de Matiouchyne.

Voici deux vidéogrammes. Le premier reprend l'interprétation de A. Matiouchyne; le second celle de Jeanna Bitchevskaia

 

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Уже вечер / C’est  déjà le soir

Hiéromoine Roman (Matiouchyne) 

 

  C’est déjà le soir, mes amis, c’est déjà le soir,
 Et la lune a allumé sa lampe,, 
 Laissons donc les paroles vaines, 
 Abandonnons la table un instant. 
 La table a été recouverte d’une nappe blanche,  
 On y a déposé des mets  et du vin, 
 Toute la journée les gens se sont réjouis et bu 
 Et personne n’a même jeté un regard par la fenêtre. 
 Derrière la fenêtre le temps semble calme, 
 Les feuilles mortes ne bruissent pas à cette heure, 
 Comme-si la nature avait ouvert  
 En grand, son âme automnale. 
 Et peut-être que, mais je ne devrais pas prophétiser, 
 Quelque part, un voyageur en une route peu facile, 
 Sous la claire confession de la nuit, 
 Espère, malgré tout, arriver. 
 Les ombres sont pleines de félicités, 
 L’étang noyé de brouillard, encense. 
 Paix à toi, marcheur solitaire, 
 Et à celui qui te recueillera. 
 Aussi donc, levons nos verres 
 À la vie riche de sa quotidienne simplicité,  
 Pour qu’une âme compatissante, 
 De sa chaleur, le caresse.  
 Qui es-tu donc, passant inconnus, 
 Ta route s’en va-t-elle loin ? 
        Pourquoi donc m’a tant interpellé 
 Ton regard bienheureux et pensif ? 
 Dans ton cœur la prière est sainte 
 Elle disperse, de l’âme, l’obscurité. 
 Peut être que bientôt, moi-même, abandonnant tout, 
 Ayant prié, je prendrai mon bâton de pèlerin 
 Et me recouvrant de croix, 
 Je m’en irai, je ne sais où, errer, 
 Passant dans les proches localités, 
 Contournant les cités.
 
 Traduction : Sarah P. Struve 
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23 septembre 2012 7 23 /09 /septembre /2012 08:37

C’est Achille Levinton (1913 Odessa – 1971 Leningrad) qui écrivit cette chanson inspirée directement d’un certain folklore odessite où se mélange un monde de la petite et grande truanderie et un certain humour sans lequel Odessa ne seraient pas ce qu’elle est. On  appelle souvent  Odessa la Marseille de l’est. Quoi qu’il m’a toujours semblé que l’on devrait dire le contraire, que Marseille est l’Odessa de l’ouest. Il se trouvera sans doute, des esprits chagrins pour affirmer que ces propos sont présomptueux. Quoi qu’il en soit, ces deux villes ont accueilli dans leurs creusets respectifs de multiples populations, de multiples migrations qui ont su les rendre riches d’imagination et de créativité. En cela ces deux villes sont parentes. Voici donc un bel hommage à "l’Odessa du sud" d’un auteur compositeur né dans la "Marseille de l’est."

Achille Levinton fit des études de philologie à Leningrad. Il écrivit cette chanson pour l’une de ses amies, Ruth Zernova, écrivaine russe ayant participé à la guerre civile espagnole. Ils firent, tous deux, partie de la charrette de déportation  en 1949 pour « Diffusion de calomnies antisoviétiques. » c’est là, pour l’anniversaire de R. Zernova, que Levinton écrivit cette chanson. Ils seront, tous deux, libérés et réhabilités en 1954.
Voici donc un vidéogramme de  Vladimir Vissotski  interprétant "Marseille !"

~~~~~~~~~~~~

Марсель ! / Marseille !

Achille Levinton

 J’étais en train de me promener 
 Dans la poche d’un voisin, 
 Lorsque, c’est approché soudain, 
 Un citoyen totalement étranger. 
 Il m’a chuchoté : 
 Où pourrions-nous aller 
 Pour passer un p’tit bout de temps, 
 Le passer, le plus agréablement ?  
 Il m’a proposé de l’argent, 
 Un verre rempli de diamants, 
 Afin que je lui vende, 
 D’une usine, les plans. 
 Et il m’a encore murmuré : 
 Sais-tu qu’à Marseille 
 Il y a des bars ! 
 Des filles impossibles ! 
 De ces bordels !...  
 Là-bas les filles dansent toutes nues ! 
 Les dames portent des zibelines, 
 Les laquais, du vin, 
 Les voleurs, des smokings ! 
 Nous avons livré ce personnage inconvenant 
 Aux agents du NKVD. 
 Mais depuis ce temps, 
 Dans aucune prison ne l’ai rencontré. 
 Le pouvoir m’a félicité, 
 Même que le procureur m’a serré la main 
 Et puisь après, 
 Sous haute surveillance, on m’a enfermé. 
 Depuis ce jour, mes amis, 
 Je n’ai qu’une seule envie, 
 D’une façon ou d’une autre, aller me promener 
 Dans ce Marseille merveilleux et ensoleillé. 
 Là, où les filles dansent toutes nues, 
 Les dames portent des zibelines, 
 Les laquais, du vin, 
 Les voleurs, des smokings ! 

 
 Traduction ; Sarah P. Struve 
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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 18:45

 

Boris Timofeev, l’auteur du texte de cette romance, est né en 1899 à Moscou dans une famille d’ingénieurs. Sa mère était la descendante du Décembriste Mikhaïl Lounine. À partir de 1919, Timofeev commença à publier ses poèmes dans différents périodiques, en 1920, il travaille sous la direction de Maïakovski pour une série d’affiches du nom de "Fenêtres ROSTA", "ROSTA" étant l’acronyme de "Rossiiskoié telegraphnoié aguenstvo – Agence télégraphique russe." En 1921, à Petrograd, sort son premier recueil de poésie "Календы - Calendes. De 1924 et jusqu'à la fin de ses études à l’université de Leningrad, Timofeev travaille comme avocat  tout en continuant à écrire. Timofeev est l’auteur de paroles de romances célèbres, telle la romance Sous la fenêtre, le merisier bruit. Il a, par ailleurs ;  traduit de la poésie du géorgien et d’autres langues. Durant la guerre, Timofeev est l’un des organisateurs du collectif de peintre du nom de « Boievoï karandach – Le crayon combattant.» à partir de 1944, il se fait publier dans le journal satirique « krokodil ».

L’auteur de la musique Boris Prozorovski, dont Stengazeta a déjà parlé à plusieurs reprises, est né à Saint-Pétersbourg, en 1891, il a composé nombre de musiques de romances. Il fut arrêté une première fois sous l’accusation de « compositeur petit bourgeois d’origine noble », libéré, il sera arrêté une seconde fois. En 1937 il sera fusillé, puis réhabilité en 1957, à titre posthume.

Voici deux vidéogrammes cueillis sur la toile. Le premier reprend l’interprétation de Vladimir Vissotski. Le second reprend la version  de la chanteuse Natalia Medvedeva. (1958 – 2003) Medvedeva fut chanteuse, écrivain et poète. À l’âge de 17 ans, elle se marie et suis son mari dans l’émigration. D’abord, installée aux USA, elle déménage en 1982 à Paris, avant de retourner vivre définitivement en 1992, dans sa patrie.

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Караван / Caravane

Paroles : D. Timofeev – Musique : B. Prozorovski

Nous nous sommes rencontrés d'une façon étrange
Et de même, serons séparés,
Sans un sourire, se termine notre romance
Et si notre mémoire se retourne sur ce passé,
Nous nous dirons : "Ce ne fut qu'un mirage."

C'est ainsi, parfois dans le désert assoiffé,
Je vois des images merveilleuses, d'extraordinaires pays,
Mais ce ne sont que mirages et à nouveau le ciel est bleu,
Alors qu'au loin se traîne une caravane fatiguée.

Que, pour moi, tout soit illusoire et brumeux,
Comme de tes yeux, ce mensonge en creux.
Nous nous rencontrâmes inopinément et tu disparaîtras sans avertir
Comme au loin s'éloigne la caravane.

C'est ainsi, parfois dans le désert assoiffé.
Je vois des images merveilleuses, d'extraordinaires pays,
Mais ce ne sont que mirages et à nouveau le ciel est bleu,
Alors qu'au loin se traîne une caravane fatiguée.

Traduction : Sarah P. Struve

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16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 18:03

"Скажи легко – Skazhy legko – Dis-le légèrement" est une chanson d'Alexeï (Kuzmine) Paperny publiée dans l’album éponyme de l’artiste paru en 1998.

Paperny est né en 1963 à Moscou. Poète de Russie, membre de l’Union des écrivains de Moscou. Acteur et musicien, il est à l’initiative du groupe musicale Paperny - TAM. T.A.M. initiales en russe de  "Société d’Acteur et de Musiciens", est un collectif théâtral s’étant séparé du théâtre «près des portes Nikitsky».

Le style du groupe est un mélange de reggae, de latino, de musique tsigane ainsi que de musiques de style  "films soviétiques".  Le groupe actuel s'est formé vers 2003. paperniy_7784.jpg

Voici deux vidéogrammes et deux interprétations de cette chanson d’Alexeï Paperny:
- Dans le premier vidéogramme, la chanson est interprétée par Alexeï Paperny lui-même et le collectif TAM, lors d’une soirée au club "Masterskaya" en septembre 2010, à Moscou.
- Dans le second vidéogramme c’est Lisa - déjà présentée à deux reprises par StengazetA, en décembre 2011 et tout ressemant au mois d’avril dernier - qui interprète cette chanson, avec une aérienne légèreté.

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Скажи легко / Dis-le légèrement
Alexeï Paperny

Dis-le légèrement et vivre devient léger
Et le ciel, on le voit au loin,
Assis à mêmes les nuées,
Comme porté par les bras de quelqu'un.

Tantôt  de la fumée
Tantôt de la neige
Avec toi à jamais
Avec toi à jamais
Tantôt de la fumée
Tantôt de la neige
Avec toi à jamais
À jamais

Sous nous des rivières, des cités,
Se promènent des dames, des messieurs,
Nous ayant vu, un merle hasardeux,
Dix fois, a chaviré.

Tantôt  de la fumée
Tantôt de la neige
Avec toi à jamais
Avec toi à jamais
Tantôt de la fumée
Tantôt de la neige
Avec toi à jamais
À jamais

Dis-le légèrement et vivre devient léger
Et le ciel, on le voit au loin,
Assis à mêmes les nuées,
Comme dans les bras de quelqu'un.

Tantôt  de la fumée
Tantôt de la neige
Avec toi à jamais
Avec toi à jamais
Tantôt de la fumée
Tantôt de la neige
Avec toi à jamais
À jamais

Traduction : Sarah P. Struve

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1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 00:01

Iouri Vizbor (1934 – 1984) était un auteur compositeur de chanson, faisant partie de la fameuse pléiade des bardes russes avec Vissotski, Okoudjava et d’autres, qui éclaira l’Union Soviétique à partir des années 60. Vizbor était également acteur au cinéma, journaliste, alpiniste, scénariste et écrivain. Iouri Viszbor est l’auteur de plus de 300 chansons.

Yuriy Vizbor with pipeEn 1993, cette chanson devient la chanson d’un film éponyme, avec comme acteur principal Alexandre Zbruyev, film inédit, comme de coutume, en France et ce, malgré ses nombreuses récompenses.

Le vidéogramme découvert sur la toile, reprend  la chanson sur des documents d’archives personnelles.

__________________

Ты у меня одна / Tu es mon unique

Iouri Vizbor

Tu es mon unique,
Telle la lune dans la nuit,
Tel dans la steppe, un pin,
Tel, dans l’année, le printemps.
Il  n’y a pas d’autre pareille à toi,
Par-delà aucune rivière,
Par-delà les brouillards
Et les pays lointains.

Sur le givre des fils électriques,
Dans la pénombre de la ville.
Voilà qu’une étoile s’est levée
Pour, toujours, briller.
Pour, dans le blizzard, brûler.
Pour faire un lit.
Afin de bercer toute la nuit,
Au près du berceau, notre fille.

Voilà, quel tournant 
Prend le cours d’un courant,
Tu peux briser la tranquillité,
Tu peux laisser tomber,
Tes dettes, tu peux les payer,
D’autres, tu peux aimer,
Tu peux t’en aller,
Seulement, brille, brille.

Traduction : Sarah P. Struve

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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 16:16

Voici une chanson de Vladimir Vissotski qu'il a dédiée à Boulat Okoudjava.  Le vidéogramme ci-après, glané sur le net, reprend l’intégralité du texte sous le titre de « Притча о Правде и Лжи - Pritcha o Pravde i Lzhy - Parabole sur la Vérité et le Mensonge » la traduction quant à elle reprend une version raccourcie et ramassée de ce texte et qui, à mon goût, est plus puissante et intense. Cette seconde version s’intitule « Балада о Правде и Лжи - Balada o Pravde i Lzhy - Balade de Vérité et de Mensonge. »  Chacun comprendra sa vérité en écoutant cette chanson, du moins autant que nos propres mensonges, nous le permettrons. Pour conclure, mensonge et vérité, sont deux mots, qui sont en russe, du genre féminin,  ce qui fait que la connotation du texte n’est pas exactement  la même dans le texte original que dans la traduction en français.

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Балада о Правде и Лжи  / Balade de Vérité et de Mensonge 

Vladimir Vissotski (1977)

"Voilà une chanson qui s’appelle « en imitation de Boulat Okoudjava » Je l’aime beaucoup, il est mon père spirituel, j’ai commencé à écrire à cause de lui, alors, voilà, pour lui, j’ai inventé  cette chanson." V. Vissotski.

Une tendre Vérité aux beaux atours se promenait,
S’étant attifée pour de miséreux et bienheureux estropiés,
Un grossier Mensonge attira chez soi, cette Vérité :
Reste donc chez moi afin que je puisse t’abriter.
Et la Vérité crédule s’endormit tranquillement.
Salivant dans son sommeil, elle souriait, 
Le rusé Mensonge tira la couverture à lui,
S’agrippant à la Vérité, il ressentit un grand contentement.

Et il se leva et lui tailla une gueule de bouledogue,
Une bonne femme comme une autre, pourquoi donc l’épargner
Il n’y a aucune différence entre le Mensonge et la Vérité,
Si, bien-sûr, on déshabille l’un et l’autre.
Il détressa habilement, des nattes, les rubans dorés,
Attrapa des vêtements, les essayant au jugé.
Il prit l’argent et la montre et encore les papiers,
Cracha, invectiva grossièrement et ficha le camp.

 C’est seulement au matin que la Vérité s’aperçut de cette perte
Et s’étonna s’étant, avec attention, regardée
Quelqu'un ayant trouvé quelque part de la suie noire,
Avait badigeonné la pure Vérité, à part cela, ça allait.
Lorsqu’on jetait sur elle des pierres, La Vérité riait
« Le Mensonge c’est tout et,  mes atours sont faits de Mensonge. »
Deux bienheureux estropiés établissaient un procès-verbal,
En là traitant de tous les noms.

Ce procès-verbal se terminait par une tirade blessante,
Rendant la Vérité responsable d’affaires ne la concernant pas,
À ce que l’on dit une certaine ordure s’appelant Vérité,
s’est saoulée et a cuvée complètement dénudée,
Longuement elle vagabonda, malade, désargentée
Et, sur ses longues et fines jambes, se sauva.

Un original combat, à ce jour, pour la Vérité,
Il est vrai que dans ses discours, de vérité, il n’y a que morceaux éparpillés,
La pure Vérité, avec le temps, pourra triompher,
À condition qu’elle fasse la même chose que le Mensonge consommé.
Souvent, 170 grammes pour un frère, ayant versé,
Tu ne sais, pas-même, par qui tu te feras abriter.

Traduction : Sarah P. Struve

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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 14:58

La chanson « фикус религиозный –Ficus religuiosnyi – Le ficus religieux » fut enregistré pour la première fois en 1995 pour l’album "Навигатор – Navigator" du groupe Akvarium de Boris Grebenchikov ".
Le ficus religieux ou Figuier des Pagodes, est un arbre sacré sous lequel Bouddha à atteint l’illumination et la  délivrance.

ficus-religieux.JPG

Le Bouddhisme en Russie, est apparue dès le XVI° siècle et est l’une des quatres religions officielles du pays.  Pratiqué en Bouriatie, en république de Touva, république de l’Altaï, république de Kalmoukie, Transbaïkalie ainsi que dans l’oblast d’Irkoutsk. Il existe également d’importantes communautés bouddhistes tant à Moscou qu’à Saint Petersburg. Par ailleurs, des le XIX° siècle, nombre d'intellectuels et d'artistes russes furent inspirés par le Bouddhisme. Le plus connus de tous, étant Léon Tolstoï, qui eut une grande influence sur le Mahatma Gandhi. Gandhi entretiendra une longue correspondance avec l'écrivain.

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фикус религиозный / Le ficus religieux

Boris Grebenchikov

O  toi, ficus, mon ficus, ficus religieux,
Pourquoi, te tiens-tu solitaire près du bord de la terre,
Les hérétiques-scélérats t’ont sabrés,
Et ayant émoussés leurs cimeterres, s’en sont allés chez eux.

Au-dessus de toi, claire soleil et lune, ne se couchent jamais,
Autour de tes racines, des rivières d’or coulent
Et, deux oiseaux magiques,  sur la branche prés du faîte,
Sans ciller des yeux, toujours, te gardent.

L’un s’appelle Evdundoksïa et l’autre Swanduya
Ils ont, le jour, des plumes de perles et la nuit, de turquoises,
Ils ont un cœur tel de la pierre et la larme telle du fer
Et, aimés de moi, des yeux chatoyants.

J’ai lu dans un livre que lorsque tout ira mal,
Qu’au-dessus du monde s’élèveront le piolet et la scie,
Ils s’arracheront de leur branche, ils prendront leur essor vers le ciel
Et m’emporteront avec toi, sous leurs ailes serrées.
Ils s’arracheront de leur branche, ils prendront leur essor vers le ciel
Et m’emporteront avec toi, sous leurs ailes serrées.

Traduction : Sarah P. Struve

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28 janvier 2011 5 28 /01 /janvier /2011 20:31

Annensky-copier.jpgInnokenti F. Annenski (1856 – 1909), l’auteur de ce poème, est un poète symboliste. Il fut également critique et traducteur prolixe. Il traduisit, entre autre, Baudelaire, Verlaine et Rimbaud. Il enseigna les langues anciennes et le russe d’abord à Kiev puis à Saint-Pétersbourg,. Alexandre Soukhanov, barde et mathématicien, mit ce poème en musique en 1976.

 

 

Mon étoileМоя звезда 

Innokenti Annenski (1901)

Dans le scintillement des astres, parmi les mondes.
D'une étoile je répète le nom...
Non pas afin de pouvoir l’aimer,
Mais parce qu’auprès des autres règne l’obscurité.

Et si mon cœur est accablé,
Une réponse, auprès d’elle seule, je rechercherai …
Non pas parce qu’auprès d’elle il fait clair,
Mais parce qu’avec elle, il n’y a nul besoin de lumière.

Dans le scintillement des astres, parmi les mondes,
D'une étoile je répète le nom...
Pas pour que je puisse l’aimer,
Mais parce qu’auprès des autres, règne l’obscurité.

Traduction : Sarah P. Struve

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25 septembre 2010 6 25 /09 /septembre /2010 15:55

Vladimir Nabokov écrivit le poème « На закате – Na zakate - Au crépuscule » à Berlin en 1935, un an avant qu’il ne quitte la capitale allemande après l’assassinat de son père et à l’heure de la montée nazie.

nabokov4Ce poème fut mis en musique par Alexandre Soukhanov, qui l’interprète dans le vidéogramme ci-après.

_________________________ 

На закате / Au crépuscule 

Владимир Набоков / Vladimir Nabokov 

Au crépuscule, auprès du même banc,
Comme du temps des jours de ma jeunesse,

Au crépuscule, lequel, tu le sais,
Celui à l'hanneton et à l’étincelant nuage,

Près du banc à la planche vermoulue,
Haut, au-dessus de la rivière dorée,

Comme alors, en ces jours lointains,
Souries et détournes ton visage,

Si aux âmes mortes il y a longtemps,
De revenir, parfois, il est donné.

Traduction : Sarah P. Struve

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Présentation

  • : STENGAZETA - ПАРИЖСКАЯ СТЕНГАЗЕТА
  • : Le mot « Stengazeta » est un acronyme voulant dire « journal mural ». Stengazeta de Paris publie des traductions de chansons russes contemporaines et/ou populaires, ainsi que des articles d'opinions. Il m’a semblé utile, de faire percevoir à travers ce blog, la Russie et ses cultures, hors du prisme propagandiste et réducteur que véhiculent les pouvoirs politiques, économiques & médiatiques occidentaux. S. P Struve
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