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19 janvier 2022 3 19 /01 /janvier /2022 08:15

À la suite de la percée des Allemands, le front de Leningrad, qui défendait la ville, a été coupé en deux. Le lien entre les forces de l'armée rouge fut perdu. C'est pourquoi, au début de décembre 1941,les commandements des corps qui combattaient dans l'est de la région de Leningrad ont organisé un nouveau front : Le front de Volkov. Sa mission principale était de briser le blocus de Leningrad et de se joindre au front de Leningrad. La première offensive du Front a eu lieu à la fin de 1941. À la suite de cette offensive, l'Armée rouge a libéré la ville de Tikhvin. À cette époque, peu de villes étaient libérées, de sorte que l'offensive de Tikhvin (10 novembre-30 décembre 1941) a été un succès remarquable et, non seulement pour le front de Volkhov. Bien que la distance entre les deux fronts soit faible - pas plus de 16 km - dans cet espace, il n'y avait presque que des marais. "Qu'est-ce que la guerre dans le marais ? Une bagarre pour chaque motte de terre. Et même si cette motte de terre était prise, il fallait encore la tenir. L'ennemi te balayait tellement à coups de mortier, que bonne chance. Personne n'a pu mieux exprimer ce qui se passait là, à part Alexandre Tvardovski, qui a vécu cela" :

Combat dans les bois, dans les buissons, dans les marais,
Où la guerre a fait son chemin,
Où l'eau montait jusqu'aux genoux de l'infanterie, de la boue jusqu'à la poitrine ;
Là où les combattants erraient
Et, en glissant d'un tronc, dans la nuit,
l'artillerie coulait, le tracteur s'embourbaient.

La lutte pour briser le siège de Leningrad durera encore plus d'un an ; Il fut brisé officiellement le 18 janvier 1943. Lorsque les troupes soviétiques de Léningrad et celles du front de Volkhov réussirent après des combats acharnés à ouvrir un corridor au sud du lac Ladoga, par lequel pouvait passer le ravitaillement.

En tout, près de vingt-sept millions de Soviétiques périrent durant la seconde guerre mondiale, dont 17 millions de civiles.

Voici une chanson de Boris Grebenchikov abordant ce thème. Grebenchikov la chanta pour la première fois en septembre 1997. Dans la dernière strophe, il remplaça le mot "résurrection"  par le mot "pardon."

~~~~~~~~~~~~

Болота Невы ~ Les marais de la Neva

Boris Grebenchikov

Mes veines sont des filins, ma mémoire, de la glace,
Mon cœur est un diesel et, semblable à du miel, est mon sang,
Mais, le sort m'a fait vivre, ici, parmi l'herbe grise,
Dans l'évanouissement pénombral des marais de la Neva.

Les maisons, ne sont que façades et, les mots, qu'absence,
Et, cette perspective est la trace de l'étoile calcinée,
Je voulais être tel le soleil, suis devenu une ombre sur un mur,
Et, s'est cramponné à mon dos, un mort endiablé.

Depuis lors, je me suis mis à voir, que nous sommes tous comme enchaînés,
Et, sur les branches des pins, les âmes des soldats trépassés,
Regardaient silencieux, comme nous valsions en rond, par des cierges éclairés,
Chacun avec de la cendre dans la main et un mort sur le dos.

Viendra le jour de la résurrection ; ainsi soit-il, je ne l’attendrai pas,
J'ai trouvé comment m'en aller et, je m'en irai et reviendrai,
Je reviendrai avec cette parole, comme avec la clef de l'empyrée.
Laissez-les rentrer dans leur foyer,
Eux tous, qui dorment dans les marais.

Traduction : Sarah P. Struve

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28 novembre 2016 1 28 /11 /novembre /2016 14:18

"Glorieuse mer, Baïkal sacré ~ Славное море – священный Байкал, ~ Slavnoe morié, sviachtchenyi Baïkal," Est une chanson populaire, adaptée d'un poème du poète sibérien, Dmitri Davydov (1811 ~1888,) «Думы беглеца на Байкале ~ Doumy begletsa na baïkalié ~ Pensée d'un fugitif, sur le Baïkal.» Ethnographe, poète et enseignant et, par ailleurs, neveux du décembriste, Vassili Davydov. Ce poème de Dmitri Davydov, alors surveillant de l'école du chef lieu de Verkhneoudinsky, fut publié en 1858 dans le journal Pétersbourgeois, "Zolotoïе rouno," (la Toison d'or.)

Dmitri DavydovDmitry Davydov est venu à Irkoutsk à l'âge de dix-huit ans pour passer, en tant qu'externe, des examens, afin de devenir enseignant du secondaire. Montrant des connaissances brillantes, il obtient le titre de professeur. Ses capacités en mathématiques lui ouvraient l'entrée à l'université de la capitale, mais Davydov était attiré par la Sibérie profonde. Le poète dans ses notes écrira : «je me suis consacré à l'étude, de ce que je considérais comme ma vocation et, j'ose penser, que mes efforts pour la diffusion de l'instruction élémentaire, l'adoucissement des mœurs et le développement des esprits de mes élèves, ne sont pas restés vains.»

Dans un avant-propos à son poème, toujours dans le journal "Zolotoïе rouno," l'auteur raconte l'origine de son texte : « Les fugitifs des usines et des établissements pénitenciers, sont, en général, connus sous le nom de "passants (prokhogie)" … ont un courage extraordinaire, lors de leur fuite, ils surmontent les embûches naturelles du terrain. Ils passent par les crêtes des montagnes, à travers marais, traversent des rivières immenses sur quelques troncs d'arbre et, il arrivait qu'ils prennent le risque de traverser le Baïkal sur des tonneaux, que l'on trouve parfois sur les bords de mer. »

On pense que se sont des bagnards des mines de Nertchinsk qui sont à l'origine de la mélodie – cette chanson est devenue en quelque sorte, l'hymne du lac Baïkal. Du texte original de Davydov, des longueurs, ainsi que des rimes inadaptés, furent enlevé. "Glorieuse mer, Baïkal sacré," fut classé en tant que chanson populaire. Le compositeur, Youri Arnold (1811 Saint-Pétersbourg ~ 1898 Karakach, Crimée,) formalisera en 1897, cet hymne au Baïkal.

http://www.baikaltur.com/fairytales#lightbox[]/6/

Dans le texte, il est question du Bargouzine ; c'est un vent venant du nord, soufflant sur le Baïkal. L'omoul est un poisson de la famille des salmonidés, une des principales ressources alimentaires pour les riverains de cette véritable mer intérieure. 

" Il y a très longtemps deux vents, des preux, le Koultouk et le Bargouzine étaient des amis intimes. Ces géants aimaient à se rendre mutuellement visite, s'amuser et jouer. Pour cela ils avaient un jouet préféré ; un magnifique tonneau à Omouls. Ce tonneau avait un pouvoir extraordinaire : à l'endroit où il allait flotter, là, les Omouls se précipitaient, comme s'ils demandaient au tonneau la permission d'entrer dedans. Ce jouet amusait les géants et, dès que ces géants, se rencontraient, ils jetaient leur tonneau à Omouls,  regardant, lequel de ces tonneaux attrapera le plus de poissons (...) "

Deux vidéogrammes illustrent ce chant. Dans le premier, "Glorieuse mer, Baïkal sacré" est interprété par Boris Grebenchikov; dans le second, par le chœur "Okolitsa" de la ville d'Odintsovo.

~~~~~~~~~~~~~~~~~

Славное море – священный Байкал /Glorieuse mer, Baïkal sacré.
Texte : Dmitri Davydov ~ Musique populaire

 

Glorieuse mer, Baïkal sacré,
Un brave navire, un tonneau d'Omoul.
Eh, Bargouzine, remue la haute vague,
Le gaillard n'a pas loin à voguer.

De lourdes chaînes, longtemps, j'ai remué,
Dans les monts Akatouï, longtemps, j'ai airé.
Un vieux camarade, à m'enfuir, m'a aidé,
j'ai repris vie, humant la liberté.

Chilka et Nertchinsk, maintenant, ne m'effraient plus ;
La garde de montagne, ne m'a pas attrapé,
les bêtes voraces, dans l’impénétrable forêt, ne m'ont pas touché,
La balle du tireur ne m'a pas même effleuré.

En plein jour, au cœur de la nuit, J'ai marché,
Contournant les villes ; de tous les côtés, je regardais.
les paysannes, de pain, me nourrissaient,
Les gars, en tabac, m'approvisionnaient.

Glorieuse mer, Baïkal sacré,
Un brave navire, un tonneau d'Omoul.
Eh, Bargouzine, remue la haute vague,
Le gaillard n'a pas loin à voguer.

Traduction : Sarah P. Struve

 

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8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 08:52

"Весна на заречной улице ~ Vesna na Zaretchoï oulitsy ~ Le printemps dans la rue Zaretchnaïa" est une chanson issue du film homonyme de Marlen Khoutsiev, réalisé en 1956 et inédit en France.

L'auteur des paroles, Alexis Fatianov (1919 – 1959)  est l’auteur de nombreuses chansons d’après-guerre, sa poésie est faite de mots simples et essentiels. Outre le fait d’être poète, il chantait, jouait du piano et de l’accordéon. Décédé brutalement à l’âge de 40 ans, il repose au cimetière de Vagankovo à Moscou.

Le compositeur  de la musique ; Boris Mokrooussov, (1909 - 1968) jouait déjà à l’âge de 13 ans des instruments à cordes, dont la mandoline. Il commença à composer de la musique alors qu’il n’était encore qu’écolier. Il est enterré au cimetière de Novodevitchi  à Moscou.Vesna na Zarechnoj ulitse

Sur le vidéogramme, ci-après, la chanson est interprétée par Boris Grebenchikov.

Vous pouvez également visionner le film en V.O. ici.

        ~~~~~~~~~~

Весна на заречной улице / Le printemps dans la rue Zaretchnaïa
Fatianov
~ Boris Mokrooussov

Je ne  sais pas quand viendra le printemps.
Passeront les pluies… fonderont les neiges…
Mais toi, ma rue natale,

Tu m’es chère, même dans le mauvais temps.

Dans cette rue, adolescent,
Je poursuivais les pigeons, sur les toits.
Et, là, à ce carrefour,
Mon amour, jai rencontré.

Maintenant, je  suis malheureux de t’avoir rencontré,
Mon âme est pleine de toi…
Dans ce monde, pourquoi, pourquoi,
Y-a-t-il des amours non partagés…

Lorsque, dans la rue  Zaretchnoïa,
Les lumières sont éteintes,
Brûlent, les fours Martin,
Ils brûlent, jour et nuit.

Je ne veux pas d’autre destinée.
Je ne changerais pour rien,
Ce passage par l’usine,
Qui a fait de moi, quelqu’un.

Dans le monde, il y a plein de rues célèbres,
Mais d’adresse, jamais  je  n’en changerais.
Tu es devenue la plus importante dans ma destinée,
Ma chère rue natale !

Traduction : Sarah P. Struve.

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14 mai 2013 2 14 /05 /mai /2013 17:45

"Эта женщина ! – Eta genshtchina ! - Cette femme !" est une chanson du barde Boulat Okoudjava. Elle fait partie du cycle des chansons sur l’amour. Voilà ce qu’en dit l’auteur :

"... Le thème de nombre de mes chansons-poésies, c’est l’amour. Longtemps, chez nous, on ne chantait pas à propos de l’amour et, pour certains, il y avait même quelque chose de douteux dans le mot  même de "femme." En raison de mon refus de cette bigoterie puritaine, je me suis décidé à chanter la  femme comme sacrée, de tomber à genoux devant elle.  Je dois reconnaître que là, l’ironie m’a fait défaut. Et si je me moquai, ce n’était que de moi-même, ainsi que des héros de ces chansons, qui reflétaient l’impuissance et la malchance des hommes…"

En 1999,  Boris Grebenchikov, créa un nouvel album ayant l’apparence d’un petit chef-d’œuvre, (mais pour B. G. c'est une habitude déjà très ancienne…) Sur cet album, il chante avec sa sensibilité épurée, certaines des chansons d’Akoudjava  et Parmi celles-ci,  y figure "Cette femme !"

Voici donc un vidéogramme crée par "77malkis," avec l’interprétation de cette chanson-poésie par Grebenchikov, à écouter et réécouter en litanie.  Vous pouvez, par ailleurs, voir l’interprétation de Boulat Okoudjava, ici.

~~~~~~~~~~~~ 

Эта женщина ! / Cette femme !
Boulat Akoudjava

Cette femme !  Je la vois et j’en deviens muet.
C’est pour cela, comprends-tu, que je ne la regarde pas.
Ni aux coucous, ni aux marguerites, je ne crois
Et, chez les gitanes, tu comprends, je ne vais pas.

Elles prophétiseront : ne l’aime pas, celle-là,
Elles marmonneront : avant l’aube, tu guériras,
Elles Jetteront un sort, vaticinant, interrogeant les coucous…
Alors qu’elle vit dans notre rue !

Traduction : Sarah P. Struve

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15 mars 2012 4 15 /03 /mars /2012 11:40

"Ключи от моих дверей – Kliutchi ot moïkh dverei – Les clefs de mes portes" Boris Grebenchikov publia pour la première fois en 1984 dans l’album « Ихтиология – Ikhtiologuia – ichtyologie. »

Plus tard elle fut rééditée dans trois autres albums du groupe Akvarium. Le vidéogramme ci-après, est issu d’un concert donné par Grebenchikov, le 3 avril 2011, au palais de la culture de la ville de Domodedovo, près de Moscou. Il est ici accompagné, entre autre, par Boris Rubekin.

~~~~~~~~~~~~~~~~

Ключи от моих дверей / Les clefs de mes portes

Boris Grebenchikov

Entre celui que je fus
Et celui que je suis devenu,
S’étend un chemin infini ;
Mais j’ai marché toute la journée
Et je suis fatigué,
Et j’ai eu, de m’endormir, l’envie.
Elle ne m’a pas demandée qui je suis
Et pourquoi, ai-je frappé à sa porte,
Elle m’a dit : "prend avec toi
Les clefs de mes portes."

Entre celui que je fus
Et celui que je suis devenu,
Il y a sept heures avant le matin.
Je suis parti avant l’aurore et j’ai oublié
Quel visage, hier
,  je portai.
Et elle ne m’a pas demandée où je suis parti,
Vers le nord ou vers le sud ;
Elle m’a dit : "prend avec toi
Les clefs de mes portes. "

Je claironnai  dans une trompette en fer blanc, ces jours-là,
Je jouai avec une couronne d’épine,
Et mes huit cordes me semblaient
Tantôt de l’air, tantôt du plomb ;
Et des dizaines d’amis
Voulaient me concocter
Une soupe de mes animaux ;
Elle m’a dit : "prend avec toi
Les clefs de mes portes."

Et lorsque j’ai décidé, qu’il n’y avait personne pour chanter,
Je me suis mis à me taire et me suis enroué ;
Et quand j’ai décidé qu’il n’y avait pas d’humain
Entre le cochon et le poisson,
Et quand j’ai décidé, que seul, est resté
Mon joker parmi leurs atouts,
Elle m’a dit : "prend avec toi
Les clefs de mes portes."

Traduction : Sarah P. Struve

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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 14:58

La chanson « фикус религиозный –Ficus religuiosnyi – Le ficus religieux » fut enregistré pour la première fois en 1995 pour l’album "Навигатор – Navigator" du groupe Akvarium de Boris Grebenchikov ".
Le ficus religieux ou Figuier des Pagodes, est un arbre sacré sous lequel Bouddha à atteint l’illumination et la  délivrance.

ficus-religieux.JPG

Le Bouddhisme en Russie, est apparue dès le XVI° siècle et est l’une des quatres religions officielles du pays.  Pratiqué en Bouriatie, en république de Touva, république de l’Altaï, république de Kalmoukie, Transbaïkalie ainsi que dans l’oblast d’Irkoutsk. Il existe également d’importantes communautés bouddhistes tant à Moscou qu’à Saint Petersburg. Par ailleurs, des le XIX° siècle, nombre d'intellectuels et d'artistes russes furent inspirés par le Bouddhisme. Le plus connus de tous, étant Léon Tolstoï, qui eut une grande influence sur le Mahatma Gandhi. Gandhi entretiendra une longue correspondance avec l'écrivain.

____________________

фикус религиозный / Le ficus religieux

Boris Grebenchikov

O  toi, ficus, mon ficus, ficus religieux,
Pourquoi, te tiens-tu solitaire près du bord de la terre,
Les hérétiques-scélérats t’ont sabrés,
Et ayant émoussés leurs cimeterres, s’en sont allés chez eux.

Au-dessus de toi, claire soleil et lune, ne se couchent jamais,
Autour de tes racines, des rivières d’or coulent
Et, deux oiseaux magiques,  sur la branche prés du faîte,
Sans ciller des yeux, toujours, te gardent.

L’un s’appelle Evdundoksïa et l’autre Swanduya
Ils ont, le jour, des plumes de perles et la nuit, de turquoises,
Ils ont un cœur tel de la pierre et la larme telle du fer
Et, aimés de moi, des yeux chatoyants.

J’ai lu dans un livre que lorsque tout ira mal,
Qu’au-dessus du monde s’élèveront le piolet et la scie,
Ils s’arracheront de leur branche, ils prendront leur essor vers le ciel
Et m’emporteront avec toi, sous leurs ailes serrées.
Ils s’arracheront de leur branche, ils prendront leur essor vers le ciel
Et m’emporteront avec toi, sous leurs ailes serrées.

Traduction : Sarah P. Struve

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21 juillet 2011 4 21 /07 /juillet /2011 18:23

Boris Grebenchikov écrivit cette chanson  en 1991. Elle fut publiée pour la première fois en 1992 dans l’album « Русский альбом - Ruskii albom –L’album russe » puis rééditée dans l’album CD-DVD «Визит в Москву - Visit v moskvou – Viste à Moscou »  reprenant un concert donné à Moscou en octobre 93.

Dans son poème, Grebenchikov fait référence à trois personnages : Sirin est un  être mythologique slave oriental, à tête et buste de femme et au corps d’oiseau. Quand au père Serge et au père Séraphin, ce sont des saints russes ; respectivement Serge de Radonège et  Séraphin de Sarov.

 

akvarium vizit v moskvu

Кони беспредела  / Les chevaux endiablés

Boris Grebenchikov

Nous avancions, colline après colline,
Puis, nous cassâmes un essieu ;
Nous nous extirpâmes à croupetons, l’uniforme voletant
Petits soldats de l’amour – yeux bleus...

Comme cela leur pris, ils nous emmenèrent par d’étranges sentiers
Nous emmenèrent, nous amenèrent et, alors que je regardai,
Je vis un oiseau pâle aux yeux damnés;
Chante-moi donc, l’oiseau, Peut être que je vais danser...

Chante-moi l’oiseau, est ce doux à l’âme d’être sans corps ?
Est-ce aisé d’être un oiseau, mais sans chanter ?
Attelle-moi, Seigneur, des chevaux endiablés;
Je voulais aller à pied, mais apparemment, à temps, je n’y arriverai...

Avec quoi donc les nourrir, si les chevaux ne sont pas rassasiés ?
Ils ne boivent pas d’eau, comment les abreuver ?
Les crinières soyeuses sont parfumées, tressées;
Sabots pointus, traces vermeilles.

Voici donc mes seuls camarades: De la vodka sans pain,
L’un des frères est Sirin et l’autre frère, le Sauveur.
Le troisième voulait atteindre le ciel à pied,
Mais il a bue, s’est saoulé  et, voilà tout.

Oh, l’oiselet s’élança, mais ne s’envola ;
À cœur, le vautour, le béqueta.
Les chevaux endiablés, on me les attela, on les brida
Et les chevaux  m’emportèrent,  toujours plus loin de toi...

Nous cherchions à gagner, mais, à côté de la bonne carte, sommes passés,
D’une façon ou d’une autre, tous les atouts, dans la boue, sont restés.
Père Serge, père Séraphin !
Les étoiles sont en haut et nous, là – en chemin...

Traduction : Sarah P. Struve

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3 juin 2011 5 03 /06 /juin /2011 18:12

"Та, Которую Я Люблю – Ta kotoruiu ïa liubliu - Celle que j’aime" fut édité pour la première fois en 1996 dans le double album " Сезон для змей – Sésone dlïa zmeï – saison à serpent" album enregistré durant un concert donné par Boris Grebenchikov et son groupe Akvarium, le 25 septembre 1996 au Palais de la culture Gorbounov de Moszcou. Le vidéogramme ci-après a été enregistré lors d’un concert donné en janvier 2010 au club « SDK maÏ – СДК маи »

sezon-dlia-zmei.jpg

Та, которую я люблю / Celle que jaime 

Boris Grebenchikov

Je rêvai d’une route vers le nord,
Je rêvai de plats pays et de silence.
Et ce fut comme si le ciel s’ouvrait,
Comme si tu regardais.
Les anges sont tous rayonnants
Et avec eux dans le rang
A côté de toi, la seule,
Celle que j’aime.

Et moi je dis – Ecoute,
Que voudrais-tu, réponds ;
Mon âme et mon corps,
Ma vie et ma mort,
Tout ce qui n’a pas été chanté déjà,
Une place dans ton paradis :
Seulement, rends-moi
Celle que j’aime.

Au fond du cœur, il y a un peu de lumière,
Une ampoule de trente watts.
Elle finira aussi par brûler.
En chercher une nouvelle, c’est, descendre en enfer :
Et moi, toujours, je danse sans regarder,
Sur une arête glacée,
Et seule me retient,
Celle que j’aime.

Ce qu’il y a devant moi, je ne sais,
Mais je connais ma destinée,
Voilà qu’elle m’attend seule,
Celle que j’aime.

Traduction : Sarah P. Struve

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5 juin 2009 5 05 /06 /juin /2009 18:22

«Северный Цвет - Sévérnyï Tsvet – Couleur Nordique » est issue de l’album «Сестра Хаос - Séstra khaos - Sœur chaos » qui fut composé de 2001 à 2002. Au début, vingt chansons furent choisies pour sa composition, mais seulement neuf furent retenues.

 

Voila ce qu’en dit B.G : "L’album devait s’appeler « Psaumes » simplement des starets m’en ont dissuadés de lui donner ce nom. L’album représente un psautier. Ce n’est pas en soi un seul psaume, mais neuf psaumes. Je veux dire que suivant l’exemple de mon parent, le Roi David, j’ai écrits neuf Psaumes qui me sont essentiels dans ma vie quotidienne. Pour la première fois de l’Histoire, des Psaumes ont été écrits sur de la musique de polka et de mazurka. »  

  Severny tsvet(Illustration: Darïa Kazharskaïa)

 

Voici donc un vidéogramme du dernier psaume de cet album : « Lumière Nordique » vidéogramme tourné lors du concert que Grebenchikov et son groupe, Akvarium, donnaient en novembre 2003 à la salle Oktïabrskaïa de Saint Petersburg.

 

Северный Цвет / Couleur Nordique
Akvarium & Grebenchikov

De la camarine sur le perron
Dans la maison dort une bête, dans la maison attend un ange;
Dans la maison le matin est encore loin.
De la camarine sur le perron, elle est de l’autre coté de la vitre,
Et je lui aurai bien ouvert,
Si je savais où se trouve, ici, la porte...

La liste des navires
Personne ne la lira jusqu’au bout ; qui donc a besoin
De voire dessus son nom...
Nous allions là-bas, où il y a le mur, là-bas, où doit être le mur,
Mais là-bas il n’y a que le matin
Et les ombres de ton visage.

Arrache-toi de la terre, Couleur Nordique;
Tu sais comment cela doit être à la fin;
Abreuve--moi de la tendresse
De ta terre de fiançailles,
Je ne vois pas de raison d’être précautionneux,
Dans la maison il y a une bête, de la camarine
sur le perron.

Si tu le veux, alors la terre deviendra morte ;
Si tu le veux – Les pierres chanteront ta gloire,
Si tu le veux – enlèves
Cette écume de mon cœur.

Arrache-toi de la terre, Couleur Nordique;
Tu sais comment cela doit être à la fin;
Abreuve-moi de la tendresse
De ta terre de fiançailles,
Je ne vois pas de raison d’être précautionneux,
Dans la maison il y a une bête, de la camarine
sur le perron.

La clef vers le nord, se trouve là, où personne ne cherche,
La clef vers le nord, attend au milieu des battements du cœur.
Je sais pourquoi tu ne peux t’endormir la nuit,
Nous sommes, tous deux, du même sang.

Traduction : Sarah P. Struve

 

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7 mars 2009 6 07 /03 /mars /2009 18:48

La chanson "Loups et Corbeaux" a été pour la première fois publiée en 1991 dans l’album « Русский альбом – Rouskii album - L’album russe » et reprise dans plusieurs autres albums dont « Письма капитана Воронина – Pisma kapitana Voronina - Les lettre du capitaine Voronine »

Le vidéogramme qui suit, a été glané sur le net, vidéo qui mixe avec bonheur cette chanson de Grebenchikov ainsi que des images du film de Tarkovski : "Andrei Roubliov." Voici ce qu’en dit l'auteur du vidéogramme : « Cette vidéo en forme d'hommage, n'est pas une présentation du film, ni une illustration spécifique pour cette chanson de Boris Grebenchikov. C’est un encouragement en forme de collage pour découvrir deux chef-d'œuvres russes. Les deux ont des vibrations très similaires. Le film d’Andreï Tarkovski : "Andrei Roubliov," et la chanson de Boris Grebenchikov "Loups et Corbeaux" »

______________________

Волки и вороны / Loups et Corbeaux

Boris Grebenchikov - Борис Гребенщиков

Est-ce Dieu, est-ce simplement cette nuit qui sent l’encens.
Tout autour une haute forêt, sombre et moussue.
Serait-ce la béatitude, ou bien notre encerclement ;
Un courant d'air à l'âme, d'apparence joyeux.

Voila, ils viennent avec des effigies, avec des effigies inconnues,
Et se reflètent des lanternes de dessous l’eau sombre,
Je ne me souviens pas comment nous nous levâmes, comment nous sortîmes,
Je me rappelle seulement qu’il faille que nous allions jusqu'à l’étoile de chaleur…

Voici qu’il y a un haut temple, et sous son dôme, l’obscurité.
Tous les regards scrutent, seulement, il n’y a pas moyen de voir.
J’aurai bien mis un cierge, mais tous les cierges ont été achetés.
J’aurai bien allumé de l’alcool dans ma main, mais où le trouver ?

Et les neiges s’étalent alentour, aux quatre points cardinaux.
Il est aisé de marcher pied-nu dans la neige, si l'âme est pure.
Nous nous serions égarés définitivement, si il n’y avait pas eu les loups et les corbeaux ;
Ils nous demandèrent : « où donc allez-vous ? Ne serait-ce pas vers l’étoile de chaleur ?... »

Nous recouvrîmes d’or toutes les croix, les fichant au hasard,
Échangeant l’une d’elle qui fut offerte, pour du vin,
Et au matin, dégrisés, nous allâmes vers la rivière à la recherche de l’eau,
Et là-bas, au lieu de l’eau – le mongol Shoudan.

Nous voulions donner un joyeux signe aux anges,
Mais, en effaçant leurs traces, les avons perdus de vue.
Aussi, chacun aurait eu pour son compte,
S’il n’y avait pas eu la lumière de cette pure étoile.

Que devons nous donc faire, comment chanter, si ce n’est pour cette main vide ?
Mais si nous ne chantons pas, c’est comme brûler dans le néant,
Et chanter sans pouvoir terminer, alors viendrons me chercher des aiglons,
Le long de l'eau trouble, des aiglons aux yeux blancs.

Qu’ils viennent, je suis moi-même un oiseau noir
Regarde, je n’ai nulle part où fuir : Encore un mètre, et ce sont les glaces ;
Je vous couvrirai, et vous en ferez de même pour moi, loups et corbeaux,
Afin qu’au moins quelqu'un, arrive jusqu’à cette pure étoile…

Mais qu’avons-nous à faire de ce que l’obscurité règne sous le dôme,
Qu’avons-nous à faire de ce qu’il n’y ait pas moyen de voire ?
Qu’avons-nous à faire de ce que tous les cierges aient été achetés
C’est que, si il n’y a pas de feu, nous savons où le prendre.

Peut être est-ce vrai, qu’il n’y ait pas d’autre voies, hors les chemins battus,
Et qu’il n’y ait de mains pour les miracles, sauf celles qui sont pures,
De toute façon, seuls les loups et les corbeaux nous réchauffèrent,
Et nous bénirent jusqu'à la pure étoile…

Traduction : Sarah P. Struve

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  • : STENGAZETA - ПАРИЖСКАЯ СТЕНГАЗЕТА
  • : Le mot « Stengazeta » est un acronyme voulant dire « journal mural ». Stengazeta de Paris publie des traductions de chansons russes contemporaines et/ou populaires, ainsi que des articles d'opinions. Il m’a semblé utile, de faire percevoir à travers ce blog, la Russie et ses cultures, hors du prisme propagandiste et réducteur que véhiculent les pouvoirs politiques, économiques & médiatiques occidentaux. S. P Struve
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