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7 novembre 2008 5 07 /11 /novembre /2008 09:30

Cette chanson de Boris Grebenchikov: "Я не могу оторвать глаз от тебя - Je ne peux arracher mes yeux de toi" a été publiée dans le cadre de l’album de son groupe « Akvarium » « Zoom, zoom, zoom » qui fut enregistré à Londres en 2005. A propos de cet album et de la raison de son enregistrement à Londres, B. Grebenchikov explique dans une interview :

« (...) A Londres, en plus du processus technique de l’enregistrement, beaucoup de choses se passaient, qui ne se seraient pas passées dans un autre endroit. La pleine lune, la fête (celtique) de Samain, et encore beaucoup d’autres choses. Cela a eut une influence assez forte sur l’enregistrement et a participé à la structuration du son de cet album.

J’ai marché des nuits entières dans Saint James park, sous la clarté de la lune, et beaucoup de choses devenaient évidentes. (…) »

______________________________

Я не могу оторвать глаз от тебя / Je ne peux arracher mes yeux de toi

Boris Grebenchikov

Je suis né ce matin,
Encore avant les premières lueurs de l’aube.
Le silence me vient du dehors,
Le silence est en moi.
Je m’incline devant les étoiles s’éteignant,
Je m’incline devant la lumière de la lune,
Mais, en moi il y a un son inaudible aux autres,
Montant des profondeurs.


Je suis né au nord,
Pour rester le plus longtemps entier.
Je n’ai pas d’amis,
Afin que personne ne me détourne de mon but.
La mer s’est entrouverte devant moi,
Ne supportant pas la chaleur du feu,
Et toutes les flèches m’endurcissaient intérieurement,
Aux premières prémisses du jour.

 

Je ne pouvais arracher mes yeux de toi.
Ne pouvais arracher mes yeux de toi.
Ne pouvais arracher mes yeux de toi.


Je suis né avec la mémoire effacée,
Ma patrie est quelque part au loin.
Je me souviens comme j’apprenais à marcher
Afin de ne pas vraiment toucher terre ;
Je suis parti dans le désert,
Où chaque pierre se souvient de ton empreinte.
Mais je n'aurai pu te laisser échapper,
Comme je n’aurai pas pu ne pas voir l’aurore.

 

Je ne peux arracher mes yeux de toi.
Ne peux arracher mes yeux de toi.
Ne peux arracher mes yeux de toi.

Traduction Sarah P. Struve

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5 octobre 2008 7 05 /10 /octobre /2008 19:39
Cette chanson qui est également appelée en français « La chanson du batelier de la Volga » datte de 1991 et a été éditée pour la première fois en 1992, dans « l’album russe » « Русский альбом (Rousskii album)» Elle a été réédité en 1996 dans l’album « Центр циклона (Tsentr tsiklona) » ainsi que dans l’album compilation « Boris Grebenchikov & Akvarium »
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____________

Бурлак / Le batelier

Борис Гребенщиков / Boris Grebenchikov

(1991)

Le long de la Volga avance le batelier solitaire,
Avance le prisonnier des étendues célestes;
Le seigneur lui montre du haut du ciel,
son poing
Mais cela le fait sourire, dans le poing il y a de la cocaïne.

En descendant la Volga ; la horde d’or,
En remontant son cours; des jeunes filles regardent de la berge.
O breuvage de Kozelsk, eau vive,
Neiges bleutés, faites moi une saignée.
Comme l’hivers, de fer et de glace, nous a apaisé,
Nous apaisât, et se métamorphosa en printemps.
Oh, qu'y aura-t-il donc après, lorsque la neige fondra,
Oh, que m’adviendra-t-il, lorsque la glace se rompra …

Est-ce le débordement de la Volga, ou bien un déluge biblique,
Ou simplement le seigneur balayant des traces,
Seulement, cela m’est égal, je suis presque prêt,
Prêt à te chanter de dessous l’eau sombre.

Et de dessous l’eau sombre, résonnent des cloches,
De dessous un antique rempart, un oiseau flamboyant,
Délivres moi de mes péchés, d’un seul coup d’aile,
Délivres moi de mes péchés, mais pourquoi te tais tu ?!
Brûle séraphin aux ailes d’or,
Brûle sans te gêner, étoile du berger,
Cela m’est égale, car j’ai lâché les rênes,
Et il n’y a pas d’autre chemin que celui avec toi…

Voici donc notre vie, au choix : PAL ou SECAM,
Soit c’est foutu, soit c’est le Sauveur dans nos têtes.
Je suis sortie pour m’en aller vers le début du commencement,
Mais j’ai bue et suis tombé, voila toute l’histoire.

Et les corbeaux se taisent, et les jeunes filles crient,
Telles des Louves de Tambov, ou bien des sœurs de lumière.
Est-ce le poste de secours, est-ce le poison salutaire ;
Entends tu, je frappe à ta porte, ouvres moi !
Envois nous chez les anges, ou bien parmi les bêtes,
Seulement ne te tais pas, je ne peux, sans feu ;
Et où que j’aille, je cogne toujours aux portes
Aussi, Seigneur mon Dieu, aie pitié de moi !

Traduction : Sarah P. Struve

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17 juin 2008 2 17 /06 /juin /2008 19:55
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" Moscovite d'octobre " (Московская Октябрьская), est une chanson issue de l'album "Kostroma, mon amour." Datant de 1994. Elle est une réponse triste et sublime à la crise constitutionnelle russe de septembre-octobre 1993, où il y eux des combats de rue, les plus sanglants depuis la putch bolchevique d'octobre 17. Selon les estimations gouvernementales, 187 personnes furent tués et 437 blessés.

En avant, en avant, troupeaux pelés,
Enfants du régiment et petits fils du sarcophage,
Unissons nous fièrement autours de notre drapeau,
Et que boue l’eau, depuis longtemps, écoulée.

La fonte s’est refroidi sur la tête impétueuse,
Dans les herbes folles, le navire sans capitaine s’est échoué…
Pourquoi, pourquoi dors tu garde, réveilles toi,
Sous peine que le bourreau ne s’insinue dans mon âme.

Le détachement depuis toujours impuissant, s'est réduit à néant,
Et comme exprès, les informateurs n’existent plus,
Les baïonnettes, les boulons et les foreuses, se sont recouverts de lierre,
Et dans le ciel, des bonnes femmes nues volent.

Sur leurs poitrines brillent des ongans français,
Elles se sauvent avec le sans-gêne d'un crocodile.
Brûle, brûle mon lustre chatoyant,
Si non, elles finiront par me dévorer définitivement.

Traduction : Sarah P. Struve

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16 avril 2008 3 16 /04 /avril /2008 14:29
Voici une chanson de Boris Grebenshikov et de son groupe Akvarium : « Train en feu » Ce texte a été pour la première fois édité en unions soviétique en 1987 avec l’album "Хрестоматия - Christomanie (Morceaux choisis)" Il prélude aux événements qui renversèrent le cours de l’histoire russe à travers l’exaltation, l’espoir, la destruction et la guerre vers cette étonnante renaissance, cette résurrection que connaît la Russie à l’aurore de ce nouveau siècle.
Train en flamme / Поезд в огне

Le colonel Vassine et arrivé au front
Avec sa jeune épouse.
Le colonel Vassine a rassemblé son régiment
Et il a dit : rentrons à la maison.
Nous faisons la guerre depuis déjà soixante dix ans,
On nous a enseigné que la vie est un combat,
Mais d’après de nouveaux éléments du renseignement
Nous avons faits la guerre qu'avec nous même.

J’ai vu des généraux,
Ils boivent et mangent notre mort,
Leurs enfants deviennent fous
De n’avoir plus rien à désirer.
Et la terre s’enlise de rouille,
Les cendres se mêlent aux églises,
Et si nous voulons qu’il y ait quelque part où revenir,
Il est temps de rentrer chez nous.
Ce train est en feu,
Et il n’y a plus moyen de freiner.
Ce train est en feu,
Et nous n’avons plus où aller.
Cette terre fut notre,
Avant que nous ne nous enlisions au combat,
Elle mourra si elle n’est plus à personne.
Il est temps de nous la réapproprier.

Tout autour brûlent des flambeaux,
C’est l’assemblée des troupes ayant péris.
Et des gens ayant tirés sur nos pères,
Construisent des plans sur nos enfants.
On nous a mis au monde au son de marches,
On nous a effrayait avec la prison.
Il est assez de ramper sur le ventre,
Nous sommes enfin revenus chez nous.

Ce train est en feu,
Et il n’y a plus moyen de freiner.
Ce train est en feu,
Et nous n’avons plus où aller.
Cette terre fut notre,
Avant que nous ne nous enlisions au combat,
Si elle n’est plus à personne, Elle mourra.
Il est temps de nous la réapproprier.

traduction: Sarah P. Struve

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23 mars 2008 7 23 /03 /mars /2008 16:17

En Russie, Boris Grebenchikov et Aquarium sont une légende comparable à celle de Pink Floyd. À St Petersbourg, les simples initiales B.G., vert sur fond blanc, suffisent à drainer au concert plusieurs milliers de personnes. Le groupe est né dans l’obscurantisme des années 70 et connut son apogée dans la quasi-clandestinité entre 1981 et 1986. Il ne fut reconnu officiellement qu’après 1987.

Quand il crée son groupe, Aquarium, en 1972, Boris Grebenchikov est étudiant de maths appliquées à l’université de Leningrad et le rock est interdit par la culture officielle.

Aquarium se produit clandestinement, souvent dans des appartements privés. Aquarium devient un ’mode de vie’ en Russie.

Devant l’ampleur croissante de la culture underground, le pouvoir soviétique finit par autoriser quelques concerts - une manière aussi de mieux surveiller cette culture rock qui foisonne dans les sous-sols et sur des cassettes enregistrées sous le manteau (magnitizdat).

Les tournées s’enchaînent, la première compilation officielle paraît sur le label étatique Melodia en 1987 et ’se vend à plusieurs millions d’exemplaires. Deux ans plus tard, il est l’un des premiers Russes à voyager hors du pays. Aux États-Unis, il enregistre en solo Radio Silence avec Dave Stewart du groupe Eurythmics, puis un deuxième album à Londres, avant de revenir en Russie. Depuis, sa musique reflète les ruptures et les changements d’une Russie entre passé et avenir. Aquarium continue de représenter la possibilité d’une alternative à tous les conformismes.

(Source : Russie.TV)

~~~~~~~~~~~~~~~~

Lorsque le détachement entra en ville, ce fut le temps de la bonté
La population était partie en congé, sur les places les fleurs s’épuisaient.
Tout était irréel et paisible, comme au cinéma, lorsque le piège apparait imminent.
L’horloge de la tour indiquait la demie d’une journée passée depuis longtemps.

Le capitaine Voronine mâchait un brin d'herbe regardant alentour d'un air pensif.
Il savait que tous voyaient le reflet dans la vitre, que tous entendaient un son irréel
Mais les gens croyaient en lui comme en leur père, ils savaient qui devait décider.
Il était connu comme celui qui, lorsqu’il n’y a plus de raisons pour se dépêcher, jamais ne se pressait,

Je me souviens qui se portât volontaire, je vais vous dire leurs noms,
Le matelot Igor Troubnikov, l’indien Rondin aiguisé.
Le troisième n’avait pas de nom, mais une expérience de plus de mille ans.
Plissant les yeux tel Clint Eastwood, le capitaine Voronine, de son regard, les suivait.

Il ne fallut pas attendre longtemps, pas plus que d'attendre en hiver le printemps,
Les mauvaises nouvelles sautent comme des puces et les bonnes sont évidentes simplement
Et quand apparut un nuage de poussière là où s'estompaient les maisons,
Le vieux Vassili dit définitivement allumé : nous avons tous, enfin, perdus la raison !  
 

Le cavalier sauta de sa monture, chancela et tomba en arrière,
On l’amena voir le capitaine et tous sentaient que Voronine était content
Le cavalier dit : à propos de ce que j’ai vu, je pourrai en parler une année entière
La raison en était que personne excepté nous ne savait où était la sortie et nous-même ne savions pas où était l'entrée...

Pour chacun qui danse avec les ondines il y a celui-là qui marche sur l'eau.
Chacun est tel un arbre, il est d'ici et de nulle part ailleurs
Et si l'arbre grandit, il grandit vers le haut et personne n’a le pouvoir de changer cela.
La lune et le soleil dans le ciel ne sont pas en guerre et maintenant, je comprends aussi cela.  
 

Bien sûr, seuls les oiseaux dans le ciel et les poissons en mer savent qui a raison.
Mais nous savons aussi qu’à propos de l’essentiel, personne n'écrit dans les journaux, que le télégraphe n’en dit mot
il est possible que la ville s'appelait Matrionine Possad où peut être bien, Malpasso
Mais de ceux- qui se retrouvèrent là-bas, encore aucun n’en revint  
 

Aussi, il n’y a pas de raison de pleurer, pas plus que d’avoir de tristes pensées.
Désormais, la raison n’ayant pu le faire, seul le cœur peut nous sauver,
Et lui, il ne peut vivre sans ciel, sans racines, il ne peut survivre asséché.
- À partir de maintenant nous ne serons plus jamais les mêmes - dit un gamin qui, par hasard, passait…  

Traduction pour "La page blanche" ; Sarah P. Struve.

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  • : Le mot « Stengazeta » est un acronyme voulant dire « journal mural ». Stengazeta de Paris publie des traductions de chansons russes contemporaines et/ou populaires, ainsi que des articles d'opinions. Il m’a semblé utile, de faire percevoir à travers ce blog, la Russie et ses cultures, hors du prisme propagandiste et réducteur que véhiculent les pouvoirs politiques, économiques & médiatiques occidentaux. S. P Struve
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