"Glorieuse mer, Baïkal sacré ~ Славное море – священный Байкал, ~ Slavnoe morié, sviachtchenyi Baïkal," Est une chanson populaire, adaptée d'un poème du poète sibérien, Dmitri Davydov (1811 ~1888,) «Думы беглеца на Байкале ~ Doumy begletsa na baïkalié ~ Pensée d'un fugitif, sur le Baïkal.» Ethnographe, poète et enseignant et, par ailleurs, neveux du décembriste, Vassili Davydov. Ce poème de Dmitri Davydov, alors surveillant de l'école du chef lieu de Verkhneoudinsky, fut publié en 1858 dans le journal Pétersbourgeois, "Zolotoïе rouno," (la Toison d'or.)
Dmitry Davydov est venu à Irkoutsk à l'âge de dix-huit ans pour passer, en tant qu'externe, des examens, afin de devenir enseignant du secondaire. Montrant des connaissances brillantes, il obtient le titre de professeur. Ses capacités en mathématiques lui ouvraient l'entrée à l'université de la capitale, mais Davydov était attiré par la Sibérie profonde. Le poète dans ses notes écrira : «je me suis consacré à l'étude, de ce que je considérais comme ma vocation et, j'ose penser, que mes efforts pour la diffusion de l'instruction élémentaire, l'adoucissement des mœurs et le développement des esprits de mes élèves, ne sont pas restés vains.»
Dans un avant-propos à son poème, toujours dans le journal "Zolotoïе rouno," l'auteur raconte l'origine de son texte : « Les fugitifs des usines et des établissements pénitenciers, sont, en général, connus sous le nom de "passants (prokhogie)" … ont un courage extraordinaire, lors de leur fuite, ils surmontent les embûches naturelles du terrain. Ils passent par les crêtes des montagnes, à travers marais, traversent des rivières immenses sur quelques troncs d'arbre et, il arrivait qu'ils prennent le risque de traverser le Baïkal sur des tonneaux, que l'on trouve parfois sur les bords de mer. »
On pense que se sont des bagnards des mines de Nertchinsk qui sont à l'origine de la mélodie – cette chanson est devenue en quelque sorte, l'hymne du lac Baïkal. Du texte original de Davydov, des longueurs, ainsi que des rimes inadaptés, furent enlevé. "Glorieuse mer, Baïkal sacré," fut classé en tant que chanson populaire. Le compositeur, Youri Arnold (1811 Saint-Pétersbourg ~ 1898 Karakach, Crimée,) formalisera en 1897, cet hymne au Baïkal.
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Dans le texte, il est question du Bargouzine ; c'est un vent venant du nord, soufflant sur le Baïkal. L'omoul est un poisson de la famille des salmonidés, une des principales ressources alimentaires pour les riverains de cette véritable mer intérieure.
" Il y a très longtemps deux vents, des preux, le Koultouk et le Bargouzine étaient des amis intimes. Ces géants aimaient à se rendre mutuellement visite, s'amuser et jouer. Pour cela ils avaient un jouet préféré ; un magnifique tonneau à Omouls. Ce tonneau avait un pouvoir extraordinaire : à l'endroit où il allait flotter, là, les Omouls se précipitaient, comme s'ils demandaient au tonneau la permission d'entrer dedans. Ce jouet amusait les géants et, dès que ces géants, se rencontraient, ils jetaient leur tonneau à Omouls, regardant, lequel de ces tonneaux attrapera le plus de poissons (...) "
Deux vidéogrammes illustrent ce chant. Dans le premier, "Glorieuse mer, Baïkal sacré" est interprété par Boris Grebenchikov; dans le second, par le chœur "Okolitsa" de la ville d'Odintsovo.
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Славное море – священный Байкал /Glorieuse mer, Baïkal sacré.
Texte : Dmitri Davydov ~ Musique populaire
Glorieuse mer, Baïkal sacré,
Un brave navire, un tonneau d'Omoul.
Eh, Bargouzine, remue la haute vague,
Le gaillard n'a pas loin à voguer.
De lourdes chaînes, longtemps, j'ai remué,
Dans les monts Akatouï, longtemps, j'ai airé.
Un vieux camarade, à m'enfuir, m'a aidé,
j'ai repris vie, humant la liberté.
Chilka et Nertchinsk, maintenant, ne m'effraient plus ;
La garde de montagne, ne m'a pas attrapé,
les bêtes voraces, dans l’impénétrable forêt, ne m'ont pas touché,
La balle du tireur ne m'a pas même effleuré.
En plein jour, au cœur de la nuit, J'ai marché,
Contournant les villes ; de tous les côtés, je regardais.
les paysannes, de pain, me nourrissaient,
Les gars, en tabac, m'approvisionnaient.
Glorieuse mer, Baïkal sacré,
Un brave navire, un tonneau d'Omoul.
Eh, Bargouzine, remue la haute vague,
Le gaillard n'a pas loin à voguer.
Traduction : Sarah P. Struve