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13 mai 2023 6 13 /05 /mai /2023 14:16

Sergueï Makhovikov et né en 1963 à Leningrad. Il est chanteur, compositeur, interprète, acteur, cinéaste. En 2015, il a participé au projet de l'orchestre philharmonique D'état du territoire de l'Altaï de E. Artemeev sur le travail de V. Chukchine, faisant une tournée avec lui àSaint-Pétersbourg, Ivanovo, Yaroslavl et Moscou.
À l'automne 2014, il s'est rendu au Donbass, où il a apporté de l'aide humanitaire et donné plusieurs concerts. Plus tard, il s'est rendu à plusieurs reprises en République Populaire de Lougansk et en République Populaire de Donetsk toujours, en mission humanitaire.
Depuis 2015, il est interdit de séjour en Ukraine. En février 2016, il donne un concert pour les militaires russes à la base aérienne de Hmeimim en Syrie.
En mars 2023, il participe à l'émission de Sergueï Mikheev : « Tchelovek Z » que l'on peut visionner, ici. 

A. Zakhartchenko

Dans le vidéogramme ci-après, pour le quarantième jour du décès d'Alexandre Zakhartchenko, premier dirigeant de la République Populaire de Donetsk, assassiné dans un attentat le 31 aout 2018, Sergueï Makhovikov interprète cette chanson qu'il a  dédié à la mémoire de Zakhartchenko.

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Над всем Донбассом безоблачное небо / Au-dessus de tout le Donbass, un ciel sans nuages

Musique & texte :Sergueï Makhovikov

Un détachement de la milice est parti en reconnaissance de combat
Dans les tranchées, cela fait trois jours que les sentinelles ne dorment pas.
Dans le cagna, même le chat attend ; quand est-ce qu'ils rentreront à la maison.
Le crépuscule se couvrait d'un manteau gris
"Comment vont les gars là-bas ? Vont-ils revenir?"
Les commandants se taisent et fument cigarette sur cigarette.
Nous avons compris cette loi fondamentale de la guerre:
Plus effrayant que l'attente, c'est le temps du silence mort.

Par des obus, le "no mens land" familier est déchirée .
"Halte, qui va là ?!"et retentirons des voix :
"Au-dessus de tout le Donbass, un ciel sans nuages.
Au-dessus de tout le Donbass, un ciel sans nuages."

Te rappelles-tu lorsque nous avons rassemblé tous les blessés dans le ravin,
Ils étaient couchés en silence ; passait, cliquetant, l'ennemi.
Soudain, lentement, l'engin vira
 et s'en allât écraser...
Et ensuite, nous ne saurions l'oubliez, c'était comme ça:
Harnaché de grenades, un gamin, sous le tank, s'est couché ,
Et le ciel s'est soulevé et, s'en reveint en pluie d'éclats.
Comment s'appelait-il et quel âge il avait, nous ne le savions pas, nous avons juste murmuré: "Bien-aimé...".
Les étoiles ont entrouvert leur formation et se sont élevés à l'unisson avec toi.

Les Sentinelles ne dorment pas, et leur prière vole au ciel.
"Halte, qui va là ?!,"en réponse, retentissent les voix :
"Au-dessus de tout le Donbass, un ciel sans nuages.
Au-dessus de tout le Donbass, un ciel sans nuages."

Croix de Saour-moguila et fichus dans les nuages.
Nous avons été bombardés à bout portant, nous avons ri dans l'obscurité.
Et la nuit, en petite sœur, le saint printemps, s'est faufilé vers nous
Et nous nous sommes relevés de dessous la terre, sommes allés contre l'ennemi.
Et même le chien rampait en attaque - " Avec nous Moscou !"
Il y avait beaucoup de morts, peu d'eau et beaucoup de sang...
Pas de grades, pas de noms, et seulement dans le talkie-walkie, le grésillement de l'indicatif d'appel.
C'est notre destin et nous sommes fiers de notre avancée.

Les enfants attendent leurs pères, ils ont dans leurs paumes et l'amour et la guerre
Les gars reviendrons et nous dirons alors :
"Au-dessus de tout le Donbass, un ciel sans nuages.
Au-dessus de tout le Donbass, un ciel sans nuages.
Au-dessus de tout le Donbass, un ciel sans nuages.
Au-dessus de tout le Donbass, la victoire enrobée d’or! »

Traduction: Sarah P. Struve

 

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3 mars 2023 5 03 /03 /mars /2023 08:38

Le poème "la fille du mineur", créé par Anna Reviakina dans son style poétique unique, sincère, à sa manière impressionniste, raconte le choix inévitable et tragique devant lequel la barbarie fatale met aujourd'hui les vivants. Ses lignes sont un tocsin bourdonnant, qu'il est impossible de ne pas entendre, et un murmure de jeune fille à peine perceptible, un chagrin amer, dont la mémoire restera impérissable.

Le poème traduit, ici, est le premier d'un recueil de poésies éponyme écrit en 2016 et publié en 2018, que l'on peut lire en ligne,en cliquant la couverture du livre.

Il est facile de reconnaître cette ville aimée par l'auteur, Donetsk, et de ressentir l'amour pour les gens de cette ville et l'attente d'un monde lumineux, dont tout humain est digne. Dans le recueil, Les visages esquissés de la guerre sont accentués par des illustrations au fusain.

En mai 2018, lors d'un soiré littéraire où elle  lisait des extrait de son recueil. Anna Reviakina, racontait qu'elle avait terminé son recueil le 8 octobre 2016, date anniversaire de la naissance de Marina Tsvetaeva. .

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Шахтёрская дочь / La fille de mineur

Anna Reviakina (2016)

 

 

De trous de ver et de saignements
Se cicatrise la guerre.
Derrière les bas-cotés, au-dessus des champs,
Il y a des volées de corbeaux noirs.
Sur la route où le front se faufile,
Là ou il se disloque; Dieu voit,
Une claire damoiselle à la natte châtain,
Dans les cheveux ; une fleur bleue.
Ses mains ne sont pas plus épaisses que des brindilles,
Ses pieds sont des voûtes de ballet,
Elle est de ces gentilles filles,
De ces saintes orphelines naïves
Sa robe est de morne pauvreté,
Sa petite croix est de fil et de métal.
Cette fille est si transparente,
Qu'il serait improbable de la faire parler.
Sur la route, là où il y a la boue de la périphérie,
Là où les guerriers sont à l'affût,
Cette fillette impassible
Commence à être une ligne.
Silencieuse, miséricordieuse,
Se noyant dans les ténèbres.
Cette fille est véridique,
Comme la guerre qui est derrière ma fenêtre.
Sur les paumes; des croix et des lignes,
Sous les yeux; un voile de pluie...
cette fille s'appelle Maria.
Et elle est aux deux tiers, moi.

Traduction: Sarah P. Struve

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19 août 2022 5 19 /08 /août /2022 07:44

Anna Reviakina est une poétesse Russe, née en 1983, à Donetsk. Elle est membre de l'Union des écrivains de la République populaire de Donetsk et de l'Union des écrivains de Russie. Ces poèmes parlent de sa ville, Donetsk, qui depuis huit ans, debout, affronte la guerre et les bombardements incessants. A propos de Donetsk, elle écrit :

Sous les pieds brûle l'asphalte / Et on n’entend plus les cloches / Dans cette ville on fond l'acier / On verse son propre sang

Ses poèmes reflètes l'angoisse des habitants de sa ville face à l'agression à la quelle Donetsk est confronté.

Je vole vers Moscou pour poser des questions... est un poème datant de 2018, alors que depuis quatre ans Donetsk défend, sous les bombardements ennemis, son indépendance

 

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Я летаю в Москву, чтоб задавать вопросы… / Je vole vers Moscou pour poser des questions...
Anna Reviakina / Анна Ревякина

De la ville où les palmiers se forgent avec des rails,
Je m’en vais à Moscou, prenant les vols les moins chers.
Ces vols sont toujours au petit matin bondé.
Et, je vois à main droite le flamboiement de l'aube.
Du jaune citron au rouge sang,
Comme si quelqu'un avait oublié de fermer des tubes de couleurs.
L'avion est ma grue blanche en origami
Mon avion vole vers le nord et laisse des cicatrices
Sur la pureté lisse de l'espace si proche.
On m'offre depuis un filtre d'osmose inversé
De l'eau dans un verre à demi plein.
Et, je ressens, comme jamais, un long cordon ombilical
Entre Dieu et moi, dont je me souviens
Souvent en vain, lorsque je rature le cahier de biais
Je vais à Moscou pour poser des questions.
On me regarde de travers, moi, la rustre,
Répondez-moi, que va-t-il arriver à ceux qui sont dans la ville du sud
Debout, les dents serrées, les mains sur les armes, contractées,
Ils se tiennent jusqu'à la mort, ce quatrième hiver de Dieu.
Debout, tels des écoliers dans un chœur, la bouche ouverte.
Dites-nous ce qui nous arrivera, à nous, sur la rade, rejetés
Il y a bien longtemps que je n'ai plus peur,
je porte en lieu et place de mon corps, mon âme,
Je la porte à l'envers, les coutures, l'étiquette,
Numéro de série, déjà plus une âme, pas encore une ogive.
Répondez-moi personnellement ou bien par téléphone.
Mon pays, une steppe entourée de terrils,
Attend une réponse, tel quelqu'un
mortellement malade, un diagnostic.
On ne parle de lui que dans les faits divers.
Répondez, j'ai besoin d'une réponse d'en haut.
Quand est-ce que nous passerons enfin le test de la guerre,
Dans cette vie ou dans celle qui vient après ?
Je vais à Moscou pour poser des questions...

Traduction : Sarah P. Struve

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8 mars 2022 2 08 /03 /mars /2022 13:57

Vladimir Skobtsov est né en 1959 à Donetsk. Il est l'un des poètes et bardes, vivant et travaillant à Donetsk, consacrant ses créations à sa ville et à toute la Novorussie. Skobtsov raconte dans son œuvre, comme dans un Donetsk déserté, renaît une nouvelle vie culturelle et, comme la poésie acquière, en temps de guerre, une nouvelle respiration. Le poème "Le quatrième cavalier" date de 2015.

 

 

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Четвёртый всадник ~ Le quatrième cavalier

Vladimir Skobtsov

 

Sans godaille, ni oraison
Derrière le barrage routier, l'été a éclaté
Vers le sud.

À Noël, la crèche est déserte
Et il n'est pas clair de ce qui adviendra,
Vraiment pas.

Quelque part l'été s'amuse
Et quelque part, le bonheur rit,
Mais pas, ici.

Et, ce n'est pas que je n'ai pas de blé,
j'ai fichu mon billet à la destinée,
Question de dignité.

Au-dessus de la toile de mines tissée,
Dans un ciel, une meute de grues cendrée,
Le soupir de quelqu'un.

Si tu existes, alors écoute,
Comme t’appellent
Nos âmes, Mon Dieu.

L'océan de vie n'est pas sans fin,
Est-ce juste, ou péché,
Je n'ai pas vécu ainsi.

Si on me fourre un couteau dans le dos,
A la douane, je donnerai à Charon,
Une pièce non monnayable de cinq sous.

L'automne mordoré,
Un maraudeur, dans un sac, l'emporte
Vers nul-part.

Derrière la vitre, tremble une feuille jaunie
Dans le viseur se couche l'astre du jour
Pour toujours.

Dans l’immensité bleutée, un coup de feu éclatera...
Je t'ai cherché toute ma vie,
Mais pas au bon endroit.

Pieds nus, tu cours vers moi,
Un pâle cavalier derrière toi,
Te suit pas à pas.

Traduction : Sarah P. Struve

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9 novembre 2008 7 09 /11 /novembre /2008 18:31

Cette chanson fut écrite en 1939 pour le film «Большая жизнь - Une grande vie,» par le poète Boris Laskin et le compositeur Nikita Bogoslovski. Le thème de la chanson correspond à un des sujets du film — les premiers pas d’un jeune gars dans un collectif de travail. film que l'on peut visionner, ici

La région du Donetsk, ou République Populaire de Donetsk, porte le nom du fleuve "Donets" qui est un affluant du Don, La région du Donetsk, jusqu'en 1922 était considéré comme le cœur industriel de la Russie, puis elle fut rattachée à l'Ukraine. Le 30 septembre 2022, elle redevint partie intégrante de la Fédération de Russie. Cette région fait partie d’un important bassin houiller appelé : "Donbass"

Voici un vidéogramme avec l'interprétation du groupe Lioubé.


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Dorment les sombres tumulus / Спят курганы тёмные  

Paroles : Boris Laskin / Musique : Nikita Bogoslovski  

(1939)    

Dorment les sombres tumulus
Brûlés de soleil,
Et, les blancs brouillards,
À la file, avancent.
À travers les bois bruissants,
Et les verts champs,
S’est avancé dans la steppe du Donets,
Un jeune gars.
 

Là-bas, à la mine de charbon,
On a remarqué le jeune gars.
Lui tendant la main de l’amitié,
Avec eux, Ils le prirent.
D’avenantes jeunes filles,
D’une douce chanson, l’ont accueillies,
Et au chantier est allé,
Le jeune gars.

Les jours de labeur brûlant,
Ressemblant à un combat,
Ont provoqués dans la vie du gars,
Un sacré tournant.
Vers un labeur brûlant,
Vers un bon boulot,
S’est avancé dans la steppe du Donets,
Le jeune gars.

À travers les bois bruissants,
Et les verts champs,
S’est avancé dans la steppe du Donetsk
Un jeune gars.
À travers les bois bruissants
Et les verts champs,
S’est avancé dans la steppe du Donets,
Un jeune gars.

Traduction : Sarah P. Struve
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  • : STENGAZETA - ПАРИЖСКАЯ СТЕНГАЗЕТА
  • : Le mot « Stengazeta » est un acronyme voulant dire « journal mural ». Stengazeta de Paris publie des traductions de chansons russes contemporaines et/ou populaires, ainsi que des articles d'opinions. Il m’a semblé utile, de faire percevoir à travers ce blog, la Russie et ses cultures, hors du prisme propagandiste et réducteur que véhiculent les pouvoirs politiques, économiques & médiatiques occidentaux. S. P Struve
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