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1 février 2022 2 01 /02 /février /2022 06:19

Vladimir Vissotski rencontra Marina Vlady en 1968, au théâtre de la Taganka, à Moscou, quinze ans après avoir été fasciné à l'age de dix huit an par celle-ci à travers le film « La sorcière » où Vlady, âgée alors de seize ans, jouait.

Voila comment Marina Vlady raconte sa rencontre avec Vissotski : "je vois un jeune homme de petite taille, mal habillé, qui se dirige vers nous. Je le regarde brièvement, et seuls ses yeux gris clair, attirent mon attention. Mais, les cris dans le public me font interrompre l’histoire et je me tourne vers lui. Il se lève, prend ma main furtivement et l’embrasse, s’assoit devant moi, et ne me quitte plus des yeux. Son silence ne me dérange pas, nous nous regardons, comme si nous nous connaissions depuis toujours. « Je sais que c’est toi,» c’est comme ça que j’ai rencontré Vissotski."

Il fait la cour à la jeune femme durant deux ans. C’est une histoire d'amour fracassante, tout Moscou sait que Vissotski consacre désormais ses chansons seulement à elle. Ils se marient en 1969, année où Vissotski enregistre la chanson « "Poème lyrique (Лирическая)" dans la quelle apparaît la forêt ensorcelée du film "la sorcière."

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Лирическая ~ Poème lyrique
Vladimir Vissotski

Ici, les branches des pins tremblent sous leur poids,
Ici, le pépiement des oiseaux est inquiet.
Tu vis dans une forêt sauvage et ensorcelée,
D’où il est impossible de s’en aller.

Que tel du linge au vent, sèchent les merisiers,
Que les lilas s’affaissent sous la pluie ;
De toute façon, je t’emmènerai d’ici,
Dans un palais, entendre les roseaux chanter.

Pour mille ans, ton univers est dissimulé
De moi et de la lumière, Par les sorciers,
Et, tu penses qu’il n’y a pas plus merveilleux,
Que cette forêt ensorcelée.

Que sur les feuilles, il n’y ait pas de rosée,
Que la lune se querelle avec le ciel nuageux,
De toute façon d’ici, je t’emporterai
Dans une claire tour, au balcon donnant sur la mer.

Quel jour de la semaine, à quelle heure
Sortiras-tu précautionneusement, vers moi ?
Quand donc, t’emporterai-je dans mes bras,
Là-bas, où il est impossible de te retrouver ?

Si ce larcin est à ton goût, je te volerai;
Est-ce pour rien, que tant de force, j’ai dépensé ?
Sois d’accord au moins pour un paradis dans une chaumière,
Si quelqu’un occupe déjà la tour du palais.

Traduction : Sarah P. Struve

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1 octobre 2019 2 01 /10 /octobre /2019 09:35

« Chanson sur une balance ~ Песня про Стукача ~ Pesnia pro stoukatcha, » est une chanson sur le mode "chansons de truands," que Vladimir Vissotski écrivit en 1964.

Cette chanson fut reprise par Alexandre Novikov lors d'un concert pour les 60 ans qu'aurait eu Vissotski en 1998 ; on peut entendre cette interprétation, ici.

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Песня про стукача ~ Chanson sur une balance
Vladimir Vissotski

Tout le monde n'entrait pas dans notre cercle étroit.
Et, un satané jour, date maudite.
Je l'ai amené avec moi et ai dit:
"Il est avec moi, buvons, les gars !"

Il buvait comme tout le monde et semblait heureux.
Nous, nous l'avons accueilli tel un frère.
Et lui, il nous a tous vendu le demain.
Je me suis trompé, pardonnez-moi, les gars !

Je ne me souviens pas du procès, je n'étais pas en état,
Puis, une froide baraque, telle une tombe.
Il me semblait que tout autour, c'était nuit noire,
D'autant plus, que c'était le cas.

Je conserverai au moins un reste de forces.
Il pense, que d'ici, il n'y a point de retour,
Il nous a, trop tôt, enterrés.
Croyez-moi les gars, il s'est trompé !

Viendra le jour ; la nuit ne dure pas des années,
Quand l'heure des comptes viendra, je le demanderai :
"Car, c'est bien moi, qui l'ai amené ;
Et, vous les gars, vous me le laisserez !..."
"Car, c'est bien moi, qui l'ai amené ;
Et, vous les gars, vous me le laisserez !..."

Traduction : Sarah P. Struve

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14 septembre 2019 6 14 /09 /septembre /2019 11:05

L'auteur du poème « Если я заболею ~ Esli ia zabaleiou ~ Si je tombe malade, » est Iaroslav Smeliakov. ( 26 décembre 1912, Loutsk ~ 27 novembre 1972, Moscou. ) Smeliakov, fils de cheminot, était poète, traducteur et critique littéraire.

En 1960, Iouri Vizbor, dont StengazetA a déjà publié une traduction, mit le poème en musique. Nombre d'interprètes ont repris cette chanson dont notamment Vladimir Vissotski. Il est à noter, que dans la version de Visbor, la troisième strophe n’apparaît pas. Cependant, le chanteur/compositeur Iouri Chevtchouk, la reprend dans son interprétation, ici.

Voici deux vidéogrammes de cette chanson : le premier reprend l’interprétation de Iouri Vizbor ; le second, celle de Vladimir Vissotski.

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Если я заболею ~ Si je tombe malade
Texte : Iaroslav Smeliakov / Musique Iouri Vizbor

Si je tombe malade,
Aux médecins, je ne voudrais pas m’adresser,
Je m'adresserais à mes camarades
Ne pensez pas que ce soit dans un délire
Faites moi, de la steppe, un lit,
Recouvrer les fenêtres de brouillard
Au chevet, mettez
Une étoile tombée
du ciel,.

J'ai, toujours, foncé devant.
Pour
un enfant de Marie, je ne suis jamais passé.
Si je suis blessé
Dans de terribles et justes combats ;
Bandez moi la tête
D'un
sentier de steppes russes,
Recouvrez-moi
D'une couverture aux couleurs automnales.

Je n'ai nul besoin de poudres, ni de gouttes, frérots,
Que, toujours scintillent les reflets dans le verre à facettes.
L'argent des cascades, le vent chaud des déserts,
Voilà avec quoi, cela vaut le coup de soigner.
L'argent des cascades, le vent chaud des déserts,
Voilà avec quoi, cela vaut le coup de soigner.
 

Depuis les mers et les montagnes
S'exhale la fraîcheur, s’exhalent de vastes étendues.
Suffit de regarder, tu le ressens ;
Les gars, nous vivons éternellement.
Ce n'est pas de mes blessures,
Que je vous
quitte de couloirs en corridors, amis,  
Je pars, camarades,
A travers la féerique Voie lactée.


Traduction Sarah P. Struve

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28 octobre 2015 3 28 /10 /octobre /2015 14:28

 

L'auteur de "Мир такой кромешный ~ Mir takoï kromechny ~ Le monde est si sombre," David Markish, est un écrivain russe, né à Moscou en 1938. Son père, Peretz Markish, poète de langue Yiddish, originaire de Volhynie, a été membre du comité antifasciste juif et, à ce titre, fut fusillé en 1952. David Markish est l'auteur de nombreux romans, plusieurs d'entre eux, ont été traduits en français. Voici un extrait d'un entretien que Markish accorda à Mark Tsibulsky :

(...)M.T. - Je sais, que Vissotski a chanté deux chansons sur vos textes.
D.M. – Oui, "Metchitsa strelka spidometra ~  l'aiguille du compte-tours,
s'agite," et "Mir takoï kromechny ~ Le monde est si sombre." Ces textes se trouvent sur internet, mais comportent de nombreuses inexactitudes ; et puis, Volodia les chantait, lui-même, pas tout à fait comme je les avais écrits. Volodia m'a demandé le texte de "Le monde est si sombre," que j'avais déjà écrits plus tôt, alors qu'il me demanda d'écrire pour lui, le second texte. Il chantait cette chanson , le plus souvent, dans des rencontres semi-clandestines . Il la chantait dans différentes maisons municipales, dans des clubs non officiels, où venaient des officiers. Il me racontait qu'il interprétait cette chanson principalement, dans ces endroits. (…)

 

la vidéo, ci-après, reprend un audiogramme, peut être l'unique de cette chanson, qui date, selon les avis, soit de 1961, soit de 1962.

_______________________

Мир такой кромешный ~ Le monde est si sombre
Texte: David Markish ~ Musique: Vladimir Vissotski

Le monde est si sombre,
Été comme hiver, il est enneigé,
Un homme marche de par le monde,
Un homme bon, un pauvre pécheur,
Qui est ton Dieu, quel est ton idole ?
Toi-même, tu ne le sais
Et, tu souffres en chemin,
Mon cher être humain.
 
Écoute, gamin Vania,
Ce monde est tel les Gitans,
Fleurira, puis se fanera
Et à nouveau refleurira.
Peut-être, laisseras-tu un fils sur cette terre,
Peut-être, est ce ainsi, qu'aux ténèbres, tu retourneras,
Telle une paire de pavots bleus,
S'épanouiront, à nouveau, tes yeux.
 
Traduction : Sarah P. Struve

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11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 21:00

Cette chanson, souvent décrite comme n’ayant pas d’auteur est en fait l’œuvre du poète, journaliste, metteur en scène et barde que fut Boris Vakhniouk : né en 1933  dans la région de Kamene-Podolsk et décédé en 2005 dans un accident de la route. Il repose au cimetière de Kouzminskoe de Moscou, ville où il vivait.
Il fait ses études à l’Université Pédagogique Publique de Moscou et devient en 1959, professeur de littérature et de langue russe.
Correspondant pour la radio «Юность - Yunost’» puis pour le journal « Кругозор – Krougozor. » À partir de 1978 il travaille comme dramaturge et producteur de documentaires.
Guitariste, il met en musique ses poèmes à partir de 1955.                                        
Dans ce vidéogramme de rogovanova60, cette chanson est, interprétée par Vladimir Vissotski et, pour le public, elle évoque immanquablement  Marina  Vlady qui fut sa dernière épouse.

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Глаза то лукаво блестят / Tes yeux brillent malicieux

Boris Vakhniouk

Tes yeux brillent malicieux,
Tantôt, regardent fâchés,
Tantôt cafardent silencieux
Quelqu’un n’est toujours pas oublié.

Je comprends comme c’est étrange
De chercher une réponse dans ces yeux,
Ces yeux pour qui est égale
Que je sois ou non près d’eux

Tes yeux brillent malicieux,
Tantôt regardent fâchés,
Tantôt cafardent silencieux
Quelqu’un n’est toujours pas oublié.

Mais j’attendrai ce jour,
J’attendrai
Ce jour où tu ne pourras vivre sans moi,
Non, tu ne pourras. Mais pour l’instant…

Tes yeux brillent malicieux,
Tantôt regardent fâchés,
Tantôt cafardent silencieux
Quelqu’un n’est toujours pas oublié.

Traduction : Sarah P. Struve

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26 août 2013 1 26 /08 /août /2013 15:00

"Таганка ~Taganka," cette romance dont l’auteur reste à ce jour inconnu, date de 1906. Une version dit que les auteurs de cette romance sont des voleurs récidivistes, une autre version affirme que cette romance fut créée par Fiodor Chaliapine, chanteur d’opéra à la basse proverbiale qui y donna en 1906, un concert pour les détenus.  La prison de la Taganka fut construite en 1804, dans les faubourgs du Moscou de l’époque, près de la place de la Taganka dont elle porte le nom et, non loin du monastère Novospassky. Elle fut définitivement fermée en 1958. 

taganka copierPlusieurs interprètes ont chanté et continuent à chanter cette romance, tels Arkadi Severny, Mikhail Shoufoutinski, ou encore Djemma Khakid  mais, à mon sens le plus signifiant fut Vladimir Vissotski qui travailla la plus grande partie de sa vie au théâtre de la Taganka, sous la direction de Youri Lioubimov. Lors d’un concert, il avait raconté : "Je travaille au théâtre sur la Taganka (…) Taganka est une place célèbre, cela, vous le savez. Sur elle, beaucoup de chansons furent composée, plus précisément sur la prison qui se trouvait là. Il y avait une chanson "Une tsigane, un jeu de carte, une route lointaine…" Ce n’est pas ma  chanson, c’est une chanson populaire. (…)"
Voici donc un vidéogramme de cette romance de prisonniers, interprété par Vladimir Vissotski.

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Chanson populaire 
Таганка ~Taganka

Une route lointaine, Une route lointaine...
Une bâtisse municipale.
C’est, peut être, la vieille prison centrale
Qui, moi, le petit gars, à nouveau m’attend.

Taganka
Tes nuits sont pleines de feux.
Taganka
Pourquoi m’as-tu détruit ?
Taganka
Je suis ton éternel prisonnier.
Dans tes murs,
Jeunesse et talent, ont péries.

Ma douce,  je sais,
Que nous ne nous reverrons plus jamais,
Des routes lointaines nous sont dévolues.
À nouveau, les vendredis, Il y aura les rendez-vous
Et  les larmes  amères de la parenté.

Taganka
Tes nuits sont pleines de feux.
Taganka
Pourquoi m’as-tu détruit ?
Taganka
Je suis ton éternel prisonnier.
Dans tes murs, jeunesse et talent, ont péri.

Traduction : Sarah P. Struve

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23 septembre 2012 7 23 /09 /septembre /2012 08:37

C’est Achille Levinton (1913 Odessa – 1971 Leningrad) qui écrivit cette chanson inspirée directement d’un certain folklore odessite où se mélange un monde de la petite et grande truanderie et un certain humour sans lequel Odessa ne seraient pas ce qu’elle est. On  appelle souvent  Odessa la Marseille de l’est. Quoi qu’il m’a toujours semblé que l’on devrait dire le contraire, que Marseille est l’Odessa de l’ouest. Il se trouvera sans doute, des esprits chagrins pour affirmer que ces propos sont présomptueux. Quoi qu’il en soit, ces deux villes ont accueilli dans leurs creusets respectifs de multiples populations, de multiples migrations qui ont su les rendre riches d’imagination et de créativité. En cela ces deux villes sont parentes. Voici donc un bel hommage à "l’Odessa du sud" d’un auteur compositeur né dans la "Marseille de l’est."

Achille Levinton fit des études de philologie à Leningrad. Il écrivit cette chanson pour l’une de ses amies, Ruth Zernova, écrivaine russe ayant participé à la guerre civile espagnole. Ils firent, tous deux, partie de la charrette de déportation  en 1949 pour « Diffusion de calomnies antisoviétiques. » c’est là, pour l’anniversaire de R. Zernova, que Levinton écrivit cette chanson. Ils seront, tous deux, libérés et réhabilités en 1954.
Voici donc un vidéogramme de  Vladimir Vissotski  interprétant "Marseille !"

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Марсель ! / Marseille !

Achille Levinton

 J’étais en train de me promener 
 Dans la poche d’un voisin, 
 Lorsque, c’est approché soudain, 
 Un citoyen totalement étranger. 
 Il m’a chuchoté : 
 Où pourrions-nous aller 
 Pour passer un p’tit bout de temps, 
 Le passer, le plus agréablement ?  
 Il m’a proposé de l’argent, 
 Un verre rempli de diamants, 
 Afin que je lui vende, 
 D’une usine, les plans. 
 Et il m’a encore murmuré : 
 Sais-tu qu’à Marseille 
 Il y a des bars ! 
 Des filles impossibles ! 
 De ces bordels !...  
 Là-bas les filles dansent toutes nues ! 
 Les dames portent des zibelines, 
 Les laquais, du vin, 
 Les voleurs, des smokings ! 
 Nous avons livré ce personnage inconvenant 
 Aux agents du NKVD. 
 Mais depuis ce temps, 
 Dans aucune prison ne l’ai rencontré. 
 Le pouvoir m’a félicité, 
 Même que le procureur m’a serré la main 
 Et puisь après, 
 Sous haute surveillance, on m’a enfermé. 
 Depuis ce jour, mes amis, 
 Je n’ai qu’une seule envie, 
 D’une façon ou d’une autre, aller me promener 
 Dans ce Marseille merveilleux et ensoleillé. 
 Là, où les filles dansent toutes nues, 
 Les dames portent des zibelines, 
 Les laquais, du vin, 
 Les voleurs, des smokings ! 

 
 Traduction ; Sarah P. Struve 
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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 18:45

 

Boris Timofeev, l’auteur du texte de cette romance, est né en 1899 à Moscou dans une famille d’ingénieurs. Sa mère était la descendante du Décembriste Mikhaïl Lounine. À partir de 1919, Timofeev commença à publier ses poèmes dans différents périodiques, en 1920, il travaille sous la direction de Maïakovski pour une série d’affiches du nom de "Fenêtres ROSTA", "ROSTA" étant l’acronyme de "Rossiiskoié telegraphnoié aguenstvo – Agence télégraphique russe." En 1921, à Petrograd, sort son premier recueil de poésie "Календы - Calendes. De 1924 et jusqu'à la fin de ses études à l’université de Leningrad, Timofeev travaille comme avocat  tout en continuant à écrire. Timofeev est l’auteur de paroles de romances célèbres, telle la romance Sous la fenêtre, le merisier bruit. Il a, par ailleurs ;  traduit de la poésie du géorgien et d’autres langues. Durant la guerre, Timofeev est l’un des organisateurs du collectif de peintre du nom de « Boievoï karandach – Le crayon combattant.» à partir de 1944, il se fait publier dans le journal satirique « krokodil ».

L’auteur de la musique Boris Prozorovski, dont Stengazeta a déjà parlé à plusieurs reprises, est né à Saint-Pétersbourg, en 1891, il a composé nombre de musiques de romances. Il fut arrêté une première fois sous l’accusation de « compositeur petit bourgeois d’origine noble », libéré, il sera arrêté une seconde fois. En 1937 il sera fusillé, puis réhabilité en 1957, à titre posthume.

Voici deux vidéogrammes cueillis sur la toile. Le premier reprend l’interprétation de Vladimir Vissotski. Le second reprend la version  de la chanteuse Natalia Medvedeva. (1958 – 2003) Medvedeva fut chanteuse, écrivain et poète. À l’âge de 17 ans, elle se marie et suis son mari dans l’émigration. D’abord, installée aux USA, elle déménage en 1982 à Paris, avant de retourner vivre définitivement en 1992, dans sa patrie.

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Караван / Caravane

Paroles : D. Timofeev – Musique : B. Prozorovski

Nous nous sommes rencontrés d'une façon étrange
Et de même, serons séparés,
Sans un sourire, se termine notre romance
Et si notre mémoire se retourne sur ce passé,
Nous nous dirons : "Ce ne fut qu'un mirage."

C'est ainsi, parfois dans le désert assoiffé,
Je vois des images merveilleuses, d'extraordinaires pays,
Mais ce ne sont que mirages et à nouveau le ciel est bleu,
Alors qu'au loin se traîne une caravane fatiguée.

Que, pour moi, tout soit illusoire et brumeux,
Comme de tes yeux, ce mensonge en creux.
Nous nous rencontrâmes inopinément et tu disparaîtras sans avertir
Comme au loin s'éloigne la caravane.

C'est ainsi, parfois dans le désert assoiffé.
Je vois des images merveilleuses, d'extraordinaires pays,
Mais ce ne sont que mirages et à nouveau le ciel est bleu,
Alors qu'au loin se traîne une caravane fatiguée.

Traduction : Sarah P. Struve

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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 16:16

Voici une chanson de Vladimir Vissotski qu'il a dédiée à Boulat Okoudjava.  Le vidéogramme ci-après, glané sur le net, reprend l’intégralité du texte sous le titre de « Притча о Правде и Лжи - Pritcha o Pravde i Lzhy - Parabole sur la Vérité et le Mensonge » la traduction quant à elle reprend une version raccourcie et ramassée de ce texte et qui, à mon goût, est plus puissante et intense. Cette seconde version s’intitule « Балада о Правде и Лжи - Balada o Pravde i Lzhy - Balade de Vérité et de Mensonge. »  Chacun comprendra sa vérité en écoutant cette chanson, du moins autant que nos propres mensonges, nous le permettrons. Pour conclure, mensonge et vérité, sont deux mots, qui sont en russe, du genre féminin,  ce qui fait que la connotation du texte n’est pas exactement  la même dans le texte original que dans la traduction en français.

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Балада о Правде и Лжи  / Balade de Vérité et de Mensonge 

Vladimir Vissotski (1977)

"Voilà une chanson qui s’appelle « en imitation de Boulat Okoudjava » Je l’aime beaucoup, il est mon père spirituel, j’ai commencé à écrire à cause de lui, alors, voilà, pour lui, j’ai inventé  cette chanson." V. Vissotski.

Une tendre Vérité aux beaux atours se promenait,
S’étant attifée pour de miséreux et bienheureux estropiés,
Un grossier Mensonge attira chez soi, cette Vérité :
Reste donc chez moi afin que je puisse t’abriter.
Et la Vérité crédule s’endormit tranquillement.
Salivant dans son sommeil, elle souriait, 
Le rusé Mensonge tira la couverture à lui,
S’agrippant à la Vérité, il ressentit un grand contentement.

Et il se leva et lui tailla une gueule de bouledogue,
Une bonne femme comme une autre, pourquoi donc l’épargner
Il n’y a aucune différence entre le Mensonge et la Vérité,
Si, bien-sûr, on déshabille l’un et l’autre.
Il détressa habilement, des nattes, les rubans dorés,
Attrapa des vêtements, les essayant au jugé.
Il prit l’argent et la montre et encore les papiers,
Cracha, invectiva grossièrement et ficha le camp.

 C’est seulement au matin que la Vérité s’aperçut de cette perte
Et s’étonna s’étant, avec attention, regardée
Quelqu'un ayant trouvé quelque part de la suie noire,
Avait badigeonné la pure Vérité, à part cela, ça allait.
Lorsqu’on jetait sur elle des pierres, La Vérité riait
« Le Mensonge c’est tout et,  mes atours sont faits de Mensonge. »
Deux bienheureux estropiés établissaient un procès-verbal,
En là traitant de tous les noms.

Ce procès-verbal se terminait par une tirade blessante,
Rendant la Vérité responsable d’affaires ne la concernant pas,
À ce que l’on dit une certaine ordure s’appelant Vérité,
s’est saoulée et a cuvée complètement dénudée,
Longuement elle vagabonda, malade, désargentée
Et, sur ses longues et fines jambes, se sauva.

Un original combat, à ce jour, pour la Vérité,
Il est vrai que dans ses discours, de vérité, il n’y a que morceaux éparpillés,
La pure Vérité, avec le temps, pourra triompher,
À condition qu’elle fasse la même chose que le Mensonge consommé.
Souvent, 170 grammes pour un frère, ayant versé,
Tu ne sais, pas-même, par qui tu te feras abriter.

Traduction : Sarah P. Struve

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 20:05

« Песня Марьи  - Pesnïa Mar'i – La chanson de Marie » a été écrite par Vladimir Vissotski en 1974.
Voici un enregistrement de cette chanson interprétée en duo par 
Vissotski et Marina Vlady, actrice et écrivain, qui fut son épouse de 1969 à sa mort en 1980.

La mauvaise qualité de l’enregistrement provient de ce que l’on nommera plus tard le magnitizdat, c'est-à-dire, un  enregistrement sur magnétophone non professionnel, lors d’un concert ou bien d’une soirée dans un appartement, une cuisine, enregistrement ensuite dupliqué à l’infinie et passant de main en main. En soi, pour ceux qui ont pu connaitre cette époque, c’est précisément ce son si particulier qui porte toute l’émotion.

Le vidéogramme ci-après, provient de la vidéothèque moscovite de Rogovanova60.

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Песня Марьи  / La chanson de Marie

Vladimir Vissotski

Pourquoi, Mariuchka, dans la rivière, ne t’es-tu pas jetée,
Pourquoi donc
,  pour toujours,  ne t’es-tu pas tue,
Lorsqu’on a pris ton aimé parmi les conscrits, les conscrits,
Comment est donc parti à l’armée, ton promis ?!

Avec mes larmes amères, la mansarde,  je laverai
Et la porte, je la refermerai pour de longues années,
Je me pencherai sur le lac, tel un saule, tel un saule,
J’y regarderai comme dans un miroir, - qu’adviens-tu.

La petite herbe verte – juteuse, mentholée –
Se casse sans toi, les vents se sont mis à souffler
Petite destinée de soldat - militaire, militaire :
Ta poitrine, par une balle, serait-elle menacée ?!

Je foulerai à travers champ, un profond sentier
Et ma couronne de mariée en provision, je la tresserai,
Ma longue natte de jeune fille, jusqu’au sol, jusqu’au sol,
Perlée de cheveux blancs, je la garderai pour mon aimé.

Voilà que je prendrais dans la coupelle blanche, mon alliance,
La farandole se mettra à tourner en un cercle, tristement,
Que ma divination advienne, advienne,
Que mon promis, un jour printanier, revienne !

Chante gaiement comme avant, toi qui vas vers la maison,
D’un doux mot caressant, Console-moi.
Et son destin de fiancée, tourbillons, tourbillons…
Mariuchka l’attend, Dépêches- toi !

Traduction : Sarah P. Struve

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Présentation

  • : STENGAZETA - ПАРИЖСКАЯ СТЕНГАЗЕТА
  • : Le mot « Stengazeta » est un acronyme voulant dire « journal mural ». Stengazeta de Paris publie des traductions de chansons russes contemporaines et/ou populaires, ainsi que des articles d'opinions. Il m’a semblé utile, de faire percevoir à travers ce blog, la Russie et ses cultures, hors du prisme propagandiste et réducteur que véhiculent les pouvoirs politiques, économiques & médiatiques occidentaux. S. P Struve
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