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29 juillet 2011 5 29 /07 /juillet /2011 12:16

Vladimir Vissotski disparaissait il y a 31 ans de cela, le 25 juillet 1980. Voici l’un de ses plus beaux textes : "банька по-белому – Ban'ka po-belamu - La bania blanche" chanson datant de 1968.

Dans cette chanson Vissotski parle d’un tatouage d’une certaine « Marinka » il fait ici référence à sa dernière épouse ; l’actrice Marina Vlady.
La bania blanche dont il est question ici, est la forme de bania la plus rependue en Russie.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Банька по-белому / La bania blanche

Vladimir Vissotski 

Patronne ; chauffe-moi une bania blanche,
De la lumière blanche, je me suis déshabitué.
Je m’asphyxierai et, à moi le délirant,
Délira la langue, la vapeur me brûlant.

Patronne ; chauffe-moi une bania,
Je m'enfièvrerai, m'enflammerai,
Sur le bord même du banc,
En moi, le doute, j’extirperai.

De chaleur jusqu’à l’inconvenance, je me griserai,
Un seau d’eau froide ; et au loin, tout s’estompera,
Et le tatouage de l’époque du culte de la personnalité,
Sur la poitrine gauche, bleuira.

Chauffe-moi une bania blanche,
De la lumière blanche, je me suis déshabitué.
Je m’asphyxierai et, à moi le délirant,
Délira la langue, la vapeur me brûlant.

Combien de fois et de forêts furent abattus,
Combien de malheurs et de chemins furent connus !
Sur la poitrine gauche : Le profil de Staline
Et sur la droite : Le portrait de Marinka

Oh, pour ma foi de charbonnier,
Combien d’années me suis-je reposé au paradis !
Pour une vie sans issue, j’ai échangé
Mon insondable idiotie.

Chauffe-moi une bania blanche,
De la lumière blanche, je me suis déshabitué.
Je m’asphyxierai et à moi, le délirant,
Délira la langue, la vapeur me brûlant.

Je me souviens comme tôt, au petit matin,
J’ai eu le temps de crier - aide-moi, frère !
Et deux beaux gardiens,
De Sibérie en Sibérie, m’emmenèrent.

Et après dans les carrières ou les marais,
Ayant avalé des larmes et de l’humidité
Nous tatouions son profil plus près du cœur
Afin qu’il entende comment se déchirent nos cœurs.

Chauffe-moi une bania blanche,
De la lumière blanche, je me suis déshabitué.
Je m’asphyxierai et, à moi le délirant,
Délira la langue, la vapeur me brûlant.

Oh, mon corps s’enfièvre de ce récit jusqu’à la nausée,
La vapeur chasse de l’esprit, les pensées,
Du froid brouillard du passé
Je m’engloutis dans un brouillard surchauffé.

Les pensées se mettent à cogner sous mon crane,
Il s’avère, que par elles je fus marqué inutilement,
Et, avec des branches de bouleau, je fouette,
L’héritage des sombres temps.

Chauffe-moi une bania blanche
De la lumière blanche, je me suis déshabitué.
Je m’asphyxierai et, à moi le délirant,
Délira la langue, la vapeur me brûlant.

Traduction : Sarah P. Struve

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9 avril 2010 5 09 /04 /avril /2010 10:21

Voici une chanson de Vladimir Vissotski, datant de ses débuts et faisant partie des enregistrements audio publiés dans les années 70 par YMCA Press. Le texte est directement inspiré d’un poème de N. Ognivtsev (1888 – 1932), poète dandy du siècle d’argent russe.

~~~~~~~~~~~~

Dans une petite flaque solaire
В маленькой солнечной лужице

Vladimir Vissotski

Dans une petite flaque solaire
Sous le regard des Dieux malicieux,
Tel un petit ballon, tourne,
Petite boule noire – la Terre.

Pauvre et triste est ta destinée
Avec tes bonheurs et tes souffrances,
Pauvre petite boule – la Terre,
Laisse-moi te bercer.

Ensommeilles-toi, oublies tout,
Laisse-toi porter par les vents solaires,
À travers la brumeuse voie lactée,
Tu voles vers mars, ton mois bien-aimé.

Il ne viendra pas à ta rencontre, ne t’enlacera pas,
Ne te chuchotera pas un amour sans fin
Et toi, toujours aimante, tu repartiras
À l’appel de la voie lactée.

Tu tourbillonnes dans l’intemporalité,
Le long de siècles sans fin,
Tu es vraiment fatiguée d’éternité,
Ô, dors petite terre bien-aimée.

Tu t’es imbibée d’amers malheurs,
Les larmes et les plaintes brûlent ton cœur,
Pauvre petite boule - la Terre,
Laisse-moi t’ensommeiller,
Dors, dors petite Terre.

Traduction : Sarah P. Struve

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16 mars 2009 1 16 /03 /mars /2009 18:41

Cette chanson fut écrite en 1969 par Vissotski pour le film « Les fils partent au combat » d’âpres le roman d’Ales Adamovitch : « Partisans. » Cette histoire se passe en Biélorussie durant la dernière guerre. Elle raconte comme les fils d’Anna Karzoun , partent rejoindre les partisans pour se battre.

~~~~~~~~~~~~~~

Il n’est pas revenu du combat / Он не вернулся из боя

Vladimir Vissotski

« La chanson que je vais chanter, je pense qu'elle paraitra proche à tous les téléspectateurs yougoslaves, et en particulier à ceux qui ont combattus ; car cette chanson qui est issue d’un film sur les partisans, est une chanson à propos de l’amitié de deux personnes, une chanson parlant de quelqu’un ayant perdu son ami avec lequel il a traversé côte à côte toute la guerre : Il n’est pas revenu du combat. » V. Vissotski.

_______________

Pourquoi rien ne va, apparemment tout est comme avant :
Le même ciel à nouveau bleu,
La même forêt, le même air et, la même eau,
Seulement il n’est pas revenu du combat.

Je n’arrive pas à comprendre qui de nous deux avait raison,
Durant nos ardentes discussions sans sommeil.
Ce n’est que maintenant qu’il me manque,
Depuis qu’il n’est pas revenu du combat.

Il se taisait mal à propos, et ne chantait jamais en mesure,
Il parlait toujours au sujet d’autre chose,
Il ne me laissait pas dormir, il se levait à l’aurore,
Et hier, il n’est pas revenu du combat.

Qu’il y ait un vide, maintenant, ce n’est pas le sujet,
Soudain, je me suis aperçu que nous étions deux.
Se fut comme ci un coup de vent souffla le feu de camp,
Lorsqu’il n’est pas revenu du combat.

Aujourd’hui le printemps s’est échappé de captivité.
Involontairement je l’ai interpellé :
- Ami, laisses moi fumer ! Et en réponse : le silence,
Hier, il n’est pas revenu du combat.

Nos morts ne nous laisserons pas dans le malheur,
Nos gisants, sont telles des sentinelles,
Le ciel se reflète dans la forêt, comme dans l’eau,
Et les arbres s’élancent bleus-ciel.

Nous avions amplement la place dans notre gourbi,
Même le temps ne coulait que pour nous deux.
Tout est pour moi seul, maintenant. Il me semble seulement,
Que c’est moi qui ne suis pas revenu du combat.

Traduction : Sarah P. Struve

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23 août 2008 6 23 /08 /août /2008 20:13

La chasse aux loups

 

Je m'élance de toutes mes forces, les muscles bandés
Mais aujourd'hui, comme le jour précédant,
Ils m'ont cerné, ils m'ont cerné :
Gaiement ils me rabattent vers les servants,

Derrière les sapins s'activent les fusils à deux coups :
Les chasseurs dans l'ombre sont dissimulés.
Sur la neige tombent les loups,
En cible vivantes transformées.

C'est la chasse aux loups, c'est la chasse sans pitié !
Aux carnassiers gris, aux adultes et aux nourrissons !
Les rabatteurs crient et les chiens aboient jusqu'à la nausée.
Le sang sur la neige et les taches rouges des fanions...

Ce n'est pas à armes égales que s'amusent avec les bêtes
Les chasseurs, mais aux yeux ils n'ont pas froid !
Avec les fanions nous coupant la retraite,
Ils tirent d'une main assurée et leurs coups ne manquent pas !

C'est la chasse aux loups, c'est la chasse sans pitié !
Aux carnassiers gris, aux adultes et aux nourrissons !
Les rabatteurs crient et les chiens aboient jusqu'à la nausée.
Le sang sur la neige et les taches rouges des fanions.

Nos pattes et nos mâchoires sont d'une grande rapidité.
Pourquoi, chef de la meute, réponds, réponds,
Galopons-nous vers les fusils, traqués,
Et n'essayons-nous pas d'enfreindre l'interdiction ?

Le loup ne peut ni ne doit cette loi transgresser...
J'ai fait mon temps :
Celui à qui j'étais prédestiné
A levé son fusil en souriant...

C'est la chasse aux loups, c'est la chasse sans pitié !
Aux carnassiers gris, aux adultes et aux nourrissons !
Les rabatteurs crient et les chiens aboient jusqu'à la nausée.
Le sang sur la neige et les taches rouges des fanions.

Subir, je n'ai pas voulu. J'ai couru.
Au-delà des fanions, le désir de vivre est plus grand !
Seulement, tout joyeux, derrière moi j'ai entendu
Les hommes pousser des cris d'étonnement.

Je m'élance de toutes mes forces, les muscles bandés,
Mais aujourd'hui, ce n'est pas comme le jour précédent !
Ils m'ont cerné, ils m’ont cerné,
Mais les chasseurs sont restés gros-jean !

C'est la chasse aux loups, c'est la chasse sans pitié !
Aux carnassiers gris, aux adultes et aux nourrissons !
Les rabatteurs crient et les chiens aboient jusqu'à la nausée.
Le sang sur la neige et les taches rouges des fanions.

Traduction d'Hélène Ravaisse 

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22 mai 2008 4 22 /05 /mai /2008 11:12


En 1978 ou 79, Vissotski donna quelques concerts à l’Élysée-Montmartre. La salle était petite et le public était placé tout contre une scène minuscule. Un petit homme est entré, d’apparence timide, presque engoncé. Il marmonna quelque chose au micro, puis se mit à chanter. Imperceptiblement une sorte de long envoûtement nous pris tous lentement, y compris Vissotski qui semblait prendre de l’assurance et se précipiter, s’engouffrer définitivement dans ce qu’il chantait… il y avait quelque chose de « narcotique. » J’y suis retournée le lendemain. Cette chanson « Les chevaux » que Vissotski interprète dans ce vidéogramme de 1979, exprime cette lancinante fatale.  

 

  ____________

Vladimir Vissotski   / Владимир Высоцкий

                                 Les chevaux / Кони                                                      

Voilà, maintenant une chanson un peu plus légère, peut être. Cette chanson s’appelle « les chevaux » Cette chanson je l’ai écrite dans une sorte de stylisation de vieilles mélodies russes… Il y a aussi un peu de la romance tsigane... Voilà……. C’est le matin chez nous, tu comprends... c’est pourquoi… cela ne marche pas encore    

Le long du précipice, le long de l’abîme, sur le bord même
Je cravache mes chevaux avec le fouet
On dirait que je manque d’air, je bois le vent, j’avale le brouillard
Je pressens avec un funeste enthousiasme que je me perds, je me perds !

 
Un peu plus lentement, chevaux, un peu plus lentement
N’écoutez pas le fouet nerveux
Mais on dirait que j’ai eu des chevaux capricieux ;
Et je n’ai pas eu le temps de vivre jusqu’au bout.

 
Je donnerai à boire à mes chevaux, je terminerai mon couplet
Je resterai encore au moins un instant sur le bord...

 
Je disparais – L’ouragan me balaie comme un flocon de la paume
Et en traîneau on m’entraînera au galop sur la neige au matin
Passer à un pas moins empressé, mes chevaux
Ne serait-ce qu’un peu, vous prolongerez le chemin vers le dernier refuge
Un peu plus lentement, chevaux, un peu plus lentement
Le knout et le fouet ne sont pas vos précepteurs !
Mais on dirait que j’ai eu des chevaux capricieux ;
Et je n’ai pas eu le temps de vivre jusqu’au bout

Je donnerai à boire à mes chevaux, je terminerai mon couplet
Je resterai encore au moins un instant sur le bord...

Nous sommes arrivés à temps : en visite chez le bon Dieu il n’y a pas de retard
Alors, pourquoi les anges chantent-ils avec des voix si méchantes ?
Est-ce la clochette qui s’est engourdie à force de sangloter ?
Ou bien, est-ce moi qui crie à mes chevaux pour qu’ils n’emportent pas si vite le traîneau !

 
Un peu plus lentement, chevaux, un peu plus lentement !
Je vous en supplie, ne vous envolez pas au galop
Mais on dirait que j’ai des chevaux capricieux
Si je n’ai pas eu le temps de vivre. Alors, au moins, je chanterai jusqu’au bout !

 
Je donnerai à boire à mes chevaux, je terminerai mon couplet
Je resterai encore au moins un instant sur le bord...

 
Traduction : Bïa Krieger 1977 + arrangements SPS.
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29 avril 2008 2 29 /04 /avril /2008 23:16

L'auteur de ce poème, Vera Mikhaïlovna Inber (1890 Odessa – 1972 Moscou) est un écrivain russe – soviétique. La mère de Véra Inber, Irma Bronstein, était la cousine de Lev Trotski.
Les premières publications de V. Inber datent de 1910. Elle a vécu à Paris et en suisse de 1910 à 1914, puis déménage à Moscou où elle fera partie durant les années 20 du « cercle littéraire constructiviste » durant cette époque elle travaille comme journaliste et collabore à de nombreux journaux et revues.
Durant la grande guerre patriotique, elle sera à Leningrad où son mari dirige un hôpital, et vivra le siège de la ville. Elle écrira des textes et des poèmes parlant de la vie et de la lutte des léningradois durant cette terrible période.
Véra Inber a traduit en russe Taras Chevtchenko, Paul Eluard ainsi que le poète hongrois, Sàndor Petöfi.
Sur le vidéogramme ci-après, « la fille de Nagasaki » est interprété par Vladimir Vissotski.

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Девушка из Нагаcаки  / La fille de Nagasaki 

Vera Inber / Вера Инбер

Il est capitaine
et sa patrie est Marseille.
Il aime les discutions bruyantes et la bagarre.
Il fume la pipe, boit de l’alcool fort
Et aime une fille de Nagasaki.

Elle a des traces de lèpres sur les mains,
Des emblèmes tatoués sur son corps
Et tous les soirs, la gigue dans les bars,
Danse la fille de Nagasaki.

Elle a une si petite poitrine
Et ses lèvres, ses lèvres sont rouge pavot...
Le capitaine s’en va au long cours,
Il aime la fille de Nagasaki.
 

Des coraux rouge sang,
Une veste de satin kaki,
Un amour passionné et bouillonnant,
Rapporte le capitaine à Nagasaki.
 

Le capitaine revient de son lointain périple
Et il apprend qu’un gentleman en queue de pie,
Un soir, de hachisch enfumé,
A poignardé la fille de Nagasaki.
 

Elle a une si petite poitrine
Et ses lèvres, ses lèvres sont rouge pavot...
Le capitaine s’en va au long cours.
Il aime la fille de Nagasaki.


Traduction Sarah P. Struve 

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8 avril 2008 2 08 /04 /avril /2008 14:36

 

"Тот, кто раньше с нею был - Celui qui était avec elle, avant." - est l’une des chansons de Vladimir Vissotski  parlant de la vie des bas quartiers de Moscou ou de Saint-Petersbourg,

Le premier vidéogramme reprend l’interprétation de Vladimir Vissotski ; dans le second vidéogramme c'est Diana Arbenina qui interprète cette chanson.

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Тот, кто раньше с нею был. - Celui qui était avec elle, avant.

Vladimir Vissotski

Ce soir-là je ne buvais pas, je ne chantais pas
Je la fixai aveuglément
Comme regardent les enfants, comme regardent les enfants.
Mais celui qui était avec elle avant
M’a dit que je m’en aille
M’a dit que je m’en aille
Que ce n’était pas pour moi.

Et celui qui était avec elle avant
Il m’insultait, il me menaçait,
Moi, je me souviens de tout, je n’étais pas saoul.
Et lorsque j’ai décidé de m’en aller
Elle m’a dit - Te dépêches pas !
Elle m’a dit - Te dépêches pas !
Il est encore trop tôt.

Mais, celui qui était avec elle avant,
Ne m’a, semble-t-il, pas oublié
Et par hasard un jour d’automne, et par hasard un jour d’automne,
je m’baladais avec un pote et que ce que je vois,
Ils étaient là, alignés et silencieux,
Ils étaient là, alignés et silencieux,
Ils étaient huit.

J’avais un couteau et me suis dits : - Bon.
On ne m’attrape pas si facilement
Tenez-vous bien fumiers ! Tenez-vous bien fumiers !
Pourquoi disparaître gratuitement ?
Alors, j’ai frappé le premier,
Alors, j’ai frappé le premier,
C’est ainsi qu’il le fallait.

Mais, celui qui était avec elle avant
Cette mayonnaise, c’est lui qui l’a monté
Très sérieusement, très sérieusement.
Quelqu’un s’est accroché à mes épaules,
Valioukha criât : - Attention à toi !
Valioukha criât : - Attention à toi !
Mais il était trop tard.

Pour huit malheurs - une seule réponse.
Y a également une infirmerie en prison,
J’y ai traîné, j'y ai traîné,
De long en large, le médecin m’a charcuté,
Il me disait – Tiens l’coup, frérot !
Il me disait – Tiens l’coup, frérot !
Et je tenais.

La séparation s’est faite en coup de vent,
Elle ne m’a pas attendue,
Mais je pardonne, je la pardonne,
Bien sûr que je lui ai pardonné,
Mais, celui qui était avec elle avant,
Je ne l'ai pas excusé.

Bien sûr que je lui ai pardonné,
Mais, celui qui était avec elle avant,
celui qui était avec elle avant,
Je le retrouverai !

                           Traduction Sarah P. Struve

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4 mars 2008 2 04 /03 /mars /2008 17:35
 
 
Texte & musique Vladimir Vissotski - Interpretation: Diana Arbenina
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Je portai mon malheur
Sur la glace printanière
La glace se rompit, l’âme s’est arrachée,
Telle une pierre dans l’eau, elle s’est enfoncée.
Et le malheur, bien que lourd,
Aux bords acérés de la glace s’est accroché.

Depuis ce jour, le malheur,
De par le monde me poursuit.
Des bruits, des rumeurs courent avec lui.
Que je ne sois pas morte,
Seuls, le saule dénudé,
la caille et sa nichée, le savaient.

Qui donc l’a dit
À mon Monsieur,
À peine quelqu’un a parlé, à peine m’a-t-on trahi,
Et lui, d’effroi, hors de lui,
À ma recherche est parti,
le malheur et la rumeur l’ont suivi.

Il m’a retrouvé, m’a rattrapé,
M’ayant embrassé, il m’a prise dans ses bras,
Dans son dos, le malheur ricanait…
Il ne put rester
Plus d’une petite journée,
Le malheur, quant à lui, pour l’éternité s’est accroché.

Je portai mon malheur
Sur la glace printanière
La glace se rompit, l’âme s’est arrachée,
Telle une pierre dans l’eau, elle s’est enfoncée.
Et le malheur, bien que lourd,
Aux bords acérés de la glace s’est accroché.

Traduction Sarah P. Struve

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29 février 2008 5 29 /02 /février /2008 22:56

Voici la traduction de la chanson « Je n’aime pas » de Vladimir Vissotski. Dans la courte présentation qu’il en fait, il explique qu’elle exprime en partie son credo ; ce qu’il n’aime pas.

Ce texte pourrait être également l’expression de la Russie à l’encontre de l’occident bien pensant et de sa médiocratie médiatique, au prétexte ethnocentrique que seul l’occident détient « LA » vérité.

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Владимир Высоцкий - Я не люблю / Vladimir Vissotski - Je n’aime pas

Vladimir Vissotski. - J’ai commencé à écrire pour mes amis, comme cela pour la compagnie, pour rester assis, prendre une guitare et chanter. Avant, j’écrivais beaucoup de chansons, elles étaient sans malice, très simples, mes proches amis les écoutaient pour leur humour et pas seulement pour cela et puis très rapidement je les ai entendus venant d’autres sources, retranscrites sur des bandes magnétiques. Les textes de mes chansons ont commencé à circuler parmi les gens et un beau jour beaucoup, beaucoup de gens connaissaient mes chansons et j’ai été dans obligation de continuer cette affaire et cela avec plaisir.

Vous m’avez demandé mon credo, Je pense que cette chanson que je vais vous chanter, pas sur scène mais, ici, à la maison, cette chanson qui s’appelle « je n’aime pas. » Il y a au moins un aspect de ce que je n’aime pas qui apparaît très précisément en elle.

 

Je n’aime pas l’éclipse fatale des jours,
De la vie, je ne me lasserai jamais.
Je n’aime pas n’importe quel période de l’an,
Où de chansons, je ne puis chant
er.

Je n’aime pas le cynisme froid,
En l’enthousiasme je ne crois pas.
Je n’aime pas qu’un étranger lise mes lettres,
Jetant un regard de par derrière mon d
os.

Je n’aime pas quand les choses sont à moitié,
Ou lorsque l’on interrompt une conversation,
Je n’aime pas quant on tire dans le dos,
Je n’aime pas non plus le tir à bout porta
nt,

Je déteste les supputations et les commérages.
Le doute des vers de terre, l’hommage médaillé,
Où lorsqu’on se frotte tout le temps contre de la laine,
Où que l’on gratte du fer sur du ver
re.

Je n’aime pas la suffisance rassasiée,
Je préfère encore que lâchent les freins.
Dommage que le mot « honneur » soit oublié
;Et que derrière ce mot se cachent des calomn
ies

Lorsque je vois des ailes brisé,
En moi, il n’y a aucune pitié,
Je n’aime pas la violence et l’impuissance,
Seulement, Je plein le christ crucif
ié.

Je ne m’aime pas quant j’ai la trouille,
lorsqu’on frappe des innocents, je suis peiné
Je n’aime pas lorsque l’on squatte mon âme,
En particulier quand c’est pour y crach
er.

Je n’aime pas les manèges et les arènes,
Pour eux, des millions se monnaient pour un rouble.
Qu’il y ai, devant nous, de grands changements,
ça, jamais, je ne l’aimera
i !

Traduction Sarah P. Struve

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  • : STENGAZETA - ПАРИЖСКАЯ СТЕНГАЗЕТА
  • : Le mot « Stengazeta » est un acronyme voulant dire « journal mural ». Stengazeta de Paris publie des traductions de chansons russes contemporaines et/ou populaires, ainsi que des articles d'opinions. Il m’a semblé utile, de faire percevoir à travers ce blog, la Russie et ses cultures, hors du prisme propagandiste et réducteur que véhiculent les pouvoirs politiques, économiques & médiatiques occidentaux. S. P Struve
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