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25 juin 2011 6 25 /06 /juin /2011 15:20

guouckov-zoom-copier.jpgL’auteur de ce poème, Mikhaïl Guskov, est un journaliste, poète et écrivain contemporain. Ses chansons sont interprétées par des interprètes tels Lev Leshchenko, Tamara Gverdtsireli et nombre d’autres. Son poème «Белый конь – Bélyi kon’ - Le coursier blanc » est, ici, interprété, sur une musique d’Elena Vanina, par Alexandre Malinine. Le vidéogramme ci-après fut enregistré lors d’une série de concerts « Bal – Romance » donnés à la maison internationale de la musique de Moscou. en 2007.

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Белый конь   / Le coursier blanc

Parole : Mikhaïl Guskov / Musique : Elena Vanina

Je voulais aller en ville sur mon blanc coursier,
Mais la maitresse d’une auberge m’a sourie.
Sur le pont, le meunier, un regard de travers, m’a jeté
Avec la maitresse, pour la nuit, je suis resté.
Tirant la bride de mes mains, le coursier, reprendre la route, demandait,
Mais les amoureux n’entendent pas leurs meilleurs amis.
Toute la nuit, jusqu’au matin, dans cette auberge, j’ai festoyé,
Attaché à sa longe, le coursier se languissait.

Coursier blanc, coursier blanc je t’ai perdu.
Le coursier blanc dans la steppe s’est sauvé.
Coursier blanc, coursier blanc, je t’ai perdu,
Seule la neige, la neige blanche m’a enveloppée.

Au matin, la tête douloureuse, je me suis réveillé,
Je ne peux comprendre ce qui m’est arrivé.
Où est donc ma maitresse que toute la nuit j’avais enlacé ?
En plein champ, sur la neige, j’étais allongé…
Où sont donc ma besace et mes deniers ?
Aujourd’hui c’est l’hiver alors qu’hier c’était l’été.
Je voulais entrer en ville sur mon blanc coursier,
Mais la maitresse d’une auberge me souriait.

Coursier blanc, coursier blanc je t’ai perdu.
Le coursier blanc dans la steppe s’est sauvé.
Coursier blanc, coursier blanc, je t’ai perdu,
Seule la neige, la neige blanche m’a enveloppée.

Traduction : Sarah P. Struve

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13 mars 2010 6 13 /03 /mars /2010 11:41

Cette chanson a eu beaucoup d’écho en URSS, parmi des cercles informels, passionnés par l’aspect romantique, de l’épopée de la Garde Blanche, en réponse à la propagande officielle qui représentait celle-ci, d’une façon négative. Elle eu également beaucoup d’écho parmi ce que l’on appelle la troisième vague de l’émigration russe (la première étant celle de la guerre civile et la seconde étant celle que le ressac chaotique de la 2° guerre mondiale, abandonna sur les berges étrangères du monde occidentale) Après la pérestroïka cette romance dite « de ville » commença à être interprétée ouvertement.

Plusieurs personnes ont été présentées comme auteur de cette romance. D’après certains, ce serait Vladimir Romenski qui en serait l’auteur, mais il semblerait que ce dernier n’a fait qu’arranger celle-ci dans une nouvelle version.

Gontcharenko.jpgEn fait, l’auteur en serait le général Youri Gontcharenko, noble né dans une famille de militaire en 1877. Outre l’art de la guerre, Gontcharenko pratiquait l’écriture dont la poésie et la journalistique sous le pseudonyme de Youri Galitch. Il écrivit quatorze livres de nouvelles, de contes et de poésie et publia plusieurs centaines d’articles. La guerre civile le trouva en terre d’Ukraine, où il servait auprès du général Skoropadski. C’est là, à Kiev, qu’il fit la connaissance du lieutenant Konstantin Golitsyne originaire de Saint Pétersbourg, qui lui servi de modèle pour cette romance.

À propos de cet épisode, le journal « Focus » raconte:

« "C'était en janvier 1919, quand en Ukraine, le Directoire « Petlioura / Vinnichenko » gouvernait. La rencontre historique s'est passée dans un cachot de Kiev qui se trouvait quelque part dans la rue Pouchkine. Gontcharenko, identifié comme officier blanc avait été arrêté dans un train près d'Odessa par les gens de Petlioura, et moisissait depuis quelque jours dans ce cachot, lorsqu’on lui amena deux nouveaux compagnons, Belenko, l’ancien directeur de la Nouvelle Banque de Kiev que l’on accusait de détourner de l’argent pour l’armée du général Skoropadski et le jeune lieutenant Golitsyne. Gontcharenko et le futur héros de cette romance passèrent une semaine dans ce cachot, puis au bout de huit jours il fut décidé de transférer les trois prisonniers dans un autre endroit. En guise de garde, on leur désigna un vieux surveillant. Celui-ci s’imaginant que les prisonniers ne s’échapperaient pas sans leurs affaires, les leur avait confisqués. Lorsque cette étrange procession sortie sur l’Avenue Kretchatik, le général s’accroupi pour attacher le lacet de l’une de ses chaussures, le banquier et le lieutenant se jetèrent en avant pour fuir. Le vieux gardien se précipita derrière eux, mais réalisant que Gontcharenko était resté seul, il revint, mais ne voyant que le dos du Général qui s’éloignait d’une démarche rapide, le vieil homme ne pu que secouer d’une façon désespéré, son trousseau de clef. »

Konstantin Golitsyne arriva jusqu'à Odessa et s’engagea dans l’armée des volontaires du général Denikine où il servit en tant que capitaine en second d’une golitsine.jpgcompagnie. Durant un certain temps, servit avec Golitsyne, un autre officier – Youri Gladyrevski - meilleur ami de l’écrivain Mikhaïl Boulgakov, qui devint le prototype du personnage de Chervinski dans le roman « La Garde Blanche ». En aout 19, la compagnie du prince Golitsyne fut la première à entrer dans Kiev, chassant les gardes rouges. Mais, finalement les rouges finirent par reprendre la ville durant l’été 1920. La ville resta bolchevik encore quelques soixante-dix ans. Golitsyne fut fait prisonnier par les rouges sous Odessa. A cette époque c’était la guerre avec les Polonais blancs et l’armée Rouge avait un besoin aiguë de cadres. Le prince fut vite engagé et envoyé au front. Le reste de la guerre civile, le prince Golitsyne, la passa sous l’uniforme de l’armée rouge. Il revint à Kiev, se maria et se mit au service de la municipalité de la ville.

L’affaire №1919 portant instruction sur l’accusation d'activité contre-révolutionnaire de Golitsyne, ex prince, ex lieutenant, ancien de l’armée de Denikine, chef du service municipal « Kievglavproek », resta près de soixante ans dans les archives de l’OGPOU puis de l’NKVD et enfin du KGB.

D’après ces documents rendus publique dans le courant des années 80, Golitsyne fut arrêté de nuit, en janvier 1931, dans le cadre de l’épuration qui frappa l’armée rouge. La condamnation à mort à l’encontre de Konstantin Golitsyne fut prononcée le 20 avril 31. Il fut fusillé onze jours plus tard avec d’autres anciens participants au mouvement blanc. L’endroit exacte de sa sépulture n’est pas connue, Les officiers fusillés dans le cadre de cette épuration qui portait le joli nom de « Vesna – Printemps », étaient enterrés dans des fausses communes au cimetière Kiévien de Loukianov.

Le nom d’Obolensky, le cornette de cette romance, est le nom d’une très ancienne famille noble de Russie, descendante des Riourikides. Certains des Obolensky, dans l’émigration, défendirent leur pays d’adoption durant l'occupation nazie, et cela, aux prix de leur vie.

Quant à Youri Gontcharenko, sa fille, Natalia Gontcharenko, restée en Russie, raconte qu’en 1922 sa mère et elles reçurent des cartes postales, de son père, d’abord de Vladivostok, puis de Nagasaki. En 1923, il s’installa à Riga où il décéda le 12 décembre 1940.

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Поручик Голицын
Lieutenant Golitsyne

Youri Galitch / Юрий Галич

Quatre jours que flambent les villages,
Brûle sous nos pas, la terre du Don.
Lieutenant Golitzine, ne perdez pas courage,
Cornette Obolensky, sellez votre étalon.

Scintillent d’Arbat, des visages familiers,
Par l'allée de la Tzigane, ils entrent au cabaret.
Apportez les coupes lieutenant Golitsyne,
Cornette Obolensky, versez du vin.

Et quelque part, près d’ici, des troïkas passent en coup de vent...
Hélas, nous ne savons pas en quoi est notre manquement.
Lieutenant Golitsyne, ne perdez pas courage,
Cornette Obolensky, sellez votre étalon.

Les chevaux foncent vers le Yar, dans l’obscurité,
Mon jeune cornette, pourquoi donc êtes-vous attristés?
Dans nos salons, sont assis des commissaires
Et,
vers les alcôves, ils emmènent nos hétaïres.

Au-dessus du Don morose, nous avançons en escadron
Au combat, le pays-Russie nous enflamme.
Lieutenant Golitsyne, distribuez les munitions
Cornette Obolensky, mettez vos décorations.

Oh, soleil russe, immense soleil,
Le vaisseau-empereur, tel une flèche, s’est figé…
Lieutenant Golitsyne, peut être devrions nous nous en retourner ?
Qu’avons-nous donc à faire d’une terre étrangère ?

Traduction : Sarah P. Struve

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6 décembre 2009 7 06 /12 /décembre /2009 13:10

Anatoli Dneprov, de son vrai nom, Anatoli Gross, est né en 1946 à Dnepropetrovsk. Dès son plus jeune âge il appris en autodidacte à jouer de l’accordéon, improvisant à l’oreille tous les airs connus. Après son service militaire dans l’orchestre du ministère de l’intérieur de la république socialiste d’Ukraine, il créa un jazz-band, le premier dans sa ville. Son groupe devint très populaire et fut amené à faire des tournées dans toute l’Union.

Dneprov.jpgDneprov déménage à Moscou en 1971 où il travaille avec les interprètes, les plus populaires de l’époque. Il compose pour de nombreux poètes tels : Kharitonov et la poétesse, Olga Pavlova qu’il épouse. Il crée avec elle, outre « Blancs sur fond bleu » de nombreuses chansons. En 79, Dneprov émigre avec son épouse et leur fils, aux Etats-Unis. À New-York, il Publie plusieurs albums. Parallèlement à cela, il crée avec des musiciens américains, un groupe musical «New Ways ». Sa musique commence à être reconnue à travers le monde. Tout en publiant des disques avec son groupe américain, il continue à faire des tournées tant aux USA qu’au Canada, chantant ses chansons russes dans les milieux de l’immigration. En 1989, Dneprov revient vivre en Russie.

Le 5 mai 2008, alors qu’il se rendait en voiture de Volgograd à Rostov-sur-le-Don, son cœur cessa de battre.

garde blanche

Olga Pavlova – Gross, son épouse, est née à Moscou en 1956, poétesse, chansonnière et journaliste. Elle est animatrice de radio. Nombre de ses poèmes sont chantés par des interprètes connus en Russie tels que Choufourtinski, Kristina Orbakaïte et Alexandre Malinine qui interprète dans ce vidéogramme, « blancs sur fond bleu » ce poème de Pavlova qui parle de l’évacuation de Crimée de l’armée blanche en 1920, de ces officiers et hommes du rang ,quittant pour toujours, sans vraiment le croire, leur patrie.

белые на синем
Blancs
sur fond bleu

Ольга Павлова и Анатолий Днепров
Olga Pavlova et Anatoli Dneprov

Oh, comme sur fond bleu, étaient blancs
Les navires, au loin, s’en allant.
Ils emportaient à leur bord la Russie.
Oh, vous le regrettiez tant, lieutenant.

Pas du tout à la mode et tout usé,
Votre uniforme, à votre peau, se fondait.
S'élevait la plainte du peuple au-dessus de la Russie,
Vous échangiez votre patrie pour la vie.

La Russie s’éloignait, s’estompait,
Devenant mémoire et douleur.
Oh, comme étaient blanches sur fond bleu
Les mouettes pleurant, vous accompagnant de leurs adieux.

Oh, ne froncez pas vos sourcils, lieutenant,
Buvons cul sec à la Russie.
Sur votre uniforme des gouttes de sang,
Pareilles à des médailles pour la Russie.

Nous nous révérons dans un café parisien, je le sais.
A votre sourire, je vous remarquerai.
Oh, vous semblez tellement fatigués, lieutenant,
En un murmure, je crie à travers les ans.

Oh, Golitsyne, vous êtes l’emblème de la Russie,
Derrière vous, des ponts incendiés.
Oh, comme sont blancs sur fond bleu,
Les songes de Russie, l
a nuit.

Traduction et adaptation : Sarah P. Struve

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  • : STENGAZETA - ПАРИЖСКАЯ СТЕНГАЗЕТА
  • : Le mot « Stengazeta » est un acronyme voulant dire « journal mural ». Stengazeta de Paris publie des traductions de chansons russes contemporaines et/ou populaires, ainsi que des articles d'opinions. Il m’a semblé utile, de faire percevoir à travers ce blog, la Russie et ses cultures, hors du prisme propagandiste et réducteur que véhiculent les pouvoirs politiques, économiques & médiatiques occidentaux. S. P Struve
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