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1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 22:12

Kanievski-nb-smoll.jpg"Красное вино - Krasnoïe vino - Le vin rouge"  est une chanson dont le texte est un poème de Mikhaïl Kanievski, poète pétersbourgeois. Avec sa femme, Olga, ils forment un couple de créateurs, lui écrivant les textes, elle composant et chantant la plupart de ceux-ci. Il arrive que d'autres interprètes chantent les textes de Kanievski, comme la chanson "le vin rouge." C’est Tatiana Kabanova, dont Stengazeta a déjà présenté plusieurs interprétations, qui interprète ici, cette chanson, dont elle a aussi composé la musique.

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Красное вино / Le vin rouge

Texte : M. Kanievski – Musique : T. Kabanova

Tu es parti chez ma vieille amie
Derrière toi j'ai fermé la porte hermétiquement.
On n'y peut rien dorénavant
Il n'y a plus rien à faire maintenant.

Je m'assoirai à la petite table près de la croisée,
Maintenant, je veux rester seule,
Un peu de vin, je commanderai,
Du vin rouge corsé !

La faute ! La faute est mienne – ça, je le comprends.
La faute est mienne. Le passé, il ne faut pas le regretter!
Verse du vin, j’ouvre la porte de mon âme
Pour la claquer plus fort après !

Tu es parti, mais la vie ne s’est pas arrêtée.
Je comprends - qu’il en soit ainsi !
Combien de non-embrassés il est resté,
Qui sauront m’aimer.

Seulement, pensive, je suis restée,
Seulement, la nuit est sombre derrière la fenêtre 
Comme la broche, par toi offerte,
De couleurs rouge-vin foncé.

La faute ! La faute est mienne – ça, je le comprends.
La faute est mienne. Le passé, il ne faut pas le regretter!
Verse du vin, j’ouvre la porte de mon âme
Pour la claquer plus fort après !

Simplement quelque chose au fond de ma gorge s'est figé -
Entre l'âme et le cœur, une discordance.
Je me suis souvenue, comme je t'ai aimé
Et, les nuits folles que nous avions passées...

Il est impossible de te faire revenir, ainsi que ma vieille amie,
Libre de croire en quelqu’un, je ne le suis.
Je sais que m’entendre, tu ne pourras,
Du vin rouge, tu ne m’offriras pas...

La faute ! La faute est mienne – ça, je le comprends.
La faute est mienne. Le passé, il ne faut pas le regretter!
Verse du vin, j’ouvre la porte de mon âme
Pour la claquer plus fort après !

Traduction : Sarah P. Struve

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24 avril 2010 6 24 /04 /avril /2010 09:50

On appelait parfois ce chant de déportés du temps de l’URSS, l’hymne des prisonniers de la Kolyma. La date exacte de la création de ce chant n’est pas précisément connue. A. Morozov, un ancien déporté affirme l’avoir entendu à l’automne 1947, et le date des années 46-47. La construction du port de Vanino fut terminée en juin 45.
La paternité de cette chanson fut attribuée à nombre d’auteurs dont N. Zabolotsky, B. Routchïov ou Boris Kornilov. A. Birïoukov, un spécialiste de la littérature de la région de Magadan affirme que l’auteur serait Konstantin K. Sarakhanov.

Cette chanson porte le nom du port du village de Vanino qui se situe au bord du pacifique. Ce port fut un lieu de transit pour les prisonniers envoyés à la Kolyma. Les prisonniers arrivaient à la Station de Vanino pour être chargés sur les vapeurs en partance vers Magadan, centre administratif du « Dalstroï ». Le terme « zek –Зек » est une abreviation du mot prisonnier qui se dit en russe «Заключённый - zaklioutcheny »

la traduction reprend la version contemporaine de ce chant, qui ne correspond pas exactement au texte que chante ici Tatiana Kabanova dans un enregistrement datant de 1985.

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Ванинский порт / Le port de Vanino
Chanson de prisonniers

Je me rappelle le port de Vanino
Et, des paquebots, le morose mugissement,
Comme nous montions, par la passerelle, à bord
Dans de froides et sombres cales.
Sur la mer descendait le brouillard,
Hurlaient déchainés, les éléments.
S’étendait devant nous, Magadan,
Capitale du pays de la Kolyma.
C’était un cri plaintif et non un chant,
Qui, de chaque poitrine, s’échappait.
« Adieux pour toujours, continent ! »
Le navire surchargé, râlait.
Les zeks, tanguant, gémissant
Tels des frères s’enlaçaient,
Et seulement, parfois s’échappaient
Des bouches, de sourdes imprécations.
Soit maudite toi, la Kolyma,
Que l’on nomme, la planète enchantée.
Tu deviendras fou, forcément,
D'ici, de retour, il n’y en a pas.
Cinq cents kilomètres alentour, la taïga.
Dans cette taïga il n’y a que bêtes sauvages.
Les voitures ne vont pas par là-bas.
Se trainent, trébuchant, des élans.
Ici la mort et le scorbut, se sont liés d'amitié,
Les infirmeries sont pleines à craquer.
Inutilement pour ce printemps,
J'attends une réponse de mon aimée.
Je sais, tu ne m'attends pas
Et mes lettres, tu ne les lis pas,
A ma rencontre, tu ne viendras pas,
Mais si tu viens, tu ne me reconnaitras pas …
Adieu ma femme, Adieu mère!
Adieu vous, mes bons enfants.
Assurément, boire cul sec, il me faudra,
De ce monde,
la coupe amère !

Traduction : Sarah P. Struve

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15 janvier 2010 5 15 /01 /janvier /2010 13:05

Tatiana Kabanova est née à la fin des années 50 à Petropavlovsk-Kamtchatski. Elle n’a reçut aucune formation musicale particulière et a commencé à chanter encore dans le cadre du cercle d'art dramatique de son école. Après la fin de ses études elle a continué à étudier à l’académique Théâtrale de Iaroslavl. Après cela, elle a Travaillé au "théâtre de la jeunesse sur la Fontanka" (1980), puis, au «Refuge du comédien» (1988-1989). Tatiana Kabanova est la première femme, qui a repris le répertoire d'Alexandre Vertinski. D'abord à la télévision dans la série «l'Odyssée Vertinski» (1989), puis au "Théâtre de l'Estrade" où avait été mis en scène le spectacle musical «Madame Bomja» (1990-1992). Depuis 1997 Tatiana Kabanova se produit au théâtre « l’entreprise russe ». En 1999 elle créa son propre théâtre, malheureusement, cette expérience ne dura que le temps d’une saison. Kabanova a participé à l’album d’Alexandre Rosenbaum « Transsibérien » Son premier album « С одесского кичмана – S odeskovo kitchmana - D’une geôle odessite » est sorti en 2003. Certains collectionneurs avertis, possèdent une cassette où Kabanova chante Alexandre Vertinski, cassette éditée en 1998. Le timbre de voix si particulier de Tatiana Kabanova, fait que certains de ses admirateurs l’appellent l’Edite Piaf russe.

Kabanova.jpg

 « Les ailes, brisées, fracassées » qu’elle interprète ici, est une chanson datant du début du vingtième siècle, son auteur reste inconnue. La cocaïne qui apparait en fond dans ce texte, permet de dater ainsi cette chanson dite « romance cruelle de prison ». La cocaïne étant particulièrement prisée en Russie à l'aurore du XX° siècle ; elle se retrouve dans nombres de chansons, telle « Cocaïnette » chanson écrite et créé par Vertinski, ou de romans comme « Roman avec cocaïne » de M. Agueev, auteur dont la réèle identité interroge. Cette romance reçut une renommée assez large en 1936, lors de la sortie du film «Заключенные – les prisonniers» où elle est interprétée. C’est une chanson de voleuse, ce qui en soit est une curiosité.

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Перебиты, поломаны крыля
Les ailes brisées, fracassées
Romance cruelle de prison

Les ailes brisées, fracassées,
L’âme réduite à une douleur sourde.
La cocaïne, d’une poussière argentée,
A ensevelie toutes mes routes.

Voler, alors je ne savais,
Au marché, les voleurs me l’apprenaient.
Pour cela, je leur chantai des chansons,
Ces chansons des temps passés.

Commencent alors des jours dorés
D’un amour voleur et caché.
Oh, vous, mes chevaux moreaux,
Mes chevaux noirs-corbeaux.

Le traîneau, de tapis, je recouvrirai,
Les crinières, avec des rubans vermeils, je tresserai.
Je franchirai de lointaines contrées inexplorées
Et, au vol, je t’emporterai.

De cette fatale poursuite, nous nous sommes échappés,
Cesse donc de sangloter, mon bébé,
Les chevaux noirs ne nous trahirons jamais,
Les chevaux moreaux, il n’est plus possible de les rattraper.

Les cordes de la guitare sanglotent doucement,
En réponse à mes tristes pensées,
Je suis une gamine encore jeune
Mais mon âme, elle a plus de milles ans !

Les ailes brisées, fracassées,
L’âme réduite à une douleur sourde.
La cocaïne, d’une poussière argentée,
A ensevelie toutes mes routes.

Traduction : Sarah P. Struve

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3 mai 2008 6 03 /05 /mai /2008 14:01
8802b5cd7758a5ba7974784c646680a2.jpg

 

Alexandre Vertinski débarque à Moscou en 1912. Il y pratique alors assidûment les cabarets, et avec sa sœur, la cocaïne. Voici une de ses chansons, intérprété dans ce vidéogramme par Tatiana Kabanova "Cocaïnette" qui parle de cette expérience..

 

Alexandre Vertinski

(1889 Kiev – 1957 Léningrad)

 
Pourquoi pleurez vous ici, solitaire et bête enfant,
Crucifiée de cocaïne le long des boulevards
Votre fin cou est à peine recouvert d’un boa
Effrangé, tout mouillé et drôle comme vous…
La boue automnale des boulevards vous a déjà empoisonnée
Et je sais qu'ayant crié, vous pouvez perdre vos esprits.
Et quand vous mourez sur ce banc, l’obscurité cauchemardesque
Recouvrira votre petit cadavre lilas…
Aussi, ne pleurez pas, cela ne sert à rien, ma solitaire enfant.
Crucifiée de cocaïne le long des boulevards mouillés de Moscou.
Il serait mieux que vous resserriez le boa sur votre petit cou
Et que vous alliez là-bas où personne ne vous demandera, qui étés vous.
Traduction : Sarah P. Struve

Lien N°1 : Une page sur Alexandre Vertinski avec deux traductions, et des audios de Vertinski ainsi que deux belles animations accompagnant ces traductions.

Lien N°2 : Pour une veritable rencontre avec Vertinski: Le site que lui a consacrée Ekaterina Yam

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  • : STENGAZETA - ПАРИЖСКАЯ СТЕНГАЗЕТА
  • : Le mot « Stengazeta » est un acronyme voulant dire « journal mural ». Stengazeta de Paris publie des traductions de chansons russes contemporaines et/ou populaires, ainsi que des articles d'opinions. Il m’a semblé utile, de faire percevoir à travers ce blog, la Russie et ses cultures, hors du prisme propagandiste et réducteur que véhiculent les pouvoirs politiques, économiques & médiatiques occidentaux. S. P Struve
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