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18 janvier 2024 4 18 /01 /janvier /2024 14:52

La chanson «  Вечер на рейде ~ Soirée sur la rade » fut créé à Leningrad en août 1941, peut de temps avant, que la ville soit sous blocus, On pense que c'est l'une des premières chansons militaires, née à Leningrad en août 1941.

Ses auteurs sont les compositeurs Vassili Soloviev-Sedoï et le poète Alexandre Tchourkine. Comme tous les habitants de Leningrad, dans les premiers mois de la guerre, ils creusaient des tranchées, éteignaient des bombes incendiaires et travaillaient le soir dans le port de Leningrad.

- Un soir d'août, après une journée de travail, des amis se sont assis pour se reposer à bord d'une barge déchargée. "Rien ne rappelait la guerre", se souvient alors Alexandre Tchourkine.- Les vagues s'éclaboussaient légèrement sur les galets. La baie était enveloppée de brume bleue. Il y avait un navire dans le rade. Venant de lui, on entendait un son tranquille ; quelqu'un jouait de l'accordéon... Soloviov-Sédoï restait assis silencieux et comme prit dans ses pensées.

Quand nous sommes rentrés chez nous, il a dit: "c'est une belle soirée. Cela vaut une chanson." Apparemment, il avait déjà engendré la mélodie, parce qu'il m'a immédiatement dit. "Le contenu doit être le suivant: les marins quittent leur ville bien-aimée, disent au revoir...»

Voici trois vidéogrammes de cette chanson, Sur le premier c'est Soloviov-Sedoï qui, en 1974, l'interprète lui-même lors d'un concert. Sur le second, c'est une certaine «Aliona (Lacy Bluezly)» qui chante cette chanson sur fond de la baie de Sébastopol. Le troisième fut filmé en décembre 2016, lors d'une « flashmob,» à la gare de Sébastopol.

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Вечер на рейде / Soirée sur la rade

Musique: Vassili Soloviev-Sedoï / Texte: Alexandre Tchourkine

Chantons, amis, car en mer, demain,
Nous partons, dans l'avant aube embrumée.
Chantons plus gaiement, que chante avec nous
L’alerte capitaine à la chevelure argentées.

Adieu ville aimée,
Nous partons en mer, demain
Et, tôt le matin,
Scintillera au-dessus de la poupe,
Le bout de tissu bleu, familier.


Le soir est à nouveau si agréable,
Que l'on ne peut pas, ne pas chanter de chansons.
Sur le service en mer, sur la grande amitié,
Ensemble, amis, chantons !

Sur la grande rade, le silence s'étale,
La mer, de brume, s'est noyée
Et, la vague embrasse le rivage natal,
Apportant doucement le son d'un accordéon.

Adieu ville aimée,
Nous partons en mer, demain
Et, tôt le matin,
Apparaîtra derrière la poupe,
Le bout de tissu bleu familier.

Traduction: Sarah P. Struve

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22 mars 2009 7 22 /03 /mars /2009 08:06

Au tout début de la guerre russo-japonaise (1904-05) le croiseur "Varïag" (Le Varègue) et la canonnière "Korietz" (le Coréen) se trouvaient dans le port neutre coréen de «Chemulpo» des navires de guerres anglais, français et américains y étaient à l’ancre également. Le 8 février (26 janvier d’après l’ancien calendrier) 1904 l’escadre japonaise du contre amiral Ouriou, bloqua le port dans le but d’empêcher le débarquement de troupes russes et l'intervention du croiseur "Varïag." Ce même jour la canonnière "Korietz" pris le cap sur Port Arthur, mais à la sortie du port fut attaqué, suite à quoi elle revint mouiller dans la rade. Le 27 janvier (9 février) le capitaine du "Varïag" Vsevolod Fédorovitch Roudnev reçut un ultimatum du contre amiral japonais. Roudnev l’ignora, et décida de forcer le blocus et de combattre près de Port Arthur, et en cas d’insuccès de saborder les navires. À la mi-journée le "Varïag" et le "Korietz" sortirent de la rade de Chemulpo pour affronter leurs destins. Les capitaines des vaisseaux étrangers présents, n’attendaient pas de la part du croiseur russe une telle attitude. Ils furent surpris, et en même temps ébahis par une tel courage. Les navires anglais et français, au passage du "Varïag" firent jouer leurs orchestres. Les capitaines des navires présents, rendirent les honneurs aux marins russes. A une distance de 10 miles de la rade, les navires rencontrèrent l’escadre japonaise en position derrière l’île d’Ïodolmi. L’amiral japonais proposa aux navires russes de se rendre, mais ne recevant aucune réponse, il fit ouvrir le feu. Ce combat inégal dura 50 minutes. Le "Varïag" coulât un dragueur de mines et quatre croiseurs japonais furent endommagés. Le "Varïag" reçut cinq blessures sous la ligne de flottaison, et pratiquement tous ses canons furent détruits. Un officier et 30 matelots furent tués, 6 officiers et 185 marins furent blessés. Il n’y eu pas de perte sur le "Korietz" Les deux vaisseaux rentrèrent au port, où ils furent sabordés. Le "Varïag" fut coulé, et on fit exploser le "Korietz." Leurs équipages furent recueillis par les navires des flottes étrangères.

L’exploit du "Varïag" émerveilla même l’ennemi, qui considéra que les marins Russes s’étaient comportés selon les canons de « l’honneur Samouraï » Les Japonais utilisèrent cet exploit dans des buts propagandistes, comme un exemple à imiter. Après la fin de la guerre, le gouvernement japonais créa à Séoul un musé à la mémoire des héros du "Varïag."

16 jours après la fin du "Varïag" et du "Korietz", dans le journal « Rus’ » sous la signature de Iakovlev Repninsky fut publié un poème « Varïag (Bouillonnent les vagues froides).» Plus tard, V.Benevsky ; chef de chœur de la cathédrale de l’icône de la sainte vierge de Riazan, de Stavropol, composa la mélodie de ce chant.

- Sur le premier vidéogramme, le texte est interprété par Oleg Pogoudine lors d’une soirée avec les cadets de l’institut F. E. Dzerzhinski de saint-Pétersbourg, en 1998.

- Le deuxième vidéogramme datant de 1990, reprend l'interprétation de l'Ensemble de chants et de dances de la flotte de la mer Noire.

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Плещут холодные волны

Bouillonnent les vagues froides

Bouillonnent les vagues froides,
Se brisant contre la berge marine,
Les mouettes s’élancent au dessus de la mer,
Leur cri est plein de tristesse.
Les mouettes s’élancent au dessus de la mer,
Leur cri est plein de tristesse.

Là-bas, au milieu de la mer grondante,
Tournoie l’étendard de Saint André.
Se bat en un combat inégal,
Le beau et fier "Varïag."
Se bat en un combat inégal,
Le beau et fier "Varïag."

Le grand mat est brisé,
Le blindage transpercé,
Se bat courageusement l’équipage,
Avec la mer, le feu et l’ennemi.
Se bat courageusement l’équipage,
Avec la mer, le feu et l’ennemi.

Mouettes, au monde entier,
Transmettez cette triste nouvelle;
Que nous ne nous sommes pas rendu à l’ennemi,
Sommes tombés pour l’honneur russe.
Que nous ne nous sommes pas rendu à l’ennemi,
Sommes tombés pour l’honneur russe.

Devant l’ennemi, n’avons pas abaissé,
Le glorieux drapeau de Saint André !
Avons fait sauter le "Korietz"
Le "Varïag" fut coulé par nous même.
Avons fait sauter le "Korietz"
Le "Varïag" fut coulé par nous même.

Bouillonnent les vagues froides,
Se brisant contre la berge marine,
Les mouettes s’élancent vers la Russie,
Leur cri est plein de tristesse.
Les mouettes s’élancent vers la Russie,
Leur cri est plein de tristesse.

Traduction : Sarah P. Struve.

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11 janvier 2009 7 11 /01 /janvier /2009 00:57

Cette chanson fut créée en 1900 sur les bases d'une romance populaire du temps de la guerre de Crimée (1853-56) « "После битвы – Posli bitvy – Après la bataille » romance qui fut très populaire parmi les marins de la flotte russe. Le sujet de « La mer s'étend à l'infini » est nouveau et non lié à celui de la romance. Le texte officiel de la chanson est du poète, G. D. Zoubarev.

Voici deux vidéogrammes. Le premier est interprété par Léonid Outiossov, le second par Iouri Chevtchouk. Le vidéogramme où la chanson est interprétée par Outiossov est issue du film "Два корабля –Dva koroblia – Deux navires" datant de 1937. Léonid Outiossov racontait qu'il connaissait cette chanson et la chantait déjà du temps de son enfance odessite, qu'elle était particulièrement populaire à la veille de la révolution de 1905.

La traduction commise ici, n'est pas exhaustive. Elle reprend les couplets chantés tant par l'un que par l'autre. Iouri Chevtchouk s'étant inspiré des multiples variantes du texte original.

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РАСКИНУЛОСЬ МОРЕ ШИРОКО

LA MER S'ÉTEND À L'INFINI

Léonide Outiossov / Iouri chevtchouk

Paroles : G. Zoubarev – Musique ; A. Gourilev

La mer s’étend à l'infini,
Et les vagues bouillonnent dans le lointain …
Camarade, nous partons vers le large,
Très loin de notre terre.

On n’entend pas de chants sur le pont,
Et la mer rouge gronde,
Le rivage est aride et abrupte,
A peine tu t
'en souviens, le cœur en est douloureux.

« Camarade, je n’ai plus la force de tenir mon quart,
Dit un machiniste à son collègue machiniste,
Le feu dans l’âtre, va complètement se consumer,
Les chaudières ne retiennent déjà plus la vapeur.

Il n’y a pas de vent aujourd’hui, je ne tiens plus debout,
L’eau est brûlante, on étouffe, il fait trop chaud,
La température est montée jusqu’à 45°,
Toute La chaufferie est sans un souffle d’air.

Vas dire, que je suis malade,
Et n'ayant pu terminer mon quart, je l’abandonne,
Couvert de sueur, de fièvre, je succombe,
Travailler, je n’ai plus la force, je meurs ! »

Le camarade parti… Il attrapa une pelle,
Rassemblant ses dernières forces,
D’une bourrade, il ouvrit la porte de la chaudière,
Et les flammes l’illuminèrent.

Ayant terminé de charger, il s’abreuva d’eau,
De l’eau dessalée et trouble,
De son visage dégoulinaient de la sueur et de la suie,
Il entendit les paroles du mécanicien
:

« Tu ne peux quitter ton quart sans l'avoir terminé,
Le mécanicien n’est pas contant de toi ;
Tu dois aller chez le médecin, et lui parler,
Il te donnera un médicament, si tu es malade ! »

Perdant connaissance, Il sortit sur le pont,
Devant ses yeux tout se brouillait...
L'éclaire d'un instant, il vit une lumière aveuglante...
Il tomba... le cœur ne battait plus...

Toute la nuit, le défunt est resté à l’infirmerie
Habillé de sa tenue de marin,
Dans ses mains, il y avait un cierge,
La cire réchauffée par la flamme, s’écoulait…

Au matin, sont venu lui faire leurs adieux,
Les matelots, amis du machiniste,
Lui apportant un dernier cadeau,
Une lourde grille rouillée, à moitié brûlée.

On attacha la grille à ses pieds,
Dans un méchant drap, on l’enveloppa,
Vint le vieil aumônier du bateau,
Et, chez beaucoup, des larmes brillèrent…

L’océan était silencieux et immobile à cet instant,
Tel un miroir, les eaux brillaient,
Les officiers et le capitaine sont apparus,
On chanta « mémoire éternelle … »

La petite vieille attend son fils pour rien,
On le lui dira, elle éclatera en sanglots…
Et les vagues courent de l’hélice à la poupe
Et leurs traces se perdent au loin.

Traduction : Sarah P. Struve

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  • : STENGAZETA - ПАРИЖСКАЯ СТЕНГАЗЕТА
  • : Le mot « Stengazeta » est un acronyme voulant dire « journal mural ». Stengazeta de Paris publie des traductions de chansons russes contemporaines et/ou populaires, ainsi que des articles d'opinions. Il m’a semblé utile, de faire percevoir à travers ce blog, la Russie et ses cultures, hors du prisme propagandiste et réducteur que véhiculent les pouvoirs politiques, économiques & médiatiques occidentaux. S. P Struve
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