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24 décembre 2020 4 24 /12 /décembre /2020 09:50

L’interprète de ce poème de Sergueï Essenine, Efimytch, de son vrai nom, Oleg Charandanov, est originaire de Volgograd et, vit la plupart du temps à Moscou. De formation, il est ingénieur soudeur, Charandanov raconte dans une interview sur Radio Mayak, que ce surnom d'Efimytch, il l'avait pris un peu comme une blague et puis, la reconnaissance venant, ce surnom est resté mais, comme il le dit lui-même : c’était une idée discutable.

Dans ce vidéogramme, Oleg Charandanov, interprète un poème de Sergueï Essenine, datant de 1924 : « Мы теперь уходим понемногу… ~ Maintenant, nous partons, petit à petit... » Il est, ici, accompagné par son fils Vladislav. On peut entendre les compositions d'Efimytch sur sa page YouTube, ainsi que sur les diverses plateformes musicales.

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Мы теперь уходим понемногу… / Nous partons, maintenant, petit à petit ...

Sergueï Essenine ~ Musique : Oleg Charandanov

Nous partons, maintenant, petit à petit,
Vers ce pays où il n'y a que silence et sérénité,
Bientôt, peut-être, vais-je m'en aller,
Recueillir les cendres de ma vie,

Jolis bouleaux en futaies !
Toi, la terre ! Et vous, plaines asséchées !
Devant cette assemblée qui va s'en aller,
Ma tristesse, je n'ai pas la force de la cacher.

En ce monde, j'ai trop aimé
Tous ce qui fait que l'âme, de chair, soit enrobée.
Le monde des trembles qui, leurs branches déployées,
Se miraient dans les eaux rosées.

Nombre de fois dans le silence, j'ai pensé,
Nombres de chansons sur moi, j'ai composé,
Et, sur cette terre affligée,
je reste heureux d'avoir vécu et respiré.

Je suis heureux d'avoir embrassé des femmes
Froissé des fleurs et, dans l’herbe, traîné
Et, les bêtes, nos frères cadets,
Leurs têtes, n'ai jamais frappé.

Là-bas, je sais, que ne fleurissent pas les bosquets,
Ne tintent pas, les coups de cygne des blés.
Ainsi donc, devant l'assemblée des s'en-allant,
Je reste toujours frissonnant.

Il n'y aura pas dans ce pays, je le sais,
Dans la brume, ces plaines mordorées,
C'est pour cela que me sont chers,
Ces humains qui vivent avec moi, sur terre.

Traduction : Sarah P. Struve

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16 septembre 2018 7 16 /09 /septembre /2018 12:07

Voici un poème de Sergueï Essénine, "Ты меня не любишь, не жалеешь ~ Tu ne m’aimes, ni ne me plains." Essénine écrivit ce poème en 1925, peu avant sa mort. Les biographes ne donnent pas d'indications précises sur le nom de la personne ayant inspiré ce poème. Il existe, cependant, une version, comme quoi Essénine aurait consacré ce poème à Olga Kobtsova.

Essénine fit sa connaissance, à Batoumi, vers la fin de décembre de 1924. Il reste une photo unique de Essénine et Kobtseva.

Lev Povitski se rappelait : «c'était une jeune fille âgée de dix-huit. D'apparence, elle ressemblait à une lycéenne des temps anciens. La jeune fille était érudite, avec des intérêts pour la littérature et,  rencontra Essénine avec grand enthousiasme ». Le peintre K.A.Sokolov, considérait cette passion comme sérieuse. Il lui écrivit de Tiflis, en date du 17 décembre 1924 : «si toute cela vient des profondeurs de ton âme et, que cela te soit indispensable ; je ne peux que vouloir bonheur pour ton âme fatiguée et tourmentée »

~ Dans le premier vidéogramme, le poème est lu par Alexandre Zlichtchev.

~ Dans le second vidéogramme, le poème est chanté par Alexeï Pokrovski.

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Ты меня не любишь, не жалеешь ~ Tu ne m’aimes, ni ne me plains.

Sergueï Essénine ~ Сергей Есенин

 

Tu ne m’aimes, ni ne me plains,
Ne serai-je pas vraiment beau ?
Ne me regardant pas, tu blêmis de passion,
Ayant entouré mes épaules de tes mains.

Jeune femme, au rictus sensuel,
Je suis avec toi,  ni tendre, ni grossier.
Raconte-moi, combien en as-tu caressé ?
De combien de mains, te souviens-tu ?
De combien de lèvres ?

Je sais – Telles des ombres, ils sont passés,
Sans avoir effleuré ton brasier,
Sur les genoux de beaucoup d’entre eux, tu t’asseyais,
Et  maintenant, tu restes assise chez moi.

Que tes yeux soient à demi clos
Et  toi, tu pense à quelqu’un d’autre,
Il est vrai que je ne t’aime pas tant,
Dans l’éloignement d’un être cher, me noyant.

Cette ardeur ne l’appelle pas destinée,
Liaison superficielle et violente.
Comme, par hasard, t’ayant rencontré,
Je sourirai en te quittant, tranquillement

Et toi aussi, tu iras de par ton chemin
Éparpillant  des jours sans joie,
Seulement, de non embrassés, ne touche pas,
Seulement, ceux ne brûlant pas, ne les attire pas à toi.

Et lorsque, le long de la ruelle, avec d’autres
Tu passeras, à propos d’amour, bavardant,
Je sortirai, peut-être, me promener
Et à nouveau, nous nous rencontrerons.

Ayant détourné, vers l’autre, tes épaules, plus prés,
Et t’étant légèrement penchée vers le bas,
Doucement, tu me diras : «  bon soir ! » -
Et je répondrai : « bonsoir, miss.»

Et rien ne dérangera l’âme,
Et rien ne la fera frissonner,
Celui qui a aimé, ne peut plus aimer,
Celui qui a brûlé, celui-là ne pourra plus s’enflammer.

Traduction Sarah P. Struve

(Traduit pour le blog "Pêle mêle")

 

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15 mars 2014 6 15 /03 /mars /2014 06:00

"Над окошком месяц  ~Nad okochkam mecïats ~ Au-dessus de la fenêtre le croissant de lune."  est  une rchanson populaire russe, sur un poème de Sergueï Essenine (1895 –1925) poème qu’il écrivit en août 1925, quelques mois avant sa mort.

FrankelC’est le compositeur soviétique  Yan Frenkel, originaire d’une famille Ashkenaz de Kiev, décédé en 1989 à Riga, et qui repose au cimetière de Novodivitchi de Moscou ,  qui en composa la musique pour le film "Корона Российской империи ~ korona Rossiisskoï imperii ~ La couronne de l’Empire russe" sorti en 1971.

Frankel a composé nombre de musiques et de chansons de films. il écrivit, parallèlement, les musiques des chansons de nombreux chanteurs soviétiques célèbres, telle Ludmila Zykina.

Essenine-Topol.jpgVoici deux vidéogrammes pour illustrer cette chanson.
Dans le premier,
elle est interprétée Par le cœur académique d’Etat de Riazan et L'orchestre symphonique de Riazan sur un arrangement musical  d'Evgueni Papov.
Dans le second  vidéogramme, 
sur un montage de "pustinnik50" on peut entendre la bande son originale du film avec l’interprétation de l’acteur Vladimir Ivachov (1935 ~1995.).

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Над окошком месяц  / Au-dessus de la fenêtre le croissant de lune
Paroles : S. Essenine  ~ Musique Y. Frankel

Au-dessus de la fenêtre le croissant de lune, sous la fenêtre le vent.
Un peuplier dénudé, clair  et argenté.
Le pleure lointain d’un accordéon, voix esseulée,

Si familier et tellement  éloigné.
Le pleure lointain de l’accordéon, voix esseulée.

Si familier et tellement  éloigné.

Pleure et rit la chanson téméraire.
Où est tu mon tilleul ? Tilleul séculaire ?

Moi-même, aux aurores,  les jours de fête, il fut un temps,
Mon accordéon déployé, je m’en allai voir mon aimée.

Pour mon aimée, je ne représente plus rien, maintenant.
Je  pleure et rit au son d’une chanson étrangère.

Au-dessus de la fenêtre le croissant de lune, sous la fenêtre le vent.
Un peuplier dénudé, clair  et argenté.

Au-dessus de la fenêtre le croissant de lune, sous la fenêtre le vent.
Un peuplier dénudé, clair  et argenté.

Août 1925

Traduction : Sarah P. Struve.

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14 août 2011 7 14 /08 /août /2011 11:40

Voici l’un des derniers poèmes de Sergueï Essenine (1895 – 1925)

Essenine datait rarement ses poèmes, cependant il data celui-ci, qu’il écrivit le 28 novembre 1925, un mois avant son suicide. Le jour où il écrivit « Mon érable effeuillé » il se trouvait en hôpital psychiatrique où il s’était réfugié de sa propre volonté pour se cacher de poursuites judiciaires et de la Tcheka, qui le recherchait. L’un de ses biographes s’était renseigné auprès du service météo pour connaitre le temps qu’il faisait à Moscou les jours entourant l'écriture de ce poème. De fait, ces jours là, une tempête de neige soufflait sur la ville.  Il faisait un temps froid et humide.

Essenine.jpg

Ce poème fut mis en musique par le compositeur Vassili Lipatov (1897 – 1965). Lepatov  mit en musique d’autres poèmes d’Essenine dont « Lettre à ma mère ». Qui résonne dans le film de Choukchine : « L’obier rouge ».

- Sur le vidéogramme ci-après, « Mon érable effeuillé » est interprété par Vladimir Charine du groupe Tchaïf

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Клен ты мой опавший  / Mon érable effeuillé

Sergueï Essenine

Mon érable effeuillé, érable, de glace, noyé,
Pourquoi, sous les tourbillons de neige, te tiens-tu penchés ?

Qu’as-tu donc vu ? Qu’as-tu écouté ?
Hors du village, tu sembles avoir glissé.

Et, comme un gardien saoul, sortant dans l’allée,
Tu t’es pris dans les congères, te gelant le pied.

Hélas, je ne tiens plus vraiment debout, enivré,
Revenant de godaille, jusqu’à la maison, je n’arriverai.

Là-bas j’ai rencontré un saule, là-bas, un pin, j’ai enlacé,
Sous la blanche tempête, je leur chantais l’été.

Semblable à cet érable, je me voyais,
Érable encore feuillu, pareille à un vert palais diapré.

Et, ivre mort, toute modestie épuisée,
Un bouleau, telle la femme d’un autre, j’enlaçais.

Traduction : Sarah P. Struve

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  • : STENGAZETA - ПАРИЖСКАЯ СТЕНГАЗЕТА
  • : Le mot « Stengazeta » est un acronyme voulant dire « journal mural ». Stengazeta de Paris publie des traductions de chansons russes contemporaines et/ou populaires, ainsi que des articles d'opinions. Il m’a semblé utile, de faire percevoir à travers ce blog, la Russie et ses cultures, hors du prisme propagandiste et réducteur que véhiculent les pouvoirs politiques, économiques & médiatiques occidentaux. S. P Struve
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