Boris Grebenchikov écrivit cette chanson en 1991. Elle fut publiée pour la première fois en 1992 dans l’album « Русский альбом - Ruskii albom –L’album russe » puis rééditée dans l’album CD-DVD «Визит в Москву - Visit v moskvou – Viste à Moscou » reprenant un concert donné à Moscou en octobre 93.
Dans son poème, Grebenchikov fait référence à trois personnages : Sirin est un être mythologique slave oriental, à tête et buste de femme et au corps d’oiseau. Quand au père Serge et au père Séraphin, ce sont des saints russes ; respectivement Serge de Radonège et Séraphin de Sarov.
Кони беспредела / Les chevaux endiablés
Boris Grebenchikov
Nous avancions, colline après colline,
Puis, nous cassâmes un essieu ;
Nous nous extirpâmes à croupetons, l’uniforme voletant
Petits soldats de l’amour – yeux bleus...
Comme cela leur pris, ils nous emmenèrent par d’étranges sentiers
Nous emmenèrent, nous amenèrent et, alors que je regardai,
Je vis un oiseau pâle aux yeux damnés;
Chante-moi donc, l’oiseau, Peut être que je vais danser...
Chante-moi l’oiseau, est ce doux à l’âme d’être sans corps ?
Est-ce aisé d’être un oiseau, mais sans chanter ?
Attelle-moi, Seigneur, des chevaux endiablés;
Je voulais aller à pied, mais apparemment, à temps, je n’y arriverai...
Avec quoi donc les nourrir, si les chevaux ne sont pas rassasiés ?
Ils ne boivent pas d’eau, comment les abreuver ?
Les crinières soyeuses sont parfumées, tressées;
Sabots pointus, traces vermeilles.
Voici donc mes seuls camarades: De la vodka sans pain,
L’un des frères est Sirin et l’autre frère, le Sauveur.
Le troisième voulait atteindre le ciel à pied,
Mais il a bue, s’est saoulé et, voilà tout.
Oh, l’oiselet s’élança, mais ne s’envola ;
À cœur, le vautour, le béqueta.
Les chevaux endiablés, on me les attela, on les brida
Et les chevaux m’emportèrent, toujours plus loin de toi...
Nous cherchions à gagner, mais, à côté de la bonne carte, sommes passés,
D’une façon ou d’une autre, tous les atouts, dans la boue, sont restés.
Père Serge, père Séraphin !
Les étoiles sont en haut et nous, là – en chemin...
Traduction : Sarah P. Struve