En russe le mot « Volïa » a deux sens étroitement imbriqués ; ce mot désigne à la fois, et la volonté, et la liberté, ou plutôt une combinaison des deux mots qui ne peut être audible qu’a celui qui est Russe au sens d’être habité par l’âme de l’immensité de cette terre. Le diminutif de « Volïa » ; « volïouchka » amplifie encore l’intensité de cette liberté puissante, irradiante, de ce tsunami qui inonde l’être tout en émanant du fin fond de son âme, en résonance d’avec la nature mouvante. C’est à travers cette « volïouchka » , c’est autour de cette puissante liberté que se fit la rencontre entre les peuples Russes et Tsiganes.
Le XIX° et le début du XX° siècle russe, furent l’apogée de cette union émotionnelle entre, d’un côté, une Russie s’appropriant à travers sa musique, l’éternelle errance du peuple Tsigane et l’adaptant à l’âme fluide des terres russiennes, et, de l’autre côté le peuple tsigane peu à peu liant sa musique à l’infini de la terre russe qui lui apparaissait telle une rémanence lancinante de son errance séculaire.
Il n’est pas étonnant que Boris Prozorovski, lui qui paya de sa vie, sa liberté d’être, soit l’auteur des mélodies de nombre de ces romances tsiganes. Dont celle de « Adieu mon campement Tsigane ! »
Voici donc un vidéogramme où la voix de Piotr Lechtchenko, interprète « Adieux mon campement tsigane »
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Прощей мой табор!
Adieu, mon campement tsigane !
Paroles : V. Makovski / Musique : B. Prozorovski
Le mode de vie et les coutumes tsiganes, sont anciens,
Comme les chansons que nous chantons.
Sous le bourdonnement des cordes, au son de la guitare,
Brûlant la vie, en vain, nous vivons.
Ce jour, je vous fais mes adieux, Tsiganes,
Et vers une vie nouvelle, je m’en vais.
Ne me regrettez pas vous, les Tsiganes !
Adieu, mon campement, je chante pour la dernière fois !
Je quitte le campement tzigane,
Suffit pour moi, la folle liberté !
Ce qui m’attend dans ma vie nouvelle, Je ne le sais,
Mais, du passé, il n’y a rien à regretter.
Aujourd'hui je suis joyeux avec vous, Tsiganes
Mais demain, je vous aurai quitté, je ne serai plus là …
Ne me regrettez pas vous, les Tsiganes !
Adieu, mon campement, je chante pour la dernière fois !
Variante :
Aujourd’hui, je vais chanter avec vous,
Mais demain, je m’en irai, je ne serai plus là.
De la chanson du Tsigane, Souvenez-vous,
Adieu, mon campement, je chante pour la dernière fois !
Traduction : Sarah P. Struve
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