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23 mars 2008 7 23 /03 /mars /2008 16:17

En Russie, Boris Grebenchikov et Aquarium sont une légende comparable à celle de Pink Floyd. À St Petersbourg, les simples initiales B.G., vert sur fond blanc, suffisent à drainer au concert plusieurs milliers de personnes. Le groupe est né dans l’obscurantisme des années 70 et connut son apogée dans la quasi-clandestinité entre 1981 et 1986. Il ne fut reconnu officiellement qu’après 1987.

Quand il crée son groupe, Aquarium, en 1972, Boris Grebenchikov est étudiant de maths appliquées à l’université de Leningrad et le rock est interdit par la culture officielle.

Aquarium se produit clandestinement, souvent dans des appartements privés. Aquarium devient un ’mode de vie’ en Russie.

Devant l’ampleur croissante de la culture underground, le pouvoir soviétique finit par autoriser quelques concerts - une manière aussi de mieux surveiller cette culture rock qui foisonne dans les sous-sols et sur des cassettes enregistrées sous le manteau (magnitizdat).

Les tournées s’enchaînent, la première compilation officielle paraît sur le label étatique Melodia en 1987 et ’se vend à plusieurs millions d’exemplaires. Deux ans plus tard, il est l’un des premiers Russes à voyager hors du pays. Aux États-Unis, il enregistre en solo Radio Silence avec Dave Stewart du groupe Eurythmics, puis un deuxième album à Londres, avant de revenir en Russie. Depuis, sa musique reflète les ruptures et les changements d’une Russie entre passé et avenir. Aquarium continue de représenter la possibilité d’une alternative à tous les conformismes.

(Source : Russie.TV)

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Lorsque le détachement entra en ville, ce fut le temps de la bonté
La population était partie en congé, sur les places les fleurs s’épuisaient.
Tout était irréel et paisible, comme au cinéma, lorsque le piège apparait imminent.
L’horloge de la tour indiquait la demie d’une journée passée depuis longtemps.

Le capitaine Voronine mâchait un brin d'herbe regardant alentour d'un air pensif.
Il savait que tous voyaient le reflet dans la vitre, que tous entendaient un son irréel
Mais les gens croyaient en lui comme en leur père, ils savaient qui devait décider.
Il était connu comme celui qui, lorsqu’il n’y a plus de raisons pour se dépêcher, jamais ne se pressait,

Je me souviens qui se portât volontaire, je vais vous dire leurs noms,
Le matelot Igor Troubnikov, l’indien Rondin aiguisé.
Le troisième n’avait pas de nom, mais une expérience de plus de mille ans.
Plissant les yeux tel Clint Eastwood, le capitaine Voronine, de son regard, les suivait.

Il ne fallut pas attendre longtemps, pas plus que d'attendre en hiver le printemps,
Les mauvaises nouvelles sautent comme des puces et les bonnes sont évidentes simplement
Et quand apparut un nuage de poussière là où s'estompaient les maisons,
Le vieux Vassili dit définitivement allumé : nous avons tous, enfin, perdus la raison !  
 

Le cavalier sauta de sa monture, chancela et tomba en arrière,
On l’amena voir le capitaine et tous sentaient que Voronine était content
Le cavalier dit : à propos de ce que j’ai vu, je pourrai en parler une année entière
La raison en était que personne excepté nous ne savait où était la sortie et nous-même ne savions pas où était l'entrée...

Pour chacun qui danse avec les ondines il y a celui-là qui marche sur l'eau.
Chacun est tel un arbre, il est d'ici et de nulle part ailleurs
Et si l'arbre grandit, il grandit vers le haut et personne n’a le pouvoir de changer cela.
La lune et le soleil dans le ciel ne sont pas en guerre et maintenant, je comprends aussi cela.  
 

Bien sûr, seuls les oiseaux dans le ciel et les poissons en mer savent qui a raison.
Mais nous savons aussi qu’à propos de l’essentiel, personne n'écrit dans les journaux, que le télégraphe n’en dit mot
il est possible que la ville s'appelait Matrionine Possad où peut être bien, Malpasso
Mais de ceux- qui se retrouvèrent là-bas, encore aucun n’en revint  
 

Aussi, il n’y a pas de raison de pleurer, pas plus que d’avoir de tristes pensées.
Désormais, la raison n’ayant pu le faire, seul le cœur peut nous sauver,
Et lui, il ne peut vivre sans ciel, sans racines, il ne peut survivre asséché.
- À partir de maintenant nous ne serons plus jamais les mêmes - dit un gamin qui, par hasard, passait…  

Traduction pour "La page blanche" ; Sarah P. Struve.

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  • : STENGAZETA - ПАРИЖСКАЯ СТЕНГАЗЕТА
  • : Le mot « Stengazeta » est un acronyme voulant dire « journal mural ». Stengazeta de Paris publie des traductions de chansons russes contemporaines et/ou populaires, ainsi que des articles d'opinions. Il m’a semblé utile, de faire percevoir à travers ce blog, la Russie et ses cultures, hors du prisme propagandiste et réducteur que véhiculent les pouvoirs politiques, économiques & médiatiques occidentaux. S. P Struve
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