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27 octobre 2025 1 27 /10 /octobre /2025 07:26

"Была ж война – Byla zh voïna – C’était la guerre," est une chanson du folk-groupe "Rus." Le groupe "Rus" a été fondé en 2006 dans le district de Krasnochikoïsk de la région de Transbaïkalie.

- Le premier vidéogramme reprend l’interprétation du folk-groupe « Rus. » lors du festival « Dobrovidenie » dédié au 80e anniversaire de la Victoire, malgré le fait que le groupe reprend sa chanson dans une composition incomplète, il a été particulièrement apprécié par le public.

- Dans le second vidéogramme, c’est l’accordéoniste Ivan Razoumov avec le percussionniste Boris Eremeev, qui interprètent cette chanson, lors d’un concert donné dans la ville de Iaroslavl.

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Была ж война / C’était la guerre
Parole : Dmitri Kuznetsov – Musique : Boris Kortchanov

C'était la guerre,
Une sacrée crapule,
Mais c'est bon, je rentre vivant chez moi.
Il n'y a plus de maison et la grange a brûlé,
Là où on s'embrassait, Liouba, toi et moi.

de mes épaules,  j'ôterai la capote militaire  et avec elle la poussière de la guerre,
Et, j'étancherai ma soif avec l'eau du puits,
Je donnerai une tape à Liouba sur les endroits d'en dessous le dos
Et, elle va encore grincer comme avant : Oh !

Ah, mon petit fusil, il m'a meurtri l'épaule !
Et où est ma vielle faux ?
n'est-ce pas, que c'est bon de faucher,
Et de se débarrasser de pesantes pensées.

Avec ma petite hache, bûche après bûche, je travaillerai !
Il y aura une isba chaude et illuminée,
Comme dans tes bras, ma Russie, il fait bon !
Si bon que l'âme s’arrache de la poitrine en chanson.

Comme dans tes bras, ma Russie, il fait bon !
Si bon que l'âme s’arrache de la poitrine en chanson.

 

Traduction : Sarah P. Struve


 

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6 août 2025 3 06 /08 /août /2025 08:43

La chanson « Ogonïok » a été écrite par Mikhail Issakovski,  en février 1943, le poème est publié pour la première fois dans le journal « Pravda ». Et puis une sorte de miracle se produit : très vite, cette chanson commence à être chantée sur tous les fronts. Cependant, l'auteur de la musique reste inconnu. Après la guerre, une commission spéciale de l'Union des compositeurs a même été convoquée, afin de déterminer l'auteur de la musique de cette chanson devenue si populaire. Mais cette commission n'y arrivera pas. C'est ainsi que la chanson est très vite devenue vraiment populaire.

Le poète Evgeny Dolmatovski a expliqué l'incroyable impact de la chanson « Ogonïok » sur les combattants et les personnes restées à l'arrière : « L'image poétique de la lumière sur la fenêtre est devenue un symbole énorme et inspirant : notre lumière ne s'est pas éteinte, elle ne s'éteindra jamais ! La chanson a renforcé le lien indissoluble entre le front et l'arrière. »

Sur le vidéogramme ci-après, la chanson est interprétée par le groupe folklorique « Sokolovye » invité chez Kouzma Bolotov à "la cuisine des talents" dans la ville de Istra, région de Moscou.

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Огонёк ~ Petite lumière
Parole : M. Issakovski  - Musique : auteur inconnu

Une jeune fille accompagnait
Un combattant,au front,
Par une nuit noire, elle lui dit adieu
Sur les marches du perron.

Tandis que derrière la brumes
Le jeune homme voyait,
Sur le rebord de la fenêtre de la jeune fille,
Une petite lumière briller.

Le gars fut accueilli
Par la brave famille du front,
Partout, il y avait des camarades,
Partout, il y avait des amis,

Mais, cette rue familière
Il ne pouvait l’oublier:
Où es-tu donc, mon adorée,
Où es-tu, ma petite lumière ?

Et l'amie lointaine
Envoie un message à son aimé,
Que son amour de jeune fille
Jamais ne mourrais.

Tout ce qui fut souhaité,
S’accomplira en son temps,
Ne s'éteindra pas avant l'heure
La petite lumière dorée.

Et, dans l'âme du combattant,
le calme et la joie
De ce si beau,
De ce mot.

Et, le gars cogne encore plus fort,
l'ennemi tant détesté,
Pour la patrie soviétique,
Pour la lumière de son foyer.

Traduction : Sarah p. Struve

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24 novembre 2024 7 24 /11 /novembre /2024 12:29

Les auteurs du texte de la "valse de Stalingrade - Сталинградский вальс," sont : Ludmila Davidovitch et Victor Dragounski, la musique fut composée par Modest Tabatchnikov.

Ludmila Davidovitch (1900, Saint-Pétersbourg ~ 1986, Moscou,) fut actrice, auteur de pièces et de chansons. elle a entre autre collaboré avec David Gutman et Leonid Outiossov au Théâtre de la satire de Leningrad ; Ludmila Davidovitch, a également traduit, les chansons de Maurice Chevalier, pour  L. Outiossov.
Victor Dragounski ( 1913, New York ~ 1972, Moscou,) fut un écrivain soviétique russe, de nouvelles et d’histoires pour enfants.
Le compositeur de la mélodie est Modest Tabatchnikov (1913, Odessa ~ 1977, Moscou) il fut l'auteur de nombreuses chansons populaires, particulièrement durant la période de la grande guerre patriotique.

~ Le  vidéogramme ci-après, interprété par Garik Soukhatchev et Iouri Chtcherbakov, a été dédié à Ivan Avdeev, (1927 - 2005) originaire de la Stanitsa Katchalinskaia dans l’Oblast de Stalingrad, Accordéoniste;  durant la grande guerre patriotique, a partir de 1944, il fut soldat et, l’un des interprètes de cette valse.

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Сталинградский вальс / La valse de Stalingrad
Texte : Ludmila Davidovitch et Victor Dragounski
Musique : Modest Tabatchnikov

La lumière s’est évanouie au cœur de la nuit. 
Et Le feu s'est depuis longtemps éteint.
Les étoile nous voient
peut-être pour la dernière fois.
l'instant de la séparation
Approche impitoyablement.
T'attendent les blessures et les pansements
M'attend une lointaine marche.

 Refrain:
  Tu es une p'tite sœur médicale.
  Et je suis un éclaireur de régiment.
  Mon cœur endurci,
  A soudainement perdu la paix.
  Dans les tranchées de Stalingrad,
  Au milieu du feu et de la fumée,
  Sous le grondement de la canonnade,
  La guerre nous a fait nous rencontrer.


La lumière s’est évanouie au cœur de la nuit.
Au milieu du no-man's-land
Nous sommes couchés depuis deux nuits,
Attendant, les invités de l’autre côté.
Un ordre est donné : prendre un démineur
Qui, des mines, disposera,
Се qui, lors de l’offensive imminente, 
Des pertes, nous évitera.

 Refrain :

La lumière s’est évanouie au cœur de la nuit.
Bat son cours, une mitrailleuse.
Soudain les frizs ont eux l’idée
De travailler notre carré.
Des obus, il n’y a pas de salut ;
Une douleur terrible m’a paralysé.
Je ne reverrai plus jamais mon aimée,
Je suis seul et condamné.

  Refrain :

La lumière s’est évanouie au cœur de la nuit.
Est-il vivant est-il mort.
Brusquement, j’entends ta voix,
Est-ce un délire, est-ce un gémissement.
Je savais que tu étais vivant.
A travers les cratères d’obus, j’ai rampé,
De là, il faut vite s’extirper, 
Il ne reste que deux heures avant potron-minet. 

La lumière s’est évanouie au cœur de la nuit
Au-dessus de moi, un médecin se penche 
Tient le coup cosaque, tient le coup.
Tu vas encore  combattre.
Remercie le destin,
Pour ce bel amour,
Qu’au dépit des fascistes, 
T’a sauvés de la mort une nouvelle fois.

  Refrain :

 Traduction: Sarah P. Struve

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24 mai 2025 6 24 /05 /mai /2025 09:25

Pavel Kachine (de son vrai nom Pavel Petrovitch Kvaсha,) né le 4 mars 1967 à est un auteur-compositeur-interprète, poète, musicien et acteur soviétique et russe. Après avoir fait l’armée, il déménage à Leningrad en 1989. Au début il gagne sa vie en jouent du saxophone dans la rue et dans les passages souterrains, avant de rejoindre le groupe de Mikhail Bachakov « Doukhi » (Les esprits,) où il travaille jusqu'en 1991. Année à laquelle, il entreprend une carrière solo. On peut l’entendre parler de lui et de sa perception du monde dans l’émission «Tchelovek  Z. »

La chanson « La vie - Zhizn - Жизнь » date de 1996.

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Жизнь - La vie
Pavel Kachine - Павел Кашин

La lumière
Au début du jour,
Au début de la vie,
Daigne.
La douleur,
Danse une polka
Au tréfonds de moi

Oust !
Je suis bien recousu
J'ai juste vu
le sens de vivre
D'être.
Stupide agilité
Dans les pieds
De l'âme.

Chante, mon rossignol,
Vol au dessus du précipice et raconte,
Raconte à mon aimable ;
comme quoi je suis encore en vie
Et reste couché, inutile
La gueule dans le seigle
Déversant de par le ciel, mes pensées
Qu'est tu donc, vie..

La vie
pas pour s’enorgueillir.
Mais, si douce à devenir
Juste, plus rien à en faire
Et dormir,
Dormir...

La vie
Presque chantée,
Mais ne pas finir de la boire,
Ne pas finir de la chanter.
foncer,
Courir et voir,
Respirer,
Supporter.

Chante, mon rossignol,
Vol au dessus du précipice et raconte,
Raconte à mon aimable ;
comme quoi je suis encore en vie
Et reste couché, inutile
La gueule dans le seigle
Déversant de par le ciel, mes pensées
Qu'es-tu donc, la vie,
La lumière
Au début du jour,
Au début de la vie,
Daigne.

La douleur,
Danse une polka
Au tréfonds de moi

Traduction: Sarah P. Struve

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18 juillet 2024 4 18 /07 /juillet /2024 13:52

La chanson «  Вечер на рейде ~ Soirée sur la rade » fut créé à Leningrad en août 1941, peut de temps avant, que la ville soit sous blocus, On pense que c'est l'une des premières chansons militaires, née à Leningrad en août 1941.

Ses auteurs sont les compositeurs Vassili Soloviev-Sedoï et le poète Alexandre Tchourkine. Comme tous les habitants de Leningrad, dans les premiers mois de la guerre, ils creusaient des tranchées, éteignaient des bombes incendiaires et travaillaient le soir dans le port de Leningrad.

- Un soir d'août, après une journée de travail, des amis se sont assis pour se reposer à bord d'une barge déchargée. "Rien ne rappelait la guerre", se souvient alors Alexandre Tchourkine.- Les vagues s'éclaboussaient légèrement sur les galets. La baie était enveloppée de brume bleue. Il y avait un navire dans le rade. Venant de lui, on entendait un son tranquille ; quelqu'un jouait de l'accordéon... Soloviov-Sédoï restait assis silencieux et comme prit dans ses pensées.

Quand nous sommes rentrés chez nous, il a dit: "c'est une belle soirée. Cela vaut une chanson." Apparemment, il avait déjà engendré la mélodie, parce qu'il m'a immédiatement dit. "Le contenu doit être le suivant: les marins quittent leur ville bien-aimée, disent au revoir...»

Voici trois vidéogrammes de cette chanson, Sur le premier c'est Soloviov-Sedoï qui, en 1974, l'interprète lui-même lors d'un concert. Sur le second, c'est une certaine «Aliona (Lacy Bluezy)» qui chante cette chanson sur fond de la baie de Sébastopol. Le troisième fut filmé en décembre 2016, lors d'une « flashmob,» à la gare de Sébastopol.

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Вечер на рейде / Soirée sur la rade

Musique: Vassili Soloviev-Sedoï / Texte: Alexandre Tchourkine

Chantons, amis, car en mer, demain,
Nous partons, dans l'avant aube embrumée.
Chantons plus gaiement, que chante avec nous
L’alerte capitaine à la chevelure argentées.

Adieu ville aimée,
Nous partons en mer, demain
Et, tôt le matin,
Scintillera au-dessus de la poupe,
Le bout de tissu bleu, familier.


Le soir est à nouveau si agréable,
Que l'on ne peut pas, ne pas chanter de chansons.
Sur le service en mer, sur la grande amitié,
Ensemble, amis, chantons !

Sur la grande rade, le silence s'étale,
La mer, de brume, s'est noyée
Et, la vague embrasse le rivage natal,
Apportant doucement le son d'un accordéon.

Adieu ville aimée,
Nous partons en mer, demain
Et, tôt le matin,
Apparaîtra derrière la poupe,
Le bout de tissu bleu familier.

Traduction: Sarah P. Struve

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13 mai 2023 6 13 /05 /mai /2023 14:16

Sergueï Makhovikov et né en 1963 à Leningrad. Il est chanteur, compositeur, interprète, acteur, cinéaste. En 2015, il a participé au projet de l'orchestre philharmonique D'état du territoire de l'Altaï de E. Artemeev sur le travail de V. Chukchine, faisant une tournée avec lui àSaint-Pétersbourg, Ivanovo, Yaroslavl et Moscou.
À l'automne 2014, il s'est rendu au Donbass, où il a apporté de l'aide humanitaire et donné plusieurs concerts. Plus tard, il s'est rendu à plusieurs reprises en République Populaire de Lougansk et en République Populaire de Donetsk toujours, en mission humanitaire.
Depuis 2015, il est interdit de séjour en Ukraine. En février 2016, il donne un concert pour les militaires russes à la base aérienne de Hmeimim en Syrie.
En mars 2023, il participe à l'émission de Sergueï Mikheev : « Tchelovek Z » que l'on peut visionner, ici. 

A. Zakhartchenko

Dans le vidéogramme ci-après, pour le quarantième jour du décès d'Alexandre Zakhartchenko, premier dirigeant de la République Populaire de Donetsk, assassiné dans un attentat le 31 aout 2018, Sergueï Makhovikov interprète cette chanson qu'il a  dédié à la mémoire de Zakhartchenko.

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Над всем Донбассом безоблачное небо / Au-dessus de tout le Donbass, un ciel sans nuages

Musique & texte :Sergueï Makhovikov

Un détachement de la milice est parti en reconnaissance de combat
Dans les tranchées, cela fait trois jours que les sentinelles ne dorment pas.
Dans le cagna, même le chat attend ; quand est-ce qu'ils rentreront à la maison.
Le crépuscule se couvrait d'un manteau gris
"Comment vont les gars là-bas ? Vont-ils revenir?"
Les commandants se taisent et fument cigarette sur cigarette.
Nous avons compris cette loi fondamentale de la guerre:
Plus effrayant que l'attente, c'est le temps du silence mort.

Par des obus, le "no mens land" familier est déchirée .
"Halte, qui va là ?!"et retentirons des voix :
"Au-dessus de tout le Donbass, un ciel sans nuages.
Au-dessus de tout le Donbass, un ciel sans nuages."

Te rappelles-tu lorsque nous avons rassemblé tous les blessés dans le ravin,
Ils étaient couchés en silence ; passait, cliquetant, l'ennemi.
Soudain, lentement, l'engin vira
 et s'en allât écraser...
Et ensuite, nous ne saurions l'oubliez, c'était comme ça:
Harnaché de grenades, un gamin, sous le tank, s'est couché ,
Et le ciel s'est soulevé et, s'en reveint en pluie d'éclats.
Comment s'appelait-il et quel âge il avait, nous ne le savions pas, nous avons juste murmuré: "Bien-aimé...".
Les étoiles ont entrouvert leur formation et se sont élevés à l'unisson avec toi.

Les Sentinelles ne dorment pas, et leur prière vole au ciel.
"Halte, qui va là ?!,"en réponse, retentissent les voix :
"Au-dessus de tout le Donbass, un ciel sans nuages.
Au-dessus de tout le Donbass, un ciel sans nuages."

Croix de Saour-moguila et fichus dans les nuages.
Nous avons été bombardés à bout portant, nous avons ri dans l'obscurité.
Et la nuit, en petite sœur, le saint printemps, s'est faufilé vers nous
Et nous nous sommes relevés de dessous la terre, sommes allés contre l'ennemi.
Et même le chien rampait en attaque - " Avec nous Moscou !"
Il y avait beaucoup de morts, peu d'eau et beaucoup de sang...
Pas de grades, pas de noms, et seulement dans le talkie-walkie, le grésillement de l'indicatif d'appel.
C'est notre destin et nous sommes fiers de notre avancée.

Les enfants attendent leurs pères, ils ont dans leurs paumes et l'amour et la guerre
Les gars reviendrons et nous dirons alors :
"Au-dessus de tout le Donbass, un ciel sans nuages.
Au-dessus de tout le Donbass, un ciel sans nuages.
Au-dessus de tout le Donbass, un ciel sans nuages.
Au-dessus de tout le Donbass, la victoire enrobée d’or! »

Traduction: Sarah P. Struve

 

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3 mars 2023 5 03 /03 /mars /2023 08:38

Le poème "la fille du mineur", créé par Anna Reviakina dans son style poétique unique, sincère, à sa manière impressionniste, raconte le choix inévitable et tragique devant lequel la barbarie fatale met aujourd'hui les vivants. Ses lignes sont un tocsin bourdonnant, qu'il est impossible de ne pas entendre, et un murmure de jeune fille à peine perceptible, un chagrin amer, dont la mémoire restera impérissable.

Le poème traduit, ici, est le premier d'un recueil de poésies éponyme écrit en 2016 et publié en 2018, que l'on peut lire en ligne,en cliquant la couverture du livre.

Il est facile de reconnaître cette ville aimée par l'auteur, Donetsk, et de ressentir l'amour pour les gens de cette ville et l'attente d'un monde lumineux, dont tout humain est digne. Dans le recueil, Les visages esquissés de la guerre sont accentués par des illustrations au fusain.

En mai 2018, lors d'un soiré littéraire où elle  lisait des extrait de son recueil. Anna Reviakina, racontait qu'elle avait terminé son recueil le 8 octobre 2016, date anniversaire de la naissance de Marina Tsvetaeva. .

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Шахтёрская дочь / La fille de mineur

Anna Reviakina (2016)

 

 

De trous de ver et de saignements
Se cicatrise la guerre.
Derrière les bas-cotés, au-dessus des champs,
Il y a des volées de corbeaux noirs.
Sur la route où le front se faufile,
Là ou il se disloque; Dieu voit,
Une claire damoiselle à la natte châtain,
Dans les cheveux ; une fleur bleue.
Ses mains ne sont pas plus épaisses que des brindilles,
Ses pieds sont des voûtes de ballet,
Elle est de ces gentilles filles,
De ces saintes orphelines naïves
Sa robe est de morne pauvreté,
Sa petite croix est de fil et de métal.
Cette fille est si transparente,
Qu'il serait improbable de la faire parler.
Sur la route, là où il y a la boue de la périphérie,
Là où les guerriers sont à l'affût,
Cette fillette impassible
Commence à être une ligne.
Silencieuse, miséricordieuse,
Se noyant dans les ténèbres.
Cette fille est véridique,
Comme la guerre qui est derrière ma fenêtre.
Sur les paumes; des croix et des lignes,
Sous les yeux; un voile de pluie...
cette fille s'appelle Maria.
Et elle est aux deux tiers, moi.

Traduction: Sarah P. Struve

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25 septembre 2022 7 25 /09 /septembre /2022 13:25

L'auteur de "Родина ~ Rodina ~Patrie," s'appelle Sergueï Trofimov; il est auteur-compositeur-interprète, musicien, chanteur, artiste Émérite de la Fédération de Russie. Il est également connu sous le nom de scène de Trofim.

- Le premier vidéogramme ci-après, reprend l’interprétation par Victoria Tcherentsova, chanteuse et actrice, qui interprète cette chanson lors de la cérémonie de clôture de la finale du III championnat National «Compétences des sages».

- le second vidéogramme, reprend l'interpretation du groupe populaire "Ptachitsa" de Saint-Pétersbourg, qui l’interprète dont Stengazeta a déjà présenté certains de ses membresIvan Razoumov et Veronika kourbanmamadova, ce groupe est composé outre ces deux interprète, de Lia Bragina, Svetlana Kocheleva et Sergueï Lebedev.

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Родина / Patrie
Сергей Трофимов

 

Les coupoles dorées des églises au-dessus de la rivière.
Fraises mûres avec du lait cru
Je cours sur l'herbe fauchée, et au dessus de moi
Le ciel est bleu et haut...
Je suis un gamin de cinq ans.,
Et ma joie chante, et mon bonheur vole...

Contes de grand-mère sur l'Amour et le Courage,
Où le Bien et la Vérité protègent le monde.
Médailles de grand-père "Pour Berlin" et "Pour Prague"
Et le feu d'artifice des fêtes de printemps...
Je sais que nous sommes tous ensemble, un Peuple!
Et ma joie vole, et mon bonheur chante.

C'est tout ce qui m'est proche, c'est quelque part au fond de moi.
C'est la chose la plus sainte qui soit resté en moi.
Cela nous garde et nous guérit comme la Grâce du Seigneur.
C'est quelque chose que l'on ne peut acheter, ni enlever.

Passera alentour, le temps, indifférant,
Effaçant les adresses familières,
Nous connaîtrons et le profit et le calcul,
Mais l'un dans l'autre, Nous arrêterons de voir le ciel...
Et, lorsque, pour moi, cela deviendra difficile,
Je me le dirai a nouveau, en dépit des temps...

C'est tout ce qui m'est proche, c'est quelque part au fond de moi.
C'est la chose la plus sainte qui soit resté en moi.
Cela nous garde et nous guérit comme la Grâce du Seigneur.
C'est quelque chose que l'on ne peut acheter, ni enlever.

Traduction : Sarah P. Struve

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19 août 2022 5 19 /08 /août /2022 07:44

Anna Reviakina est une poétesse Russe, née en 1983, à Donetsk. Elle est membre de l'Union des écrivains de la République populaire de Donetsk et de l'Union des écrivains de Russie. Ces poèmes parlent de sa ville, Donetsk, qui depuis huit ans, debout, affronte la guerre et les bombardements incessants. A propos de Donetsk, elle écrit :

Sous les pieds brûle l'asphalte / Et on n’entend plus les cloches / Dans cette ville on fond l'acier / On verse son propre sang

Ses poèmes reflètes l'angoisse des habitants de sa ville face à l'agression à la quelle Donetsk est confronté.

Je vole vers Moscou pour poser des questions... est un poème datant de 2018, alors que depuis quatre ans Donetsk défend, sous les bombardements ennemis, son indépendance

 

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Я летаю в Москву, чтоб задавать вопросы… / Je vole vers Moscou pour poser des questions...
Anna Reviakina / Анна Ревякина

De la ville où les palmiers se forgent avec des rails,
Je m’en vais à Moscou, prenant les vols les moins chers.
Ces vols sont toujours au petit matin bondé.
Et, je vois à main droite le flamboiement de l'aube.
Du jaune citron au rouge sang,
Comme si quelqu'un avait oublié de fermer des tubes de couleurs.
L'avion est ma grue blanche en origami
Mon avion vole vers le nord et laisse des cicatrices
Sur la pureté lisse de l'espace si proche.
On m'offre depuis un filtre d'osmose inversé
De l'eau dans un verre à demi plein.
Et, je ressens, comme jamais, un long cordon ombilical
Entre Dieu et moi, dont je me souviens
Souvent en vain, lorsque je rature le cahier de biais
Je vais à Moscou pour poser des questions.
On me regarde de travers, moi, la rustre,
Répondez-moi, que va-t-il arriver à ceux qui sont dans la ville du sud
Debout, les dents serrées, les mains sur les armes, contractées,
Ils se tiennent jusqu'à la mort, ce quatrième hiver de Dieu.
Debout, tels des écoliers dans un chœur, la bouche ouverte.
Dites-nous ce qui nous arrivera, à nous, sur la rade, rejetés
Il y a bien longtemps que je n'ai plus peur,
je porte en lieu et place de mon corps, mon âme,
Je la porte à l'envers, les coutures, l'étiquette,
Numéro de série, déjà plus une âme, pas encore une ogive.
Répondez-moi personnellement ou bien par téléphone.
Mon pays, une steppe entourée de terrils,
Attend une réponse, tel quelqu'un
mortellement malade, un diagnostic.
On ne parle de lui que dans les faits divers.
Répondez, j'ai besoin d'une réponse d'en haut.
Quand est-ce que nous passerons enfin le test de la guerre,
Dans cette vie ou dans celle qui vient après ?
Je vais à Moscou pour poser des questions...

Traduction : Sarah P. Struve

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14 juillet 2022 4 14 /07 /juillet /2022 12:38

Cette chanson a été écrie en 1979 par Léonid Serguéev. Journaliste de télévision et barde, Leonid Serguéev (30 mars 1953, Brest, Biélorussie - 5 juillet 2022, Moscou.) Il a vécu une grande partie de sa vie à Kazan avant de s’installer à Moscou. Serguéev a terminé la faculté d’histoire et de philosophie de l’université d’Etat de Kazan (1975) Il est de formation, professeur d'histoire et de sociologie.

Voilà ce qu’il disait à propos de cette chanson, "Kolokolenka – Le petit clocher :"

« Je suis profondément convaincu qu’il y a des chansons qui se meuvent dans d’autres dimensions et se matérialisent à travers quelqu’un, afin de pénétrer dans cette vie. Et l’auteur, dans ce cas la, n’en est que le messager, le passeur, le révélateur de ce qui lui est prédestiné (…)

Durant mes années d’étude à l’université de Kazan, j’ai été amené a accompagner six fois, dans le cadre de la faculté d’histoire et de philosophie, les « commandos des neiges ». A propos de ce que sont « les commandos des neiges » c’est une autre histoire*. L’important, c’est qu’après chaque expédition sur les lieux des combats, apparaissaient de nouvelles chansons sur la guerre.

Ainsi donc, en 1979, alors que je travaillais déjà au journal «Vetchernïaïa Kazan’ », j’ai pris un congé en janvier pour partir avec la 10° expédition des « commandos des neiges ». Nous avons été dans les pays baltes et dans l’Oblast’ de Kaliningrad (l’ancienne Prusse orientale) et les impressions, le ressenti, ce que j’entendis, ce que je vis plus tard, après l’expédition, se métamorphosa en cette nouvelle chanson  « Kolokolenka »

Les premiers à entendre cette chanson, furent tout naturellement, mes amis. Elle se chantait tant pendant les concerts que lors des réunions avec les vétérans. On la chantait également dans les hôpitaux militaires, à Douchanbé, à Tachkent, à Podolsk…

Je me souviens qu’à l’hôpital de Douchanbé on m’emmena dans une des salles et on me dit ; « Chantes !... ». Et là-bas, il y a couché un gars sans bras ni jambes… Et seules me regardent dimmenses yeux noirs Comment chanter ici ? Que chanter ? J’ai chanté « Kolokolenka »…

En 1986, il y eut à la télévision l’émission « Le ring musicale ». Si l’animatrice n’avait pas été aussi stupide, cela aurait été une émission réussie. Mais elle était déterminée à s'enthousiasmer pour la musique rock et à "étouffer" la chanson d'auteur. A un moment donné, j’en ai eu assez et juste après une parodie ridicule, j’ai tout de suite enchainé avec« Kolokolenka ». Il fallait voir les regards étonnés des gens … Comme les sourires s’effaçaient des visages … Il y eut un tel silence à la fin de la chanson … Et Sacha Rozenbaum s'est levé et chanta encore une fois «La route de la vie».

Pour résumer, au matin, je me suis réveillé célèbre… Mais cela n’est pas l’essentiel, à ma stupéfaction et à mon effroi presque mystique, les héros de cette chanson ont commencés … à reprendre vie. Bien sur pas au sens propre. Mais, tout d'abord à la radio où je travaillais, est arrivée une lettre d'Afghanistan, dans laquelle l'auteur, par ailleurs lieutenant, écrivait que : «nous avons refait votre chanson et nous la chantons ainsi : « … est sur le petit champ… notre section de commando-parachutistes… ». Puis une lettre de la famille d’un certain Kroupenikov porté disparu durant la dernière guerre mondiale … Entendant cette chanson, ils avaient pensé que l'auteur savait peut-être des choses sur leur grand-père … Ce fut un choc ; ce personnage inventé prenait vie … pas celle que nous vivons, mais une vie dans la mémoire d’autrui. Tout cela n’était que le début.

A la fin des années 90, une famille est venu à l’un de mes concerts que je donnais à Saint Petersburg… C’était la famille dusergent Mokhov. Sa veuve et son fils avec sa famille…Et je vis pour la première fois mon héros que j’avais créé. Sur la photographie, un jeune homme coiffé d’une boudionovka ; le sergent chef Léonid ( !) Mokhov, porté disparu en 1942, dans les marais de Pinsk. Les lettres aux archives, les fiches signalétiques, les réponses… Jusqu'à ce jour, ces copies se trouvent chez moi. Jusqu'à ce jour il y a des recherches le concernant.

Mais l’histoire de cette chanson continue son cours. Il y a quelques années, durant le festival d’hiver de Grouchinsk, à Samara, Dima Biktchentaev et Valera Bokov, s’approchent de moi et ils me racontent : « Nous nous sommes produit, à l'hôpital du coin, devant des blessés. Et un garçon a demandé que nous chantions "Kolokolenka" ». Ils ont alors dit que l'auteur était ici à Samara … Le lendemain je me suis rendu à cet hôpital. On m‘amène dans une salle ; il y a couché là, un gars ; Le capitaine Slava Eguine, cela fait longtemps qu’il est couché là, gravement blessé à la tête sur la place Minoutka à Grozny… Je lui ai chanté la chanson. Il est resté silencieux puis a dit : « …Il y est arrivé ? » J’ai réfléchi, réfléchi et je lui dis « Je ne sais pas… » Il a réfléchi et il m’a dit « … Normalement il n’a pu y arriver. L'endroit est dégagé, la mitrailleuse sur une hauteur Il ne peut y arriver ». J’ai réfléchi longuement et je lui dis : « je ne sais pas… » Il a encore réfléchi et me dit : « Moi, je n’y suis pas arrivé. C’était aussi un endroit dégagé… » C’est un sniper posté dans un immeuble qui l’a atteint, lorsqu'il traversait en courant cette place. Je suis parti continuer à chanter dans les autres salles de l’hôpital. »

- Voici donc, pour les âmes qui l’habitent, le vidéogramme de cette chanson enregistré lors de l’émission« Le ring musicale ».

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Колоколенка
Le petit clocher

Leonid Serguéev / Леонид Сергеев

Sur la montagne, sur la petite montagne il y a un petit clocher.
Depuis là, le long du petit champ, cogne une mitrailleuse.
Et, couché dans le petit champ, les bottes tournées vers le petit soleil,
Avec grande nonchalance, traîne notre héroïque section.

Nous happons la petite terre de nos doigts crochus,
Les balles comme de petits moineaux folâtrent dans la poussière…
Mitri Gorokhov et le sergent Mokhov,
Ces petits moineaux que voila, ont finis par trouver.

C’est là que l’adjudant-chef  Kroupennikov me dit doucement,
Que je prenne la petite mort pour le bon peuple,
Qu’en haut du petit clocher, je me noie de mon petit sang
Puisqu’il est ainsi, ce sacré fils de pute.

À mon petit fusil, j’ai fixé vigoureusement la baïonnette.
Dans ma botte, j’ai fourré un vieux Nagan.
Dans ma poche gauche, j’ai enfoncé profondément
Ma médaille de troisième classe, ainsi que celle de la Valeur.

On m’a donné du biscuit, on m’a passé un clope
L’adjudant chef Kroupennikov m’a vidé une flasque,
Je l’ai gouté, me suis rappelé ma propre maman
Et, le long du champ, du petit champ, j’ai vite couru.

Et, sur le petit clocher, le fils de pute s’est énervé,
S’est mis à me viser, pour à coup sur.
On aurait dit qu’une petite poussière, qu’un petit grain de sable
Etait tombée dans l’œil du forcené, sa main bougea.

J‘ai laissé tomber le fusil et me suis affalé derrière un petit rocher
Pour que l’ennemi pense qu’il m’a apparemment accroché
Mais fallait croire qu’il s’y connaissait, il ne m’a pas cru tout de suite.
Et, derrière la pierre, la petite pierre, il m’a longuement coincé.

Mais, visiblement ce n’était pas mon destin de gouter les balles,
L’adjudant-chef Kroupennikov s’est levé comme à la parade,
Tout de suite, du petit clocher, pépiant joyeusement,

Les moineaux s’envolèrent droit dans sa poitrine, le rejetant en arrière.

Petites montagnes – petits monts, clochers – clochetons…
Qui recevra quoi, à qui est-ce le tour ?
Blessure non cicatrisée, mémoire vivante,
Le petit soleil, le petit champ et l’
héroïque section.

Traduction : Sarah P. Struve

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* - Il est communément admis qu’entre 26 et 27 millions de soldats soviétiques ont péris durant la Grande guerre Patriotique. Jusqu'à aujourd’hui, des équipes de volontaires vont chaque année sur les lieux des combats pour rechercher les traces et les restes de ces combattants afin de leur donner une sépulture descente. Les « Commandos des neiges » fonts partis de ces volontaires, ils ont été initiés en 1965, peut après le 20° anniversaire de la victoire sur le nazisme, par des étudiants de la République du Tatarstan

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  • : Le mot « Stengazeta » est un acronyme voulant dire « journal mural ». Stengazeta de Paris publie des traductions de chansons russes contemporaines et/ou populaires, ainsi que des articles d'opinions. Il m’a semblé utile, de faire percevoir à travers ce blog, la Russie et ses cultures, hors du prisme propagandiste et réducteur que véhiculent les pouvoirs politiques, économiques & médiatiques occidentaux. S. P Struve
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