"Чайф - Tchaïf" est un groupe créé par Vladimir Chakhrine et Vladimir bégounov, en 1985. A cette date le groupe enregistra son premier album, l’enregistrement se fit sur bande magnétique et circula ainsi, comme il était souvent de coutume en union-Soviétique, avant que ne vienne le premier disque. Pour Tchaïf, ce fut en 1987, après trois albums sur bande magnétique.
La chanson "Поплачь о нём - Poplatch o niom - pleure-le" est issue de l’album "Не беда - Ne béda" publier en 1989. Vladimir Chakhrine, qui est L’auteur et le compositeur de cette chanson, est également soliste du groupe.
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A propos du nom du groupe, Chakhrine raconte : "L’auteur du néologisme « « tchaïf » est le poète et musicien, Vadim Koukouchkine, membre de la première mouture du groupe. Pour ce faire il a utilisé deux mots « tchaï – thé » et « kaïf – planer, être bien » - c’est ainsi que nous appelions le thé noir préparé à la façon « tchefir, » que nous consommions en grande quantité durant les répétitions. Au début, ce n’était pas vraiment sérieux, cela ressemblait plus à des soirées thé/guitares et « aller aux répétitions » avait la connotation comme « aller boire le thé » et lorsque est venu le moment compliqué, où il fallait donner un nom au groupe, nous nous rappelâmes le mot « Tchaïf »".
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Поплачь о нём / Pleure-le
Vladimir Chakhrine (1989)
Pourquoi devrais-tu savoir quand il va s’en aller,
Pourquoi devrais-tu savoir, ce qu’il veut chanter.
Pourquoi devrais-tu savoir ce que lui-même ne sait.
Pourquoi devrais-tu savoir ce qu’il demandait.
Pourquoi devrais-tu savoir qui il a aimé,
Pourquoi devrais-tu savoir ce qu’il tait.
Pleure-le, tant qu’il est vivant.
Aime-le, tel qu’il est.
Sur un dessin d’enfant, une maison avec une cheminée.
Fidel, de sa main, fait signe à Mikhaïl.
Nous n’arrivons vraiment pas à vivre sans guerre.
Dans le cosmos des vols communs et monnayés.
La nuit c’est la foule – une procession religieuse.
Elle se voit déjà dans le rôle de la veuve.
Pleure-le tant qu’il est vivant.
Aime-le tel qu’il est.
Pleure-le tant qu’il est vivant.
Aime-le tel qu’il est.
Tu as, pour lui, quelques mots,
Tu as même pour lui, certainement, de l’amour.
Tu attends le moment pour lui rendre tout.
Le marbre froid, tes fleurs.
Tu as l’estomac noué et une boule dans la gorge.
Ces rides abîment tellement ton visage.
Matin calme, smog sur la ville,
Verdure du mois de mai - encéphalite.
Là-bas, il fait bon, là où toi et moi ne sommes pas.
Un bidon de bière, que vient faire l’eau, ici ?
Des protéines synthétiques, Que vient faire le peuple, ici.
Si tu meurs aujourd’hui, demain on dira – C’était un poète.
Pleure-le tant qu’il est vivant.
Aime-le tel qu’il est.
Pleure-le tant qu’il est vivant.
Aime-le tel qu’il est.
Traduction : Sarah P. Struve