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16 septembre 2018 7 16 /09 /septembre /2018 12:07

Voici un poème de Sergueï Essénine, "Ты меня не любишь, не жалеешь ~ Tu ne m’aimes, ni ne me plains." Essénine écrivit ce poème en 1925, peu avant sa mort. Les biographes ne donnent pas d'indications précises sur le nom de la personne ayant inspiré ce poème. Il existe, cependant, une version, comme quoi Essénine aurait consacré ce poème à Olga Kobtsova.

Essénine fit sa connaissance, à Batoumi, vers la fin de décembre de 1924. Il reste une photo unique de Essénine et Kobtseva.

Lev Povitski se rappelait : «c'était une jeune fille âgée de dix-huit. D'apparence, elle ressemblait à une lycéenne des temps anciens. La jeune fille était érudite, avec des intérêts pour la littérature et,  rencontra Essénine avec grand enthousiasme ». Le peintre K.A.Sokolov, considérait cette passion comme sérieuse. Il lui écrivit de Tiflis, en date du 17 décembre 1924 : «si toute cela vient des profondeurs de ton âme et, que cela te soit indispensable ; je ne peux que vouloir bonheur pour ton âme fatiguée et tourmentée »

~ Dans le premier vidéogramme, le poème est lu par Alexandre Zlichtchev.

~ Dans le second vidéogramme, le poème est chanté par Alexeï Pokrovski.

~~~~~~~~~~~~

Ты меня не любишь, не жалеешь ~ Tu ne m’aimes, ni ne me plains.

Sergueï Essénine ~ Сергей Есенин

 

Tu ne m’aimes, ni ne me plains,
Ne serai-je pas vraiment beau ?
Ne me regardant pas, tu blêmis de passion,
Ayant entouré mes épaules de tes mains.

Jeune femme, au rictus sensuel,
Je suis avec toi,  ni tendre, ni grossier.
Raconte-moi, combien en as-tu caressé ?
De combien de mains, te souviens-tu ?
De combien de lèvres ?

Je sais – Telles des ombres, ils sont passés,
Sans avoir effleuré ton brasier,
Sur les genoux de beaucoup d’entre eux, tu t’asseyais,
Et  maintenant, tu restes assise chez moi.

Que tes yeux soient à demi clos
Et  toi, tu pense à quelqu’un d’autre,
Il est vrai que je ne t’aime pas tant,
Dans l’éloignement d’un être cher, me noyant.

Cette ardeur ne l’appelle pas destinée,
Liaison superficielle et violente.
Comme, par hasard, t’ayant rencontré,
Je sourirai en te quittant, tranquillement

Et toi aussi, tu iras de par ton chemin
Éparpillant  des jours sans joie,
Seulement, de non embrassés, ne touche pas,
Seulement, ceux ne brûlant pas, ne les attire pas à toi.

Et lorsque, le long de la ruelle, avec d’autres
Tu passeras, à propos d’amour, bavardant,
Je sortirai, peut-être, me promener
Et à nouveau, nous nous rencontrerons.

Ayant détourné, vers l’autre, tes épaules, plus prés,
Et t’étant légèrement penchée vers le bas,
Doucement, tu me diras : «  bon soir ! » -
Et je répondrai : « bonsoir, miss.»

Et rien ne dérangera l’âme,
Et rien ne la fera frissonner,
Celui qui a aimé, ne peut plus aimer,
Celui qui a brûlé, celui-là ne pourra plus s’enflammer.

Traduction Sarah P. Struve

(Traduit pour le blog "Pêle mêle")

 

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24 mai 2018 4 24 /05 /mai /2018 05:59

"Полынь-трава ~ Polyn'-trava ~ herbe d'absinthe," est une chanson populaire. Comme toute chanson populaire, elle a nombre de variantes. Ici, elle est interprétée par Ivan Razoumov & Veronika kourbanmamadova.

Ivan Razoumov est accordéoniste et participe régulièrement aux concert et vidéo concert depuis Saint-Pétersbourg, que donne l'Ensemble Ptachytsa, ex trio Tsveten, dont fait partie, Veronika kourbanmamadova; tous les deux, ainsi que les autres membres du "Ptachytsa," enseignent le chant et/ou la musique.

 

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Полынь-трава ~ Herbe d'absinthe
Chanson populaire

Absinthe, absinthe, herbe d'absinthe,
Absinthe , tu poussais amèrement.
À cause de toi, herbe d'absinthe,
Ma jeunesse s'est perdue.
À cause de toi, herbe d'absinthe,
Ma jeunesse s'est perdue.

Je vais seul de par les rues,
Les étoiles dans le ciel, brillent,
Les étoiles dans le ciel, brillent,
Pour que nous puissions nous rencontrer.
Les étoiles dans le ciel, brillent,
Pour que nous, puissions nous rencontrer.

Ce que je sais, tu ne le sais pas,
C'est, que la faute repose sur toi.
Mon aimée, comme tu as pu, mon cœur, tu as brisé.
C'est, que la faute repose sur toi,
Mon amour, comme tu as pu, mon cœur, tu as brisé.

Où êtes-vous mes dix-sept ans ?!
Le bonheur de la vie, s'est effacé !
À cause de toi, herbe d'absinthe,
ma jeunesse s'en est allée.
À cause de toi, herbe d'absinthe, herbe d'absinthe,
ma jeunesse s'en est allée.

Traduction Sarah P. Struve.

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19 mars 2017 7 19 /03 /mars /2017 09:33

"Утро туманое ~ Outro toumanoie ~ Matin brumeux," est une romance composée par Erast Abaza sur le texte d'un poème d'Ivan tourguniev (1818, Orel – 1883, Bougival - France) "В дороге ~ V dorogué ~ En chemin."

Les frères Abaza étaient des officiers de la garde impériale du régiment de hussard cantonné à Tsarskoe Selo. Tous les trois possédaient parfaitement la guitare, étaient des admirateurs passionnés de chants tziganes, alors à la mode. On racontait que chez les Abaza, toutes les nuits, résonnaient des chansons, le plancher tremblait de danses endiablées et, lors des silences, résonnaient les guitares. Tourgueniev qui fréquentait la maison des frères Abaza, a décrit la création de la romance « (...) Et, il a commencé doucement à chanter les lignes familières. Un accord remplaçait l'autre. Naissait la mélodie. D'abord, à mi-voix, puis de plus en plus fort, tout le chœur Tzigane faisait écho au chanteur. Ainsi, à l'aube d'un matin gelé, est née la mélodie de la romance“ Matin brumeux .” Lorsque a débuté la guerre de Crimée, nombres d'officiers du régiment de la garde, ont intégrés les régiments d'infanterie, afin de pouvoir aller au front. Erast Abaza en faisait partie. Il est tombé au combat lors de la défense de la baie de Sébastopol, le 6 juin 1855.

Voici deux vidéogrammes de cette romance. Sur le premier, elle est interprétée par Boris Chtokolov; sur le second, par Valentina Ponomareva.

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Утро туманое  ~ Matin brumeux
I.Tourgueniev / E. Abaza

Matin brumeux, matin argenté,
Étendues tristes, de neige, enveloppées
Sans le vouloir, tu te souviendras des temps passés,
Tu te souviendras des visages depuis longtemps oubliés...

Tu te rappelleras les propos volubiles, passionnées,
Les regards, si avidement, si humblement saisi,
Les premières rencontres, les derniers instants,
De la douce voix, les sons aimés.

Tu te souviendras de la séparation au sourire étrange,
tu te souviendras tant de ce qui est familier, maintenant éloigné,
En écoutant, des roues, le murmure incessant,
En regardant, d'un air pensif, vers le ciel insensé.
Novembre 1843

Traduction : Sarah P. Struve.

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28 novembre 2016 1 28 /11 /novembre /2016 14:18

"Glorieuse mer, Baïkal sacré ~ Славное море – священный Байкал, ~ Slavnoe morié, sviachtchenyi Baïkal," Est une chanson populaire, adaptée d'un poème du poète sibérien, Dmitri Davydov (1811 ~1888,) «Думы беглеца на Байкале ~ Doumy begletsa na baïkalié ~ Pensée d'un fugitif, sur le Baïkal.» Ethnographe, poète et enseignant et, par ailleurs, neveux du décembriste, Vassili Davydov. Ce poème de Dmitri Davydov, alors surveillant de l'école du chef lieu de Verkhneoudinsky, fut publié en 1858 dans le journal Pétersbourgeois, "Zolotoïе rouno," (la Toison d'or.)

Dmitri DavydovDmitry Davydov est venu à Irkoutsk à l'âge de dix-huit ans pour passer, en tant qu'externe, des examens, afin de devenir enseignant du secondaire. Montrant des connaissances brillantes, il obtient le titre de professeur. Ses capacités en mathématiques lui ouvraient l'entrée à l'université de la capitale, mais Davydov était attiré par la Sibérie profonde. Le poète dans ses notes écrira : «je me suis consacré à l'étude, de ce que je considérais comme ma vocation et, j'ose penser, que mes efforts pour la diffusion de l'instruction élémentaire, l'adoucissement des mœurs et le développement des esprits de mes élèves, ne sont pas restés vains.»

Dans un avant-propos à son poème, toujours dans le journal "Zolotoïе rouno," l'auteur raconte l'origine de son texte : « Les fugitifs des usines et des établissements pénitenciers, sont, en général, connus sous le nom de "passants (prokhogie)" … ont un courage extraordinaire, lors de leur fuite, ils surmontent les embûches naturelles du terrain. Ils passent par les crêtes des montagnes, à travers marais, traversent des rivières immenses sur quelques troncs d'arbre et, il arrivait qu'ils prennent le risque de traverser le Baïkal sur des tonneaux, que l'on trouve parfois sur les bords de mer. »

On pense que se sont des bagnards des mines de Nertchinsk qui sont à l'origine de la mélodie – cette chanson est devenue en quelque sorte, l'hymne du lac Baïkal. Du texte original de Davydov, des longueurs, ainsi que des rimes inadaptés, furent enlevé. "Glorieuse mer, Baïkal sacré," fut classé en tant que chanson populaire. Le compositeur, Youri Arnold (1811 Saint-Pétersbourg ~ 1898 Karakach, Crimée,) formalisera en 1897, cet hymne au Baïkal.

http://www.baikaltur.com/fairytales#lightbox[]/6/

Dans le texte, il est question du Bargouzine ; c'est un vent venant du nord, soufflant sur le Baïkal. L'omoul est un poisson de la famille des salmonidés, une des principales ressources alimentaires pour les riverains de cette véritable mer intérieure. 

" Il y a très longtemps deux vents, des preux, le Koultouk et le Bargouzine étaient des amis intimes. Ces géants aimaient à se rendre mutuellement visite, s'amuser et jouer. Pour cela ils avaient un jouet préféré ; un magnifique tonneau à Omouls. Ce tonneau avait un pouvoir extraordinaire : à l'endroit où il allait flotter, là, les Omouls se précipitaient, comme s'ils demandaient au tonneau la permission d'entrer dedans. Ce jouet amusait les géants et, dès que ces géants, se rencontraient, ils jetaient leur tonneau à Omouls,  regardant, lequel de ces tonneaux attrapera le plus de poissons (...) "

Deux vidéogrammes illustrent ce chant. Dans le premier, "Glorieuse mer, Baïkal sacré" est interprété par Boris Grebenchikov; dans le second, par le chœur "Okolitsa" de la ville d'Odintsovo.

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Славное море – священный Байкал /Glorieuse mer, Baïkal sacré.
Texte : Dmitri Davydov ~ Musique populaire

 

Glorieuse mer, Baïkal sacré,
Un brave navire, un tonneau d'Omoul.
Eh, Bargouzine, remue la haute vague,
Le gaillard n'a pas loin à voguer.

De lourdes chaînes, longtemps, j'ai remué,
Dans les monts Akatouï, longtemps, j'ai airé.
Un vieux camarade, à m'enfuir, m'a aidé,
j'ai repris vie, humant la liberté.

Chilka et Nertchinsk, maintenant, ne m'effraient plus ;
La garde de montagne, ne m'a pas attrapé,
les bêtes voraces, dans l’impénétrable forêt, ne m'ont pas touché,
La balle du tireur ne m'a pas même effleuré.

En plein jour, au cœur de la nuit, J'ai marché,
Contournant les villes ; de tous les côtés, je regardais.
les paysannes, de pain, me nourrissaient,
Les gars, en tabac, m'approvisionnaient.

Glorieuse mer, Baïkal sacré,
Un brave navire, un tonneau d'Omoul.
Eh, Bargouzine, remue la haute vague,
Le gaillard n'a pas loin à voguer.

Traduction : Sarah P. Struve

 

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7 octobre 2016 5 07 /10 /octobre /2016 08:39

Au début de la première guerre mondiale, l'écrivain et journaliste Vladimir Guiliarovski, écrivit le texte de la "marche des tirailleurs sibériens." sur une mélodie datant de la guerre russo-turque (1877-1878,) dont l'auteur reste inconnu. Les deux dernières strophes de cette chanson furent écrites et rajoutés durant la guerre civile. Durant celle-ci, deux autres textes furent composés sur le thème de la mélodie initiale ; la plus connue de ces marches est le « Chant des partisans de l'Amour,» dont les paroles furent écrites par Piotr Parfionov, en 1919. Le second texte qui sera l'hymne du régiment Drosdovski qui combattait du côté de l'armée blanche, fut écrit par le commandant P. Batorine.

 

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Марш Сибирских стрелков / Marche des tirailleurs sibériens (1915)
Vladimir Guiliarovski

Depuis la taïga, la taïga profonde,
depuis l'Amour, depuis le fleuve,
Silencieux, nuages orageux,
les Sibériens vont au combat.

La silencieuse taïga,
Les a élevée âprement,
Tempête orageuses du Baïkal,
Et neiges de Sibérie.

Ni fatigue, ni effroi,
Combattants le jour, combattants la nuit,
Seule apparaît la grise papakha,
Rabattue sur l'oreille, crânement.

Eh, Sibérie, Sibérie natale,
Pour toi, nous résisterons.
Aux vagues du Rhin et du Danube,
Ton salut, nous transmettrons

Saches, Sibérie, que dans les méchantes années,
En mémoire du glorieux pays,
Tes fils, défendrons
L'honneur d'un peuple immense.

La libre Rus' ressuscitera,
S’enflammant de notre foi
Et, entendrons cette chanson,
Les murailles de l'antique kremlin

Traduction: Sarah P. Struve

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20 septembre 2016 2 20 /09 /septembre /2016 16:03

Le 20 avril 1916, les premiers soldats du corps expéditionnaire russe débarquaient à Marseille. Pendant la Première Guerre mondiale, quatre brigades sont venues prêter main forte à l'armée française. Cette chanson de Victor Léonidov, parle du combat en champagne, de ce corps expéditionnaire, de la commune de Mourmelon dans le département de la marne, près du cimetière russe de Saint-Hilaire-le-Grand, où nombre de soldats du corps expéditionnaire russe, reposent.

L'auteur de cette chanson, Victor Leonidov, est né à Moscou, en 1959. Il s'est passionné dès l'enfance pour l'histoire, après l'achèvement du lycée, il est entré à l'institut d'État de Moscou d'archives historiques, qu'il a fini en 1981. Après le service militaire, il fait un doctorat à l'Institut de

l'histoire de l'URSS. En 1989, l'académicien Dmitry Likhatchev, l'a invité à travailler au Fond Soviétique de la Culture. Leonidov a été l'une des figures centrales participant au retour de l'héritage russe à l'étranger, dont notamment, le poète Nikolaï Touroverov ; lorsque des dizaines d'émigrés russes ont commencé à offrir au Fond de la Culture, les reliques familiales qu'ils avaient gardés précieusement. Léonidov a créé la première bibliothèque d'archives de l'émigration russe. À la même période il a commencé son activité de retour à la culture soviétique, des poètes oubliés et des peintres de l'émigration. Il a publié des articles et a participé à des émissions de radio et de télévision où, hors l'interprétation de ses chansons à la guitare, il lisait les poètes russes de l'émigration. Son cycle de reportages télévisés sur la chaîne "Kultura: "Тут шумят чужие города ~ Tut chumiat tchujye goroda ~ Ici bruissent les villes étrangères," jouissait d'une grande popularité. Victor Leonidov anime l’émission de radio «Берег Русский ~ Bereg rousski ~Rivage russe» à  «Радио России ~ Radio rossii» Dans ces émissions, il raconte et chante les poètes et les peintres oubliés russes. Les anciennes émissions, peuvent être écoutés sur la page de « Staroe radio. »

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Русские бригады / Les brigades russes
Виктор Леонидов / Victor Leonidov

 

Cœur stupide, arrête de battre
Á l’unisson de pensées précipitées,
Là-bas, sous Reims, en France,
Se cache la ville de Mourmelon,
Où pour l’honneur, non pour les décorations,
Des brigades russes, se battaient,
Défendant la province Champagne.

Et en 16, l’année maudite
Le long dun chemin de croix,
De Russie, des soldats s'en venaient
Afin de sauver la France.
Et l'Europe, pour sa joie,
S'étonnait de leurs attaques à la baïonnette.
Les brigades russes,
se battaient,
Pour, de leurs corps, protéger Paris.

Ici, tout est simple et journalier
Le grondement de la guerre, il y a longtemps, s'est tu
Seule une chapelle domine le cimetière,
repose un brave régiment d'infanterie.
L
es obus ne grondent plus
La terre a enlacé les soldats.
L
es brigadess russes se battaient,
Pour les champs français.

Le temps apaise la mémoire;
Dieu merci, nous sommes en vie,
Le pays natal est immence,
Où, se souvenir de tout, nous pouvons !
Nous ne nous tranchons pas les veines de dépit,
Nous n'inondons pas de tristesse, notre faute,
De ce que ces brigades soient délaissées,
De cette lointaine guerre oubliée.

Seulement, quelque chose geint et tenaille,
Pas moyen de s'endormir.
Vers les champs dorés de Champagne;
Le sort en est jeté; alors, en route,
Là, où l'âme du légionnaire,
Ne résonnera pas telle une corde;
De ce que les tombes de Saint-Hilaire
Soient notre guerre commune !

Cœur stupide, arrête de battre
Á l’unisson de pensées précipitées,
Là-bas, sous Reims, en France,
Se cache la ville de Mourmelon,
Où pour l’honneur, non pour les décorations,
Des brigades russes, se battaient,
Défendant la province Champagne.

Traduction: Sarah P. Struve.

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7 mai 2016 6 07 /05 /mai /2016 14:54

L'auteur du poème « Ne sommes-nous pas des gens de Leningrad ~ Ved my jè s toboï leningratsy ~ Ведь мы же с тобой ленинградцы,» est Max Dakhie (1932 ~ 1996,) Max Dakhie était un poète, journaliste, cinéaste, ainsi qu'un auteur de livres pour enfants. Nombre de ses poèmes ont été mis en musique par des compositeurs célèbres et sont devenues des classiques de la chanson russe.

Victor Plechak a composé la musique de la chanson, il est né en 1946, à Leningrad. Il est l'un des compositeurs russes les plus demandés. Maitre émérite des arts de la Fédération de Russie, lauréat du prix du gouvernement de Saint Petersbourg, président de la section musique populaire de l'union des compositeurs de Saint Petersbourg.

L'interprète de "Ne sommes-nous pas des gens de Leningrad," Guerman Orlov, est né en 1929 au village de Krasnaïa dolina, dans l'Oblast' de Voronej (actuellement Oblast' de Koursk.) En 1934, son père intégrant les rangs de la marine de guerre, la famille déménage à Kronstadt. De 1941 à 1945, Orlov se retrouve dans Léningrad assiégé. Il sert au théâtre des armées de la flotte de la Baltique et sera blessé en novembre 41. Orlov a pris part, en tant qu'artiste, aux concerts donnés sur des navires de guerre, des aérodromes, dans la légendaire forteresse « Orechek » de la ville de Chlisselbourg, ainsi qu'à l'arrière des lignes allemandes, sur l'île de Lavasaari. Guerman Orlov est décoré de l'ordre de la Guerre patriotique du I° degré.

Dans l'après-guerre il est devenu l'un des artistes principaux de l'estrade soviétique. Il Travaille au "Lenkontsert," actuellement « Petersbourg-Theatre,» il a interprété des rôles dans plusieurs films. Guerman Orlov est décédé à Saint Petersbourg, le 7 décembre 2013.

Le siège de Leningrad dura 872 jours, du 8 septembre 1941, au 27 janvier 1944. Il fit 1 800 000 victimes, dont aux moins 500 000 soldats soviétiques et 1 200 000 civils.

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Ведь мы же с тобой ленинградцы ~ Ne sommes-nous pas des gens de Leningrad

Texte : Max Dakhie ~ Musique : Victor Plechak

Te rappelles-tu, te rappelles-tu camarade,
Bien que le souvenir en soit lourd,
Comme la tempête à travers les reflets d’incendies
Soufflait le long des rues mortes ;
A mort, nous savions nous battre,
Buvant le malheur jusqu'à la lie,
Ne sommes-nous pas des gens de Leningrad,
Nous savons ce que guerre signifie.

Te rappelles-tu : les ruines qui fument
Et, de quelqu'un, le crie interrompu...
Mais ici, tout le monde était de Leningrad,
L'enfant, le vieux et le soldat.
Du blocus, l'immortelle fraternité,
Qui paya notre dette pleinement.
Ne sommes-nous pas des gens de Leningrad,
Nous savons ce que guerre signifie.

Nous nous souvenons à travers les années
L'horizon noyé d'explosions
Et comme depuis les usines gelées
Nos tanks grondants, s'en allaient au front,
Ne laissant pas les âmes se courber,
Nous croyions, qu'avec nous était le pays.
Ne sommes-nous pas des gens de Leningrad,
Nous savons ce que guerre signifie.

Nous connaissions le désespoir et le courage
Dans les nuits du blocus sans feu,
L'essentiel était, que très fort, nous desirions
Survivre jusqu'au jour victorieux,
Avec cela, nous ne pouvons, à jamais, nous en séparer
En nous, reste fidèle la mémoire de l'exploit.
Ne sommes-nous pas des gens de Leningrad,
Nous savons ce que guerre signifie.

Traduction : Sarah P. Struve

 

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4 avril 2016 1 04 /04 /avril /2016 09:34

"Дед Агван ~ Grand-père Agvan," est un poème d'Igor Rasteriaev, que StengazetA a déjà présenté. Rasteriaiev, l'a consacré au soixante-dixième anniversaire de la victoire du 9 mai 1945, victoire appartenant à tous les soldats soviétiques. le grand-père de Rasteriaev était Arménien, mais il aurait pu tout autant être Azéri, Kazakh, Ouzbek, ou bien de n'importe quel autre peuple frère de l'espace soviétique.

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Дед Агван ~ Grand-père Agvan
Un poème d'Igor Rasteriaev

Je n'ai pas connu mes grands-pères
Les voir, je ne le pouvais.
Les deux sont morts
Avant que  je
ne vienne sur terre,

Mais, par le destin, je n'ai pas été abandonné
Je suis, de toute façon, heureux,
A côté de moi et, même s'il était adoptif, il y avait un grand-père,
Il était, profondément aimé,

Il n'était pas russe ; c'était un arménien,
Du peuple , de la campagne:
Agvan Tigranitch Grigorian
Né en 1926.

C'était un héros, un vétéran,
Comme sorti tout droit d'un livre
Et moi, je lui glissais
Dans son col, des glaçons.

Je savais tout depuis mon enfance, sur la guerre,
Car, sans aucune retenue, grand-père,
Chaque jour, me l'enseignait,
Avec une assiette de brouet.

Tout s'était passé ainsi : il paissait paisiblement
Des brebis au pied de l'Ararat
Quand brusquement, sur nous est tombée
L'essaim allemand,

Afin qu'il n'y ait plus,
Ici, dans la nature, ni russes, ni arméniens,
Mais là, est arrivé grand-père Agvan,
Et il était sacrement contre tout cela.

Il est vrai qu'il n'est pas venu seul...
Telles des rivières, affluaient là-bas,
Des milliers de Géorgiens,
De kazakhes, d'Azeris, d'Ouzbeks...

Foule aux langages bigarrés,
Ils se sont installés dans les tranchées.
Et toute cette troupe, dans ces tranchées,
S'est, instantanément, russifiée.

Cette fois là, à la place des agneaux,
Il y avait de tout autres animaux.
Grand-père, dans sa visée,
Paissait des « Tigres, » faisait tourner bourrique des « Panthères »...

La conversation avec lui, se faisait en russe,
Au début, pas idéalement,
Mais la phrase « la tourelle a été arrachée »
Il là comprenait littéralement.

Avec grand-père je pouvais manger
Jusqu'à trois assiettes de cette bouillie,
Écoutant comme ils sont partis,
Vers l'ouest, marchant à pied.

Et, comme toujours, pour l'énième fois,
Ils en ont foutu...
Et après, suivait cette histoire,
Comme dans un feuilletons sentimental :

« Berlin, avril, la terre tremble,
Les obus, les balles, en grêle... »
Et grand-père le long d'une rue, court
Avec une mitraillette prise à l'ennemi

Des maisons détruites, tout autour,
Telles les crêtes des monts caucasiens.
Avec lui, grand-père à cinq grenades
Et puis, brusquement, là, sur un tas de brocaille,

Couché et geignant de terribles blessures,
Seul, tel dans la tempête, une paille,
Un jeune gars, lui ressemblant,
Mais, en uniforme allemand.

Il montre à grand-père, une fenêtre,
Expliquant avec ses mains,
Qu'il meurt et est couché,
Au pied de son foyer.

Qu'il y a ses parents, là-bas,
Qu'il est un local, un Berlinois,
Que la guerre l'a ramené
Jusque devant son entrée.

Et grand-père, par-dessus son barda,
Bien qu'il ne soit pas, lui-même, très fort,
Le chargea et, à l'étage le monta,
Là-bas, où il y avait maman et papa,

Où, après une explosion, une poutre s'était affaissée
Là, où une veilleuse luisait :
« Accueillez, Frau,
Votre soldat allemand... »

Grand-père, parlant de cet instant ;
Brusquement, devenait différant :
Parlant du terrible cri maternel,
Racontant, comment il est resté là-bas.

Comme, dans la cuisine, où brûlait un chandelier,
De l'eau, on lui a réchauffé,
Comme de la boue et de sa haine, il s'est lavé,
Accumulée depuis tant de semaines et d'années,

Comme il a dormi dans des draps blancs,
Au milieu de la guerre et de l'enfer,
Rêvant des jours de paix
Au pied de l'Ararat, dans la vallée,

Comme le matin, à nouveau, il s'en est allé
Vers la date proche de la victoire,
Entendant derrière lui « Dankeschöne, »
Lui, il répondit : « Adieu... »

Là, toujours, je l'interrompais,
N'écoutant ce qu'il disait, qu'à moitié :
« Papy, qu'est-ce que c'est, que ces bêtises ?
Allez, raconte comment vous avez tiraillés ! 

Raconte comme dans le feu, tu brûlais,
Comment sur une mine, tu as presque sauté... »
Cela ne m'intéressait pas,
L'histoire sur les draps Berlinois.

Mais grand-père, je ne sais pourquoi, se taisait
Et, il allait chercher du rab de brouet,
Que dans ma bouche, il fourrait,
Afin, que de mûrir, je puisse me dépêcher...

Il n'est plus là
Et enfin, brusquement j'ai réalisé :
Ce jour-là, ce fut le principal des combats,
Un combat pour le titre d'être humain.

Traduction , adaptation: Sarah P. Struve.

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9 mars 2016 3 09 /03 /mars /2016 13:13

"Летят утки ~ letiat outki ~ Passent les canards," est une chanson populaire de Russie centrale. Elle n'a pas d'auteurs connues. En voici deux interprétations.

Dans le premier vidéogramme, la chanson est interprétée par le Chœur populaire russe de Voronej.
Le second vidéogramme reprend une audio rare, où cette chanson est interprétée par Boulat Okoudjava.

~~~~~~~~~~~

Летят утки ~ Passent les canards

Chanson populaire

Passent les canards, passent les canards, ainsi que deux oies.
Oh, celui que j'aime, celui que j'aime, je ne l'attendrai pas

Toute jeune, me suis énamourée, me suis énamourée,
Oh, à savoir, ma destinée, à savoir, ma destinée est là …

De Voronej, mon aimé est parti, mon aimé est parti, loin.
Oh, maintenant, maintenant rien ne le fera s'en retourner.

Quand donc, mon aimé, quand donc, mon aimé, laisseras-tu tomber,
Oh, les contes … ne conte pas ce que tu sais.

Oh, comme c'est difficile, oh, comme c'est difficile de se séparer ;
Oh, les yeux regardent, les yeux regardent, laissant les larmes couler.

Fleurit l'épi, fleurit l'épi, vers la terre, s'est penché,
Oh, pensant à mon aimé, à mon aimé, mon cœur geint.

Traduction:  Sarah P. Struve.

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28 octobre 2015 3 28 /10 /octobre /2015 14:28

 

L'auteur de "Мир такой кромешный ~ Mir takoï kromechny ~ Le monde est si sombre," David Markish, est un écrivain russe, né à Moscou en 1938. Son père, Peretz Markish, poète de langue Yiddish, originaire de Volhynie, a été membre du comité antifasciste juif et, à ce titre, fut fusillé en 1952. David Markish est l'auteur de nombreux romans, plusieurs d'entre eux, ont été traduits en français. Voici un extrait d'un entretien que Markish accorda à Mark Tsibulsky :

(...)M.T. - Je sais, que Vissotski a chanté deux chansons sur vos textes.
D.M. – Oui, "Metchitsa strelka spidometra ~  l'aiguille du compte-tours,
s'agite," et "Mir takoï kromechny ~ Le monde est si sombre." Ces textes se trouvent sur internet, mais comportent de nombreuses inexactitudes ; et puis, Volodia les chantait, lui-même, pas tout à fait comme je les avais écrits. Volodia m'a demandé le texte de "Le monde est si sombre," que j'avais déjà écrits plus tôt, alors qu'il me demanda d'écrire pour lui, le second texte. Il chantait cette chanson , le plus souvent, dans des rencontres semi-clandestines . Il la chantait dans différentes maisons municipales, dans des clubs non officiels, où venaient des officiers. Il me racontait qu'il interprétait cette chanson principalement, dans ces endroits. (…)

 

la vidéo, ci-après, reprend un audiogramme, peut être l'unique de cette chanson, qui date, selon les avis, soit de 1961, soit de 1962.

_______________________

Мир такой кромешный ~ Le monde est si sombre
Texte: David Markish ~ Musique: Vladimir Vissotski

Le monde est si sombre,
Été comme hiver, il est enneigé,
Un homme marche de par le monde,
Un homme bon, un pauvre pécheur,
Qui est ton Dieu, quel est ton idole ?
Toi-même, tu ne le sais
Et, tu souffres en chemin,
Mon cher être humain.
 
Écoute, gamin Vania,
Ce monde est tel les Gitans,
Fleurira, puis se fanera
Et à nouveau refleurira.
Peut-être, laisseras-tu un fils sur cette terre,
Peut-être, est ce ainsi, qu'aux ténèbres, tu retourneras,
Telle une paire de pavots bleus,
S'épanouiront, à nouveau, tes yeux.
 
Traduction : Sarah P. Struve

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  • : STENGAZETA - ПАРИЖСКАЯ СТЕНГАЗЕТА
  • : Le mot « Stengazeta » est un acronyme voulant dire « journal mural ». Stengazeta de Paris publie des traductions de chansons russes contemporaines et/ou populaires, ainsi que des articles d'opinions. Il m’a semblé utile, de faire percevoir à travers ce blog, la Russie et ses cultures, hors du prisme propagandiste et réducteur que véhiculent les pouvoirs politiques, économiques & médiatiques occidentaux. S. P Struve
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