"Песня про Юрия Прищепного ~ Pesnia pro Iouri Prichtchepnovo ~ La chanson de Iouri Prichtchepnov" est une chanson que Igor Rasteriaev a consacrée à l’un de ces jeunes qui s’en allèrent défendre leur patrie à l’heure où l’intelligentsia bien pensante, n’était plus que préjugé occidentaliste, salissant par conformisme intellectuel, le courage et le dévouement de ces jeunes. À l’heure où, comme de nos jours en Ukraine, les politiques indifférents, impuissants n’était plus qu’Occident clinquant, monnayant et colonisant. Face à la folie fascisante de l'ultra nationalisme intégriste, des militaires perdus et sans aucun soutien moral, s’en allaient combattre comme ils pouvaient, de leur vie, le mal qui voulait plonger toute la Russie dans un bain de sang et de haine ethnique. Au début des années 2000, il fallut bien endiguer cette bacchanale égoïste et sanglante, menant le pays à la dislocation. Cette chanson parle de ces héros anonymes, souvent des jeunes de la campagne, qui périrent en patriotes d’un pays qui en cette année 2001, commençait seulement à reprendre conscience de lui-même, à renaitre.
Voilà ce que disait Igor Rasteriaev de sa chanson, en 2011: « avant que de jouer, je voudrai faires une petite présentation de cette chanson, parce que cette chanson est 100% nouvelle, c’est hier que je l’ai joué à un concert, pour la première fois, dans le club moscovite « Tochka » Cette chanson s’appelle « Chanson d'Ioura Prichtchepnov.» C’est un gars de ma génération, du lieu-dit Soubbotine. C’est le lieu-dit voisin avec Rakovka. Ce gars est mort héroïquement durant la seconde guerre de Tchétchénie. Étant gravement blessé, il a attiré le feu sur lui. La rue principale de Soubbotine porte son nom. Avant de mettre cette chanson en ligne, de la jouer à des concerts, il m’a semblé indispensable de la montrer au père d'Ioura. Ioura est décédé le 26 mai 2001. Aujourd’hui, il aurait 30 ans… »
Voici une vidéo qui reprend la chanson de Rasteriaev, sur des archives des deux guerres de Tchétchénie.
P.S. La traduction du texte, en français, est dédiée aux combattants des forces de l’intérieur « Berkout » tombés sous les balles nazies et enfermés dans les geôles de la junte de Kiev, ainsi qu’aux prisonniers politiques en Ukraine.
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Песня про Юрия Прищепного / La chanson de Iouri Prichtchepnov
Igor Rasteriaev
L’été est sur sa fin, de chaleur, le soleil flamboie,
Seulement, il ne faut pas, en raison de cela, nous effrayer ;
Nous avons connu des températures plus élevées,
Ne sommes-nous pas des gamins de Volgograd.
Par habitude, je m’élance bravement de la colline,
J’entre à nouveau dans le village Soubotine,
Je vois sur une palissade une tablette bleue
« Rue du héro Ioura Prichtchipnov ».
Iourka est de ma génération, nous sommes de ces gamins
Qui, après le gouter, dans les jardins d’enfants,
Ayant rajusté leurs shorts, se rassasiaient de bouquins,
Dessinant au stylo, des tanks.
Tout n’était que merveille : le monde chantait la paix,
L’ourson olympique, quelque part, s’envolait,
Et personne ne s’imaginait, qu’en réalité
De nouveaux soldats naissaient en cette année.
Cette année-là, naissaient ceux, qu’après,
On enverrait au pas, dans des défilés montagneux,
Afin qu’ils rencontrent d’autres, Légèrement plus allés,
Un peu plus barbus et plus âgés qu’eux.
Ceux qui payèrent pour la lâcheté d'autrui,
S’en allant droit sous les balles, sans se vouter,
Se transformant en larmes, se transformant en fierté,
En tablette bleue des rues des lieux-dits…
Le temps ne soigne pas la douleur, il ne fait que la dompter.
Je me sens continuellement taraudé par une pensée :
« Voila que passent les années, mais ce n’est pas moi qui grandis :
C’est simplement Iourka qui, de jour en jour, rajeuni. »
Mais, j’y crois dur comme fer, viendra le temps
Et dans l’immense livre de l’histoire des temps
En l’année quatre-vingt, pareilles à des pierres, se coucheront,
Des tablettes bleues, symboles d’une génération.
Les tablettes nous crieront ouvertement :
"Il faut vivre dignement ! Il faut vivre proprement !"
Tout ce qui fut Ioura, tout ce qui fut enfance,
Brusquement, devint passé, à cet instant …
Traduction : Sarah P. Struve.
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