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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 17:00

"Песня про Юрия Прищепного ~ Pesnia pro Iouri Prichtchepnovo ~ La chanson de Iouri Prichtchepnov" est une chanson que Igor Rasteriaev a consacrée à l’un de ces jeunes qui s’en allèrent défendre leur patrie à l’heure où l’intelligentsia bien pensante, n’était plus que préjugé occidentaliste, salissant par conformisme intellectuel, le courage et le dévouement de ces jeunes. À l’heure où, comme de nos jours en Ukraine, les politiques indifférents, impuissants n’était plus qu’Occident clinquant, monnayant et colonisant. Face à la folie fascisante de l'ultra nationalisme intégriste, des militaires perdus et sans aucun soutien moral, s’en allaient combattre comme ils pouvaient, de leur vie, le mal qui voulait plonger toute la Russie dans un bain de sang et de haine ethnique. Au début des années 2000, il fallut bien endiguer cette bacchanale égoïste et sanglante, menant le pays à la dislocation. Cette chanson parle de ces héros anonymes, souvent des jeunes de la campagne, qui périrent en patriotes d’un pays qui en cette année 2001, commençait seulement à reprendre conscience de lui-même, à renaitre.

Voilà ce que disait Igor Rasteriaev de sa chanson, en 2011: « avant que de jouer, je voudrai faires une petite présentation de cette chanson, parce que cette chanson est 100% nouvelle, c’est hier que je l’ai joué à un concert, pour la première fois, dans le club moscovite « Tochka » Cette chanson s’appelle « Chanson d'Ioura Prichtchepnov.» C’est un gars de ma génération, du lieu-dit Soubbotine. C’est le lieu-dit voisin avec Rakovka. Ce gars est mort héroïquement durant la seconde guerre de Tchétchénie. Étant gravement blessé, il a attiré le feu sur lui. La rue principale de Soubbotine porte son nom. Avant de mettre cette chanson en ligne, de la jouer à des concerts, il m’a semblé indispensable de la montrer au père d'Ioura. Ioura est décédé le 26 mai 2001. Aujourd’hui, il aurait 30 ans… »  Kharkov-le-16-mars-2014.jpg

Voici une vidéo qui reprend la chanson de Rasteriaev, sur des archives des deux guerres de Tchétchénie.

P.S. La traduction du texte, en français, est dédiée aux combattants des forces de l’intérieur « Berkout » tombés sous les balles nazies et enfermés dans les geôles de la junte de Kiev, ainsi qu’aux prisonniers politiques en Ukraine.

~~~~~~~~~~~~

Песня про Юрия Прищепного / La chanson de Iouri Prichtchepnov
Igor Rasteriaev

L’été est sur sa fin, de chaleur, le soleil flamboie,
Seulement, il ne faut pas, en raison de cela, nous effrayer ;
Nous avons connu des températures plus élevées,

Ne sommes-nous pas des gamins de Volgograd.

Par habitude, je m’élance bravement de la colline,
J’entre à nouveau dans le village Soubotine,
Je vois sur une palissade une tablette bleue
« Rue du héro Ioura Prichtchipnov ».

Iourka est de ma  génération, nous sommes de ces gamins
Qui, après le gouter, dans les jardins d’enfants,
Ayant rajusté leurs shorts, se rassasiaient de bouquins,
Dessinant  au stylo, des tanks.

Tout n’était que merveille : le monde chantait la paix,
L’ourson olympique, quelque part,  s’envolait,
Et personne ne s’imaginait, qu’en réalité
De nouveaux soldats naissaient en cette année.

Cette année-là, naissaient ceux,  qu’après,
On enverrait au pas, dans des défilés montagneux,
Afin qu’ils rencontrent d’autres, Légèrement plus allés,
Un peu plus barbus et plus âgés qu’eux.

Ceux qui payèrent pour la lâcheté d'autrui,
S’en allant droit sous les balles, sans se vouter,

Se transformant en larmes, se transformant en fierté,
En tablette bleue des rues des lieux-dits…

Le temps ne soigne pas la douleur, il ne fait que la dompter.
Je me sens continuellement  taraudé par une pensée :
« Voila que passent les années, mais ce n’est pas moi qui grandis :

C’est simplement Iourka qui, de jour en jour, rajeuni. »

Mais, j’y crois dur comme fer, viendra le temps
Et dans l’immense livre de l’histoire des temps
En l’année quatre-vingt, pareilles  à des pierres, se coucheront,
Des tablettes bleues, symboles d’une génération.

Les tablettes nous crieront ouvertement :
"Il faut vivre dignement ! Il faut vivre proprement !"
Tout ce qui fut Ioura, tout ce qui fut enfance,
Brusquement, devint passé, à cet instant …

Traduction : Sarah P. Struve.

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15 mars 2014 6 15 /03 /mars /2014 06:00

"Над окошком месяц  ~Nad okochkam mecïats ~ Au-dessus de la fenêtre le croissant de lune."  est  une rchanson populaire russe, sur un poème de Sergueï Essenine (1895 –1925) poème qu’il écrivit en août 1925, quelques mois avant sa mort.

FrankelC’est le compositeur soviétique  Yan Frenkel, originaire d’une famille Ashkenaz de Kiev, décédé en 1989 à Riga, et qui repose au cimetière de Novodivitchi de Moscou ,  qui en composa la musique pour le film "Корона Российской империи ~ korona Rossiisskoï imperii ~ La couronne de l’Empire russe" sorti en 1971.

Frankel a composé nombre de musiques et de chansons de films. il écrivit, parallèlement, les musiques des chansons de nombreux chanteurs soviétiques célèbres, telle Ludmila Zykina.

Essenine-Topol.jpgVoici deux vidéogrammes pour illustrer cette chanson.
Dans le premier,
elle est interprétée Par le cœur académique d’Etat de Riazan et L'orchestre symphonique de Riazan sur un arrangement musical  d'Evgueni Papov.
Dans le second  vidéogramme, 
sur un montage de "pustinnik50" on peut entendre la bande son originale du film avec l’interprétation de l’acteur Vladimir Ivachov (1935 ~1995.).

~~~~~~~~~~

Над окошком месяц  / Au-dessus de la fenêtre le croissant de lune
Paroles : S. Essenine  ~ Musique Y. Frankel

Au-dessus de la fenêtre le croissant de lune, sous la fenêtre le vent.
Un peuplier dénudé, clair  et argenté.
Le pleure lointain d’un accordéon, voix esseulée,

Si familier et tellement  éloigné.
Le pleure lointain de l’accordéon, voix esseulée.

Si familier et tellement  éloigné.

Pleure et rit la chanson téméraire.
Où est tu mon tilleul ? Tilleul séculaire ?

Moi-même, aux aurores,  les jours de fête, il fut un temps,
Mon accordéon déployé, je m’en allai voir mon aimée.

Pour mon aimée, je ne représente plus rien, maintenant.
Je  pleure et rit au son d’une chanson étrangère.

Au-dessus de la fenêtre le croissant de lune, sous la fenêtre le vent.
Un peuplier dénudé, clair  et argenté.

Au-dessus de la fenêtre le croissant de lune, sous la fenêtre le vent.
Un peuplier dénudé, clair  et argenté.

Août 1925

Traduction : Sarah P. Struve.

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24 février 2014 1 24 /02 /février /2014 12:20

L’auteur de "Осеннее шоссе ~ Ossenié chaussée ~ Grand' route automnale" Léonide Aronzon,  est un poète russe. Il est né en 1939 à Leningrad. Durant le blocus,il est évacué dans l’Oural.  Après avoir terminé l’institut pédagogique de Leningrad, il enseigne dans une école du soir, parallèlement, il écrit des scénarios pour des documentaires de vulgarisation scientifique. Au début des années 1960, il fréquente Joseph Brodsky.

Léonide Aronson est mort en 1970, lors d’un voyage en Asie centrale, à Tachkent, suite à une mauvaise manipulation de son fusil de chasse.

 

Piotr Malokhovski, l’auteur de la musique est né en 1961 à Leningrad. Après avoir étudié en classe de composition, le jazz dans une école de variété musicale ainsi qu’à l’institut de géographie de Leningrad, commence, à partir de 1979, à jouer dans des groupes de rock étudiants. Il continue à travailler parallèlement comme professeur de sociologie à l’institut médical, c’est là qu’il rencontre Svetlana Sourganova, alors étudiante en médecine. En 1988, ils créent ensemble le groupe « Нечто иное ~ Nitchto inoïè ~ Quelque chose d'autre. »

Svetlana Sourganova  se souvient de Malokhovski : «  Deux rencontres ont réellement influencé ma destinée me mutant  de l’état de pédiatre à celui de musicien. La principale rencontre a eu lieu alors que j’étais encore étudiante à l’institut médical, c’était cette rencontre avec Piotr Malakhovski. À part le fait qu’il est musicien, auteur de chansons, il est également biologiste par ses études. C’est quelqu’un, qui toute sa vie, s’est pris la tête, toute sa vie, a hésité, ne pouvant faire de choix entre la biologie et la musique. Au moment où j’étudiais à l’institut, il y enseignait les sciences sociales et la géographie. Mais, voilà, il m'a vu et s'est accroché à moi (…) Il est la personne, qui a prédéterminé mon destin ultérieur. Malgré le fait que je sois sortie de l'école médicale avec un diplôme rouge, malgré le fait que je finisse ensuite l'académie médicale pédiatrique, J’ai quitté tout cela vers  la musique. Malokhovski  me persuadait sans arrêt que cela me réussissait plus tôt bien. Et finalement je l’ai écoutée ». (Interview au canal02-TV de septembre 2005)

Sourganova est née en 1968, sa mère adoptive est biologiste. Elle a commencé à écrire à l’âge de 14 ans. Sourganova travaille avec Malokhovski jusqu’en 1993, année où elle crée un nouveau groupe avec Diana Arbenina ; « «Ночные снайперы ~Notchnyie Snaïpery ~ Snipers nocturnes » tout en continuant de temps en temps à se produire avec le groupe « Nitchto inoiè. » Elle quitte les "Snipers nocturnes"  en 2002.

Voici une magnifique vidéo de "AVV17N01" où, Svetlana Sourganova rejoint le poète Léonide Aronzon, prématurément disparu, dans son poème « Осеннее шоссе ~ Ossénié chaussée ~ Grand' route automnale » qu'il écrivit en 1961.

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Осеннее шоссе ~ Grand' route automnale
Paroles : Léonide Aronzon / Musique : Piotr Malokhovski

Des églises blanches au-dessus de la patrie, là où je suis seule.
Quelque part le fleuve, tel le cafard, enserrant l’isthme.
Des oiseaux noirs volent au-dessus de moi, pareilles à  des cibles.
Dépassant les arbres, des chevaux galopent indéfiniment.

Voici la grand’ route, l'odeur  légère de l’automne enfumé.
L'été s’est consumé, quelques derniers nids sont restés.

Octobre déchiqueté et, en coup de vent, passent les futaies.
Voilà le fleuve, tel le cafard ; au-delà, qu’en est-il resté ?


Je survolerai, lançant un cri, pareil à un oiseau automnal.
Tout ce qui arrivera, excepté la mort, de ma foi, je l’accepterai,

À côté du vent, telle la rivière longeant  la feuillée.
Près de l'amour et pas si loin de la capitale.

Voilà les arbres, de nuit, dans la forêt, ne sont-ils pas effrayés ?
Les phares jaunes blessent les feux et derrière eux

Des ombres courent, se précipitant dans les futaies.
L'asphalte mouillé se reflète dans la peau de ceux, aimés.

Des églises blanches et nos éternels amusements,
Tout reste, est resté et,  leurs encolures comme allongés,

Des chevaux galopent et nagent, dans les herbes, s'enfonçant,
De noirs oiseaux, vont et viennent au-dessus de leur reflet.

Tout reste. Aussi, bonjour ma tardiveté !
Je ne trouverai pas, je perdrai, mais quelque chose se sera passé.

Après moi, dans ce monde, pour quelqu’un est resté,
Tel l'oiseau abattu par un coup de feu, l'automne déchiqueté.

Je survolerai, lançant un cri pareil à un oiseau automnal.
Tout ce qui arrivera, excepté ma mort, de ma foi, je l’accepterai,

À côté du vent, telle la rivière longeant  la feuillée.
Près de l'amour et pas si loin de la capitale.

Tout reste. Aussi, bonjour ma tardiveté !
Je ne trouverai pas, je perdrai, mais quelque chose se sera passé.

Après moi, dans ce monde, pour quelqu’un,  est resté,
Tel l'oiseau abattu par un coup de feu, l'automne déchiqueté.

Traduction : Sarah P. Struve.

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8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 08:52

"Весна на заречной улице ~ Vesna na Zaretchoï oulitsy ~ Le printemps dans la rue Zaretchnaïa" est une chanson issue du film homonyme de Marlen Khoutsiev, réalisé en 1956 et inédit en France.

L'auteur des paroles, Alexis Fatianov (1919 – 1959)  est l’auteur de nombreuses chansons d’après-guerre, sa poésie est faite de mots simples et essentiels. Outre le fait d’être poète, il chantait, jouait du piano et de l’accordéon. Décédé brutalement à l’âge de 40 ans, il repose au cimetière de Vagankovo à Moscou.

Le compositeur  de la musique ; Boris Mokrooussov, (1909 - 1968) jouait déjà à l’âge de 13 ans des instruments à cordes, dont la mandoline. Il commença à composer de la musique alors qu’il n’était encore qu’écolier. Il est enterré au cimetière de Novodevitchi  à Moscou.Vesna na Zarechnoj ulitse

Sur le vidéogramme, ci-après, la chanson est interprétée par Boris Grebenchikov.

Vous pouvez également visionner le film en V.O. ici.

        ~~~~~~~~~~

Весна на заречной улице / Le printemps dans la rue Zaretchnaïa
Fatianov
~ Boris Mokrooussov

Je ne  sais pas quand viendra le printemps.
Passeront les pluies… fonderont les neiges…
Mais toi, ma rue natale,

Tu m’es chère, même dans le mauvais temps.

Dans cette rue, adolescent,
Je poursuivais les pigeons, sur les toits.
Et, là, à ce carrefour,
Mon amour, jai rencontré.

Maintenant, je  suis malheureux de t’avoir rencontré,
Mon âme est pleine de toi…
Dans ce monde, pourquoi, pourquoi,
Y-a-t-il des amours non partagés…

Lorsque, dans la rue  Zaretchnoïa,
Les lumières sont éteintes,
Brûlent, les fours Martin,
Ils brûlent, jour et nuit.

Je ne veux pas d’autre destinée.
Je ne changerais pour rien,
Ce passage par l’usine,
Qui a fait de moi, quelqu’un.

Dans le monde, il y a plein de rues célèbres,
Mais d’adresse, jamais  je  n’en changerais.
Tu es devenue la plus importante dans ma destinée,
Ma chère rue natale !

Traduction : Sarah P. Struve.

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6 janvier 2014 1 06 /01 /janvier /2014 10:59

iouli-kim.jpg"Губы окаянные ~ Gouby okaianyie ~ Lèvres maudites" fut écrit par Yuli Kim pour le film de Nikita Mikhalkov : Пять вечеров  ~ pïat’ vetcherov ~ Cinq soirées, sorti en 1979.  C’est l’acteur Stanislav Lyubshin qui l'interprète dans le film, avec la voix de Sergueï Nikitine.
L’auteur de cette chanson : Yuli Kim est né en 1936 à Moscou.  Son père, interprète de coréen, fut fusillé en 38 et sa mère, professeur de littérature, déportée jusqu’en 1946.
Après avoir terminé ses études à l’institut pédagogique d’Etat de Moscou, Il est affecté sur la presqu’ile de la Kamtchatka où il enseigne l’Histoire, la littérature et les sciences sociales, puis travaille encore quelques années comme professeur à Moscou. Déjà à cette époque, Kim écrit ses chansons et les interprètes.
À partir de 1962 il participe activement  au mouvement dissident de défense des droits, ce qui le contraint à utiliser pour ses œuvres un pseudonyme (Y. Mikhaïlov) et ce, jusqu’en 1985.
De nos jours, Yuli Kim continue à écrire ; l’une de ses dernières œuvres connue, date de 2010. Il met alors, en musique le dessin animé du réalisateur Garri Bardine   "Le Vilain Petit Canard ."Voici donc l'extrait du film où Lyubshin interprète avec la voix de Nkitine, cette chanson.

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Губы окаянные / Lèvres maudites
Yuli Kim

Lèvres maudites, pensées cachées.
Amour embrouillé, petite tête écervelée.

Amour embrouillé, petite tête écervelée.

Lèvres, vous vous souvenez de tout ; pensées, vous savez tout,
À quel point par cela, mon cœur, vous peinez.
À quel point par cela, mon cœur, vous peinez.

J’appellerai une colombe, j’appellerai une argentée.
J’enverrai une lettre à ma dulcinée et à nouveau, nous recommencerons tout.
J’enverrai une lettre à ma dulcinée et à nouveau, nous recommencerons tout.

Lèvres maudites, pensées cachées.
Amour embrouillé, petite tête écervelée.
Amour embrouillé, petite tête écervelée.

Traduction ~ Sarah P. Struve

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11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 21:00

Cette chanson, souvent décrite comme n’ayant pas d’auteur est en fait l’œuvre du poète, journaliste, metteur en scène et barde que fut Boris Vakhniouk : né en 1933  dans la région de Kamene-Podolsk et décédé en 2005 dans un accident de la route. Il repose au cimetière de Kouzminskoe de Moscou, ville où il vivait.
Il fait ses études à l’Université Pédagogique Publique de Moscou et devient en 1959, professeur de littérature et de langue russe.
Correspondant pour la radio «Юность - Yunost’» puis pour le journal « Кругозор – Krougozor. » À partir de 1978 il travaille comme dramaturge et producteur de documentaires.
Guitariste, il met en musique ses poèmes à partir de 1955.                                        
Dans ce vidéogramme de rogovanova60, cette chanson est, interprétée par Vladimir Vissotski et, pour le public, elle évoque immanquablement  Marina  Vlady qui fut sa dernière épouse.

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Глаза то лукаво блестят / Tes yeux brillent malicieux

Boris Vakhniouk

Tes yeux brillent malicieux,
Tantôt, regardent fâchés,
Tantôt cafardent silencieux
Quelqu’un n’est toujours pas oublié.

Je comprends comme c’est étrange
De chercher une réponse dans ces yeux,
Ces yeux pour qui est égale
Que je sois ou non près d’eux

Tes yeux brillent malicieux,
Tantôt regardent fâchés,
Tantôt cafardent silencieux
Quelqu’un n’est toujours pas oublié.

Mais j’attendrai ce jour,
J’attendrai
Ce jour où tu ne pourras vivre sans moi,
Non, tu ne pourras. Mais pour l’instant…

Tes yeux brillent malicieux,
Tantôt regardent fâchés,
Tantôt cafardent silencieux
Quelqu’un n’est toujours pas oublié.

Traduction : Sarah P. Struve

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24 novembre 2013 7 24 /11 /novembre /2013 13:00

"Когда мы покидали свой любимый край~ Kogda my pokidali svoï lioubimyi kraï ~ Lorsque nous abandonnions notre contrée aimée" a était écrit en une résonance directe de la libration de Rostov-sur-Don en 1943, par les troupes de l’armée rouge.
Les auteurs de ces vers étaient deux littérateurs d’un journal du front : М. Talaèvski et Z. Katz. Modeste Tabatchnikov, leur camarade de combat et  directeur artistique de l’ensemble de danses et de musique de la deuxième armée de la garde, en écrivit la musique. Cette chanson régulièrement jouée et chantée sur le front, était particulièrement populaire au quatrième front Ukrainien.

"Lorsque nous abandonnions notre contrée aimée" est ici interprétée par Garik Sukatchev et Piotr Todorovski.

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Когда мы покидали свой любимый край / Lorsque nous abandonnions notre contrée aimée
Musique : M. Tabatchnikov ~ Paroles: М. Talaèvski, Z. Katz 

Lorsque nous abandonnions notre contrée aimée,
Et, silencieux, vers l’est, nous reculions,
Au-dessus du Don paisible,
Sous notre vieil érable,
Longtemps, ton fichu, se profilait.

Je n'ai pas entendu tes mots, mon aimée,
Mais je savais que dans ta tristesse, tu m’attendrais.

Ce n’était pas les feuilles vermillon,
Mais nos plais,

Qui, sur le sable du fleuve, brûlaient.

Labourée par les obus, la steppe gémissait,
S’élevait au-dessus de Stalingrad, une noire fumée.

Et longtemps, très longtemps,
Au bord du fleuve Volga, grondant,

Le Don et, au-dessus de lui, toi, Je voyais.

À travers les tempêtes de neige, les bourrasques ; février
Est apparu pareil à une fête conquise au  combat.

Et à nouveau, nous voilà
Devant les remparts de Rostov
Dans notre cher pays aimé !

Aussi, mon amour grisonnant, bonjour.
Que virevoltent et tombent les flocons neigeux

Sur les berges du Don,
Sur les branches de l'érable,

Sur ton fichu rapiécé.

À nouveau nous quittons notre contrée aimée.
Non plus vers l'est, mais vers l'ouest, nous allons,

Vers le Dniepr et ses escarpements,
Vers les sables mouvants.

Maintenant c’est aussi sur le Dniepr, qu’est notre maison.

Traduction : Sarah P. Struve

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31 octobre 2013 4 31 /10 /octobre /2013 11:40

"Позабыт-позаброшен ~ Pozabyt pozabrochen ~ Oublié, abandonné" est une chanson populaire russe dont les auteurs sont inconnus. La chanson a de multiples versions, chacun chantant sa version sur des mots oubliés.  Il est vrai, qu’une source dit que l'écrivain Vadim Saphonov affirme dans son livre "Гранит и синь ~ Granit i Sin' " publié en 1979,  qu'il a écrit cette chanson durant les années de guerre civile, lorsque enfant, il vagabondait de par la Russie. Il semble impossible d'affirmer ou non la véracité des dires de Saphonov. Cependant, il semble que cette chanson soit apparue un peu avant, encore dans la Russie impériale, que sa popularité est venue peu à peu en lien avec les évènements révolutionnaires et surtout la guerre civile qui s’ensuivie. Elle était particulièrement rependue dans ses différentes variantes parmi les enfants-vagabonds les "Bezprizorniki" littéralement "sans surveillance" durant les années 20 et 30 du siècle dernier. Ces enfants-vagabonds se comptaient par centaines de milliers, sinon par millions, à travers toute la Russie ravagée par la guerre civile.

" Oublié, abandonné" a été chantée dans le premier film sonore fait en U.R.S.S.  "Le chemin de la vie" (1931) contribuant aussi à sa popularité. Pendant et après la Deuxième Guerre mondiale, la chanson est revenue de nouveau dans la rue. À cette époque, il y avait beaucoup d'orphelins sans foyer  - leurs maisons ayant brûlé, leurs parents, morts ou disparus - ces adolescents errants faisaient  l’aumône, en chantant des chansons.
 

Pour ma part, j'ai entendu cette chanson dès mon plus jeune âge ; le beau-père de ma mère, pour moi, c'était mon grand-père ; Guèorgui Pavlovitch Sleptsov, un autodidacte musical de génie, la jouait au piano et la chantait de sa voix de velours. Cette chanson était pour lui de l’ordre du vécu : Lui-même, enfant originaire du kraï de Stavropol, s’était retrouvé à l’âge de huit ans, durant la guerre civile, à vagabonder à travers le sud de la Russie, jusqu'à ce qu’un officier « l’adopte » et qu’il rejoigne l’Europe avec les restes de l’armée blanche, pour s’installer finalement à Paris où il rencontra ma grand-mère maternelle de beaucoup plus âgée que lui. Il vécut avec elle jusqu’à la mort de celle-ci. De cette voix magnifique, malheureusement, il n’a été fait aucun enregistrement.

    - La première vidéo est celle de l’interprétation d’Oleg Pogoudine. Je l’ai choisie, car la voix de Pagoudine semble la plus proche de celle de Gueorgui Sleptsov, bien que pour moi, la voix de mon grand-père fut incomparable.

  - Le deuxième vidéogramme est issu de ce premier film sonore soviétique : «Путевка в жизень ~ Poutiovka v jyzen’ ~ Le chemin de la vie »

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Позабыт-позаброшен / Oublié, abandonné

Chanson de rue   

Là-bas, dans le jardin, auprès de la vallée,
Un rossignol assourdissant chantait,
Et moi, le gamin perdu à l'étranger,

Des gens, j’ai été oublié.

Oublié, abandonné,
Depuis mes jeunes années

Et moi, le gamin, l’orphelin,
De bonheur, je n’en ai point.

Je ne suis pas des leurs, à l'étranger
Et je vis sans famille,

Et de coin familier,
Nulle part, je ne trouverai.

Voilà que j’ai trouvé un abri
Mais, ce n’est pas plus mon pays,

Derrière les barreaux d’une maison de correction,
Derrière des murs de briques.

Ils m’ont amené, ils m’ont enfermé,
Et moi je pensai qu’ils plaisantaient

Et au matin ils m’ont annoncé :
Tu seras fusillé.

Voila qu’ils me tueront, je serai enterré,
Et je disparaîtrai,

Et personne ne saura,
Où ma tombe se trouvera.

Sur la tombe, sur la mienne,
Personne ne viendra,

Seule annonçant le printemps,
Le
rossignol chantera.

Il chantera, gazouillera,
Et de nouveau s’envolera,

Et ma pauvre petite tombe,
Solitaire
restera.

Chez les autres, sur leurs tombes
Il y a toujours des fleurs et des couronnes;

Chez moi, chez l’orphelin,
Que des souches desséchées.

Là-bas, dans le jardin, dans la vallée,
Un rossignol assourdissant chantait,

Et moi, le gamin, perdu à l'étranger,
Des gens, je suis oublié.

 Traduction: Sarah P. Struve
Памяти Георгия Павловича Слепцова.

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27 septembre 2013 5 27 /09 /septembre /2013 21:22

"Не гляди назад ~ Ne gliadi nazad - Ne regarde pas en arrière" est une chanson du barde Evgueni kliatchkine (1937 – 1994.) Sur une musique de Mikhaïl Ziv ( 1921 - 1994.) Elle résonne dans le film "Баллада о солдате - La ballade du soldat" de Grigori Tchoukhraï (1959.)

Evgueni kliatchkine est né à Leningrad. Sa mère  décédée en 1942, durant le siège de la ville, son père combat, alors sur le front. Âgé de huit ans, E. Kliatchkine est évacué hors de la ville, comme nombre d’enfants restés seuls pendant le siège et sera élevé dans un orphelinat de la région d’Iaroslavl jusqu’en 1954, année où son père de retour, viendra le reprendre.

De formation ingénieur, il écrit la musique de sa  première chanson en 1961,  puis quelque temps plus tard, il se met à écrire lui-même, les textes de ses chansons. En 1990, il par en Israël.  En 1994, il revient en Russie pour quelques concerts. En juin de cette année-là, il meurt d’un arrêt cardiaque durant une baignade au bord de la méditerranée.

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Не гляди назад / Ne regarde pas en arrière
Musique : Mikhail Ziv / Texte : Evgueni kliatchkine

Ne regarde pas en arrière, ne regarde pas, change simplement de place les noms.
Dorment dans tes yeux, dorment les pluies. Ne les garde pas pour moi.
Accroche tes clés plus loin, change d'adresse, de maison.
Et maintenant tais-toi le plus longtemps, c’est pour moi.

Tout cela m’est tellement indifférant, indifférant. Je m’en ferais une raison.
Tout semble décidé pour nous. Le destin nous vole continûment,
Seulement, tu ne crois pas au destin, alors jette les clefs, simplement.
Je rentrerai chez toi par la fenêtre et maintenant, tais-toi.

Traduction : Sarah P. Struve

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4 septembre 2013 3 04 /09 /septembre /2013 05:00

Voici une romance dont le texte fut écrit par Boulat Okoudjava et la mélodie par Issak Shwarts, pour le film « Законный брак – Zakonnyi brak - Un mariage légitime »  sorti en 1985. Okoudjava apparait dans ce film et chante  cette romance. Un mariage légitime  raconte comme un acteur de théâtre, évacué durant la guerre en Asie centrale, avec toute la troupe de son théâtre, rencontre une compatriote   malade. Il contracte avec elle un mariage blanc afin qu’elle puisse rentrer avec lui à Moscou et c’est, peut-à-peut,  qu’un véritable amour s’installe entre eux, jusqu’au jour où il est appelé à rejoindre le front.

Voici deux vidéogrammes :
Le premier reprend l’extrait du film, où Okoudjava chante cette romance,
  le train  emportant dans la nuit, les personnages de ce film, vers Moscou et leurs destins respectifs obérés par la guerre. On peut visionner le film en V.O. en cliquant sur l'affiche ou le titre du film en russe.
Dans le second vidéogramme, c'est Elena Frolova qui chante cette romance

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Счастливый жребий  / Le sort heureux
Boulat Okoudjava / Isaak Shwartz

Après la pluie les cieux paraissent plus vastes,
L’eau,  plus bleue, le cuivre, tellement plus  vert.
Dans le parc municipal, des flûtes et  des cors d'harmonie.
Le chef d’orchestre semble s’envoler.
Dans le parc municipal, des flûtes et  des cors d'harmonie.
Le chef d’orchestre semble s’envoler.

Ah, comme me reviennent à l’esprit les orchestres anciens,
Non pas les militaires, mais ceux des années de paix.
S'est déversée  dans les ruelles environnantes,
Cette mélodie mais, personne n’est  là pour la chanter.

Avec nous, sont les femmes, elles sont d’une grande beauté,
Et les merisiers  ont  tous fleuri.
Peut-être bien que sera heureux, le sort qu’on aura  tiré,
Nous nous retrouverons à nouveau dans ce parc fleuri.

Mais du passé, de la tristesse des anciens temps,
Que je ne  me plaigne, que je ne sois suppliant,
Se  déverse, en noirs affluents,
Cette musique, droit  dans mon sang.

Traduction: Sarah P. Struve

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  • : STENGAZETA - ПАРИЖСКАЯ СТЕНГАЗЕТА
  • : Le mot « Stengazeta » est un acronyme voulant dire « journal mural ». Stengazeta de Paris publie des traductions de chansons russes contemporaines et/ou populaires, ainsi que des articles d'opinions. Il m’a semblé utile, de faire percevoir à travers ce blog, la Russie et ses cultures, hors du prisme propagandiste et réducteur que véhiculent les pouvoirs politiques, économiques & médiatiques occidentaux. S. P Struve
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