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1 novembre 2005 2 01 /11 /novembre /2005 22:07

« Lors de notre dernière rencontre, je vous ai fixé des objectifs chiffrés, en vous demandant de procéder, au minimum, à 23 000 éloignements d’étrangers en situation irrégulière cette année. Je constate qu’à la fin du mois d’août, 12 849 étrangers avaient fait l’objet d’une mesure effective d’éloignement : sur huit mois, 56 % des objectifs ont été atteints. Il vous reste donc cinq mois pour accentuer l’effort. J’observe d’ailleurs que, d’une préfecture à l’autre, les résultats sont inégaux. » (…) « Il vous faut aussi ne pas hésiter à utiliser toutes les marges de manœuvre autorisées par la loi. Elles sont réelles. Vous devez ainsi faire usage des pouvoirs que vous donne le code de l’entrée et du séjour des étrangers, quelles que soient les sollicitations locales. Je vous demande de savoir résister aux pressions de tels ou tels "collectifs" ou "coordinations", qui ne représentent qu'eux-mêmes.

(…) Mais il vous reste beaucoup à accomplir.     Je pense d’abord aux stationnements illicites de gens du voyage. En attendant l'adoption de la mesure législative que j'ai évoquée en juin pour "encadrer" le délai dans lequel le juge doit prononcer une expulsion, je vous demande d’accorder, chaque fois que possible, le concours de la force publique. Il est parfaitement anormal qu’on s’y refuse au motif qu’il y a trop de caravanes à déplacer. Nos concitoyens en concluent que l’Etat est impuissant à agir, alors que les moyens existent. J’ajoute que cela procure aux fautifs un sentiment d’impunité qui n’est pas acceptable. Vous le savez, un commencement d'exécution suffit très souvent à entraîner le départ de l'ensemble du campement. N'hésitez pas à solliciter les forces de police et de gendarmerie qui doivent engager les moyens nécessaires et qui disposent de techniques éprouvées. De la même façon, je vous demande d'avoir une approche globale mais ferme à l'égard des campements semi-sédentaires qui s'installent le plus souvent en périphérie des villes. Je ne veux pas que l’Etat reste passif face à des situations que les Français n’acceptent pas. »

 

(Discours aux préfets du 9 septembre 2005 de Monsieur Nicolas. Sarkozy)

 

Alors que les supplétifs marocains de la forteresse Europe abattent les candidats au droit de survivre, les égarent dans les sables arides, que des hôtels insalubres et bondés brûlent, ersatz contemporains de l’incendie du Reichstag, que Monsieur Sarkozy, se voulant l’incarnation de  « l’Etat français » à lui tout seul, lance son nouveau mot d’ordre «  surveillons nous les un les autres ! »  Monsieur Papon, l’homme du Vel’div et du Palais des sports, droit dans ses bottes et, apparemment, en bonne santé, se promène toujours en liberté tandis que de hauts fonctionnaires appliquent les directives de Monsieur Sarkozy. On pourrait supposer que si Monsieur Papon était resté en prison, si il avait été jugé plus tôt, ses même haut fonctionnaires auraient regardés à deux fois avant d’appliquer des consignes scélérates.

On pourra dire de notre époque - quand au traitement des « sans papier » et  assimilés la même chose qui a été dit a propos d’autres périodes de l’histoire : « Si on voulait, on pouvait toujours savoir »

Et ci d’aucun doutait encore, trouvant « exagérer » de voire en Monsieur Sarkozy un zélote du fascisme, le file d’Ariane de cette parenté qui le relit aux Horthy, Mussolini et consorts, est cette permanence à travers les siècles de la stigmatisation des gens du voyage côtoyant selon l’époque de multiples autres stigmatisés. (Juifs, arabes, malades mentaux, noirs, communistes, etc…)

Se protéger en se refusant de voir ce qu’il advient, des plus stigmatisés et donc des plus miséreux, n’est qu’illusion. Un jour, ce que la raison nomme « la bette immonde »  frappera peut être aussi à la porte de ceux qui se voilent la face.

Ne pas vouloir se mêler de la politique mené par ce régime policier, aux connotations communautaristes et fascisantes, est, en soit, un acquiescement de cette politique assassine et est de l’ordre de la collaboration passive. Peut être qu’un jour, nous qui collaborons par nos silences, nos non désobéissances, serons-nous amenés à nous expliquer devant les tribunaux de l’histoire.

 

Peut-être, faudrait il, afin de tenter de réduire la reproduction de cette passivité, de cette lâcheté, que l’éducation que nous transmettons à nos enfants, au lieu d’être réductrice de l’identité à une appartenance  de groupe  s’auto identifiant en opposition à d’autre individus ou groupes d’individus, qu’elle puisse être assez courageuse et intelligente pour enseigner le « quant à soi » et le refus de l’homéostasie de la non pensée groupale. En un mot la capacité à être septique même vis-à-vis de sa propre logique, de ses propres traumatismes / émotions. N’oublions pas la leçon qu’a voulu nous transmettre Orwell et ce au moment ou on nous désigne de nouveaux mauvais objets médiatiques.

 

Sarah Pétrovna Struve                          

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1 septembre 2005 4 01 /09 /septembre /2005 21:20

Quelqu’un a subitement coupé l’alimentation des réacteurs et l’avion glisse dans un feulement silencieux.

Est ce nous qui avons faits cela lorsque nos mains déposèrent  dans l’urne le bulletin « NON » au libéralisme sauvage. On veut nous faire porter à tout prix cette prétendue faute afin de laisser s’insinuer, peut à peut, par tous les pores de la société, par tous les discours des médias orweliens, un fascisme banal et quotidien.

Les battements d’ailes d’un seul papillon… Le sentiment que plus rien n’est résistible à la force brutale, que tout est révisable, l’Histoire, l’économie et en corollaire la valeur humaine avec comme seule solution envisageable, l’affrontement.

Peut être est ce l’effet de la dépressurisation brutale mais soudain le cœur se serre, un étrange sentiment d’asphyxie, de rétrécissement brutal du champs des libertés assaille ceux qui encore, en une fraction de seconde, gardent un espace de mémoire, l’instant que ne s’éteignent leurs cerveaux sur fond de musique de supermarché.

Là-bas, en bas, à Marignane s’érige une stèle à la gloire de l’O.A.S.

Là-bas en bas, Monsieur Sarkozy victime victimisante, veut nous faire don de sa personne, à nous qui n’en demandions pas tant. Et les souterrains  londoniens s’éventrent sur nos peurs, en un pale reflet des restes du monde… Pour ceux qui, déjà périrent ce n’est que néant. La douleur, quant à elle, elle s’accroche aux basques des survivants

Là-bas, en bas, Monsieur Hollande dit à propos des « charters groupés pour clandestins « Pourquoi pas, ci c’est d’une façon humaine… »  Monsieur Hollande fait du fascisme comme  Monsieur Jourdain fait de la prose, sans le savoir, un peu comme nous tous à travers nos silences, nos renoncements

Là-bas, en bas, la chasse à l’homme est ouverte et on abat par avance tous ceux qui semblent pouvoir être, un jour ou l’autre, coupables de tout et de rien.

Là-bas, en bas, les âmes se perdent dans les dédales du consumérisme, enfonçant dans les soldes, leurs têtes apeurées.

Là-bas, en bas, la Sauvagerie libérale embrase toute la planète insinuant peu à peu, l’effroi de l’autre et donc de soi pour un repli en des tours d’ivoire assassines

Là-bas, en bas, chaque camp stigmatise l’autre de vocables démoniaques et chacun a son Dieu à ses côtés. Les  marchands d’armes quant à eux, comme toujours, restent ouverts aux arguments de chacun, pourvue que la grande dévoreuse les fassent prospérer.

Là-bas, en bas, d’entre les nuages que déchire l’avion fou, alors qu’il vire majestueusement de l’aile, que le monde tourneboule et  change de base, se devine sur la surface de la terre, une figure énigmatique. Est ce 1984 qui frappe à nos portes ?

L’avion se rapproche de plus en plus vite du sol. Juste avant quelques pensées tentent encore de retenir confusément l’impacte imminent :

Et ci l’inhumanité du libéralisme économique triomphant était le véritable vecteur de cette vague de violence irrédentiste qui peut à peut envahie, bouillonne et monte, sans que plus rien ne puisse la contenir, inondant les bas-fonds de notre monde.

Peut être, faudrait-il que chaque humains, chaque âme, puisse, au moins le temps d’un instant, faire taire la fureur environnante, faisant entrer en soi cette lumière silencieuse qu’est le pardon et la tendresse à travers le champ millénaire des ruines de l’humanité, amour planté au quatre coins cardinaux telle une acupuncture mégalithique à l’encontre de la souffrance, afin que la moindre parcelle de vie soit préservée, soit aimées. Il se peut aussi que quelques sages perdus dans l’immensité terrienne le font depuis toujours dans la simplicité monastique de leur âme dénudée. Que grâce à cela il n’y ai pas plus de malheur et de souffrance que l’on puisse imaginer en cette terre ?

Se peut il que quelque part les héritiers de François d’Assise, des sages soufis, de Séraphin de Sarov, de Gandhi, insufflent de tout leur être le désire d’amour & de paix, le désir de cette véritable liberté qu’est la découverte de soi même afin de mieux savoir aimer l’autre de l’infiniment petit à l’immensité cosmique.

Les battements d’ailes d’un seul papillon…

Sarah Pétrovna Struve.

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14 mai 2005 6 14 /05 /mai /2005 21:22

Ma mère (Tatiana Struve, née Lebedeff) est partie dans la nuit du 2 au 3 janvier 2005. Depuis,  j’ai le sentiment d’une rupture, d’une rupture de la mémoire familiale. Son absence  me fait revenir à l’esprit des bribes de souvenirs. Questions sur l’histoire familiale toujours reportés, parce que tous simplement lorsqu'il y a la vie, il y a le sentiment qu’on aura toujours le temps…

Durant la guerre, ma grand-mère et ma mère, vivaient au 20bis, rue Jouvenet à Paris, dans un H.B.M.* datant de la fin des années 20. Ma grand-mère, après avoir fait plus ou moins tous les hôtels au mois, sur Paris, avait finit par décrocher un logement grâce, déjà,  à l’aide de l’ancêtre de la CIMADE. En tant qu’apatride, les temps étaient aussi durs que pour les demandeurs d’asile sous le règne de Sarkozy et consort. Ma grand-mère, fille et ex-femme d’officiers russes, travaillait comme serveuse dans les cafés et les restaurants, bref, une vie d’exilé comme tant d’autres.

A cette époque, ma mère était liée à un groupe de résistants.  Elle et sa mère, hébergeaient dans leur studio-cuisine, parfois, jusqu’à dix soldats et officiers soviétiques. Ils arrivaient de Cherbourg où existait, à cette époque, un camp spécifique d’internement pour les prisonniers soviétiques. L’un des membres du réseau travaillait comme interprète auprès de la kommandantur du camp. Grâce à cela, il aidait à fuir ceux qui voulaient rejoindre la résistance française. Petite, je m’imaginais dans cet immeuble H.B.M. aux murs de papiers, le studio de ma grand-mère plein de combattants à l’étoile rouge, chantants à tue tête les chansons de la grande guerre patriotique*.

Parmi eux, il y avait celui que ma mère appelait « Michka-bandit. » Il devait avoir 30 ou 35 ans, était lieutenant de l’armée rouge, avait été fait prisonnier quelque part en Ukraine ou en Biélorussie. C’était ce qu’on appelait alors, en Russie, un « biesprizornyi » littéralement, « sans surveillance. »  Autrement dit, l’un de ces millions d’orphelins dont les parents avaient péris, d’une façon ou d’une autre, durant la guerre civile. Michka-bandit, de son vrai nom Micha Antipov, fut apprivoisé par l’armée rouge. La guerre l’avait surpris lieutenant sur un front intenable où Il avait été fait prisonnier. Il appelait ma mère « sistrïonka»,  « petite sœur. »   Ma mère lui avait donnée le sobriquet de Michka-bandit car il avait gardé quelques vieilles habitudes  du temps de sa jeunesse tumultueuse d’orphelin errant ; Il aimait «  faire peur aux bourgeois.» C’est le terme qu’il employait, mais il aimait surtout tricher aux cartes. Ayant fuit le camp de Cherbourg, il finit par rejoindre le maquis pour se battre. À la fin de la guerre, ne voulant pas revenir en URSS où il savait que, des camps attendaient ceux qui, pour le régime soviétique,  étaient des déserteurs puisque faits prisonniers, il vivait dans la clandestinité à Paris. Jusqu’au jour ou l’interprète du camp de Cherbourg se fit arrêter pour être jugé comme « collaborateur. »   Cette  arrestation  se fit  « grâce » à d’autres résistants, pour qui,  ceux qui n’étaient pas de leur côté idéologique, étaient des ennemis qu’il fallait éliminer. La fin justifiant les moyens, cet homme avait été  dénoncé  par quelques  « camarades » inspirés. Sans doute se rachetaient-ils des premiers mois d’occupation où ils ne surent trop quoi penser, trop quoi faire. (La question reste posée, à savoir si il leur arrivait de penser par eux même ou si  le culte de la personnalité, l’effet de groupe, annihilaient leurs personnalités. Certains d’entre eux résistèrent dès la première heure et ce, malgré les consignes que leur hiérarchie idéologique leur faisait parvenir.)

 

Michka-bandit se retrouva face à un dilemme ; Venir témoigner pour sauver la vie de l’interprète et être rapatrié vers l’U.R.S.S et ses camps ou se taire et laisser un innocent se faire condamner. Seulement, pour Micha Antipov, il ne pouvait y  avoir d’alternatives, son honneur d’officier soviétique ne le lui permettait pas.

En une seule nuit, au 20bis rue Jouvenet, dans le studio de ma grand-mère, des mains anonymes confectionnèrent un uniforme de lieutenant de l’armée rouge.

Le lendemain, Micha Antipov se présenta au tribunal en grand uniforme. L’interprète fut innocenté.  À la sortie du tribunal, deux émissaires de l’ambassade soviétique attendaient Antipov pour l’emmener au  train de Moscou. Plus tard, ma mère apprit par une tierce personne qu’ayant sauté du train Michka-bandit s’était cassé la jambe, qu’il avait été remis dans le train. Dans ma petite tête d’enfant, j’imaginais les deux fanaux rouges du dernier wagon s’éloigner, une jambe plâtrée dépassant par l’une des fenêtres du convoi. Ma mère racontait - sans doute pour que l’histoire n’est pas une fin trop triste au regard de ses enfants; qu’elle avait reçu une lettre de Micha Antipov, de longues années plus tard où il disait « Je suis parti très loin, petite sœur, mais maintenant, cela va mieux. » Sous entendant que toutes ses années, il les avait passé en déportation.

Ecrit à la main en russe "Pour Tania Lebedeva"

En 46, ma mère finit par solliciter sa naturalisation. Comme tout bon réfugié, elle s’adressa à la préfecture. Qu’elle ne fut sa surprise lorsque, quinze jours plus tard, elle fut convoquée au commissariat de son quartier pour : « Affaire vous concernant… »  Elle fut reçue par un commissaire qui sans dire un mot déposa sur son bureau un gros paquet de lettres, c’étaient des lettres de certains voisins bien intentionnés, de « bons citoyens » dénonçant « le comportement anti-français » de ma grand-mère et de sa fille qui hébergeaient des « étrangers. »  Le commissaire fit remarquer à ma mère qu’elle avait eu beaucoup de chance, que c’était à lui que l’on transmettait les dénonciations, que sans  cela, elle ne serait certainement plus de ce monde. Ma mère obtint la nationalité française.

Michka-bandit s’est perdu dans l’immensité russienne, ma mère est maintenant partie, le commissaire doit avoir, à l’heure qu’il est, lui aussi, quitté ce monde.

-En cette période préélectorale, En ces temps de « Sarkozy nous voilà !» j’avais envie de raconter cette histoire à la mémoire de ma mère et de toutes ces personnes de toutes origines, qui résistèrent sur le sol français, non seulement à l’occupant allemand mais aussi au fascisme de l’État français.

-J’avais envie de parler de Micha Antipov, afin de rendre hommage, à travers son histoire, aux plus de 21 millions de Soviétiques, communistes ou pas, qui moururent au combat pendant cette guerre afin que 60 ans après les libéraux néofascistes européens ainsi que leur masse-médias soumis, puissent s’amuser à les dénigrer et à nier leur sacrifice.

-J’avais aussi envie de parler de ce commissaire anonyme, pour un hommage à tous ceux de la police française, qui surent être objecteurs de conscience à l’heure de la France de Vichy.

   14/05/2005

 

Sarah Pétrovna Struve

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1 août 2004 7 01 /08 /août /2004 21:19

Victime de comportements discriminatoires, chaque communauté, chaque minorité, chaque individu se réfugie instinctivement au sein de l’essence de son identité  même.

La tentation est alors grande de s’entourer de fortifications virtuelles ou réelles au risque de se rigidifier autours de cette identité et par là de la dénaturer à l’image du regard porté par ceux qui sont discriminatoires, de l’extraire de son sens premier.

Certaines personnes, certains groupes  ayant été confrontés à un tel  degré de discrimination, de maltraitance et de violence, ont tendance à reproduire cela, s’érigeant d’apparence, en victimes éternelles. Cette « auto victimisation » amène ces groupes ou ces personnes à devenir eux même  bourreaux.

Ce dysfonctionnement est de l’ordre de la reproduction comportementale. Un groupe humain est un organisme au même titre  qu’un individu.  lorsqu’un individu a subit des violences physiques et/ou morales et si un travail d’appropriation et donc de deuil de cette douleur n’est pas entrepris, cette violence subie, l’individu va la retourner contre l’autre fantasmagorique. En l’occurrence celui ou ceux désigné(s) – à tord où à raison - comme fauteur(s) de cette souffrance et ce, dans une dynamique perverse. Se construisent alors des fortifications que l’individu perçoit comme protectrices mais qui en fin de compte se retournent contre lui, étouffant littéralement sa capacité à évoluer, à s’adapter.

A partir de ce moment apparaît un emballement de la machine organisationnelle humaine, menant au rejet systématique de celui (ceux) désigné(s) comme souffre-douleur expiatoire dans une dynamique de déplacement du «  mauvais objet ». Il est donc intéressant de faire un parallèle entre les dysfonctionnements au niveau d’une société et ceux à l’échelle de la personne.

A l’échelle  individuelle, l’enfant maltraité, une fois adulte ne se retournera pas contre l’adulte responsable de cette maltraitance mais fera subir les souffrances que lui-même a vécu à son enfant ou à tout autre être plus vulnérable que lui, en en faisant le bouc émissaire de sa douleur.

A l’échelle sociale, un exemple et particulièrement criant. Ce ne sont pas les européens de culture chrétienne responsables de la shoa qui sont désignés d’une façon épidermique en tant que mauvais objets par les diverses communautés juives, mais « l’arabe » et « le musulman » ; deux identités, elles même plurielles et qui ne se chevauchent pas nécessairement, mais réduites dans le cadre de se rejet à un stéréotype caricatural, comme « le juif » l’a été en occident dans la première moitié du XX° siècle. Par ailleurs il est intéressant de remarquer que la victime expiatoire, « l’arabe musulman » devient face à cet état de fait de plus en plus rigide et univoque s’emparant de la fantasmagorie « anti-juive » occidentale. La résistance palestinienne au début de sa lutte était laïque, souvent marxiste. Face à l’ostracisme de l’Etat israélien, elle est devenue à dominante religieuse avec une nette exclusion de sa composante d’origine culturelle chrétienne. Al quaïda avec sa phraséologie manichéenne est l’expression même  de cette radicalisation d’un certain intégrisme religieux musulman, comme à son tour cette Amérique ne s’exprimant plus qu’a travers la voix violente et guerrière de ses extrémistes judéo-chrétiens de l’ultra droite libérale.

Une fois se regard porté sur l’organisation humaine, il est plus facile de comprendre les violences perpétuelles que s’infligent les humains entre eux

Le communautarisme n’est pas une protection face à cet état de fait, mais au contraire, l’un des moteurs de la violence de par sa dynamique enfermante et excluante, menant tout groupe ou individu à un mutisme suicidaire et assassin.

Pour essayer de briser ce cercle vicieux il n’y a pas de solution immédiate - dans la mesure ou le désir de simplification de nos esprits exige une solution - mais un travail de Sisyphe de débriefing généralisé afin de désamorcer de génération en génération les violences faites par l’être humain à l’être humain.

 

La lutte contre le communautarisme est le combat le plus urgent, un combat contre l’enfermement qui passe par la valorisation de la personne en tant qu’individu et non en tant que sous ensemble d’une communauté. La conscience de ses racines, la valorisation des origines de la personne sont essentielles afin que celle-ci puisse se développer harmonieusement. Encore faut il que cette appartenance n’empêche pas l’individu de prendre son essor singulier, que sa singularité soit reconnue comme une valeur positive et non comme une stigmatisation sociale, une marginalisation.

Nos sociétés mettent de plus en plus en avant l’écologie en tant que valeur essentielle à la vie. Seulement l’être humain de par son regard ethnocentrique oublie sa place  au sein du créé, oublie qu’il ne peut être dissocié de celui-ci. Il serait peut être temps que nous descendions de notre piédestal divin d’ordonnateur de la création, afin que nous portions à nous-mêmes et donc, à nos semblables, autant d’attention que nous portons envers le reste du vivant.

Alors, les mots tel que « racisme » (invention européenne du XIX° siècle), « Antisémitisme » (pléonasme) « Sexisme » et ses corollaires : « Machisme, Homo phobie, Hétéro phobie, Trans phobie etc. » peut être disparaîtront au profit du seul terme désignant ces exclusions : « La xénophobie » autrement dit la peur de ce qui est différant parce que vu inconsciemment à travers le prisme enkysté de nos rigidités identitaires.

Il faut donc que les comportements xénophobes soient reconnues comme symptomatiques d’une pathologie identitaire et à se titre, introduire la notion de soins pour les personnes et les groupes présentant ces symptômes,  La xénophobie étant en soit une addiction à la destruction de l’autre et donc de soi. Ce sera enfin un premier pas vers la paix de l’être, vers un peu de lumière et d’espoir pour l’ensemble du genre humain.

Sarah P. Struve

Sarah Pétrovna Struve

09:10 Publié dans Droits humains, Struve Sarah P. - Струве сара петровна, xénophobie | | Commentaires (0) | Envoyer cette note | Tags : xénophobie, racisme, antisémitisme, séxisme, struve, communautarisme, social

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8 septembre 2003 1 08 /09 /septembre /2003 21:16

 

Il règne comme un avant-goût de fin de régime attardé d’entre les rangées bétonneuses au cordeau étirées des cimetières parisiens d’où s’exhalent mystérieuses des fumeroles argentées à la gloire oubliée du citadin mort solitaire & abandonné.

Puisse la perspective des champs élyséens se métamorphoser en une étrange oblique qui ferait rejoindre le Panthéon à Thiais l'excentrée via Courbevoie la noire périphérique.

Il règne des relents d’espérance presque lasse d'un avenir inexorablement radieux, une odeur de révolution de guerre lasse de ne pouvoir équitablement répartir richesses matérielles et respect de la vie.

Absurdité d’un non-choix pour ceux promis à une extinction en des maisons de retraite sécuritaires et le non-choix de s’éteindre - flamme fragile d’un cierge étouffé - là-bas couchée en  tas au pied  de l’évier inoxydable.

Des âmes égarées errent à la recherche d’un repos au père la chaise de leur espérance d’entre l’antre de la terre et un monde définitivement mutique.

Il règne un sentiment d’autisme parmi les gouvernants de ce monde vendus corps et âmes à l’argent.

Il règne un désir de revanche qui s’autonome “Révolution” et “avenir radieux"

Il règne une absence totale d’honnêteté tant parmi les possédants que chez ceux qui veulent prendre leurs places en un "grand soir" d’avant-guerres civiles et terreurs.

Il règne un sentiment de “déjà trop tard” sur cette terre peut-à-peut, se désertifiant de toute vie.

Il règne une désespérance/indifférence recroquevillée sur nos lucarnes télévisées, face à l’horreur d’une humanité s’entre dévorant ou le sens même du mot “HUMANISME” c'est métamorphosé en chiens errants plantant leurs canines  à fin de tirer à  soi la dépouille faisandée d’il  était une fois la vie et en corollaire son respect.

Il règne un désir d'espoir à jamais inassouvi.

Sarah Pétrovna Struve.

8 septembre 2003

Publier in "La page blanche" N°28

 

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Présentation

  • : STENGAZETA - ПАРИЖСКАЯ СТЕНГАЗЕТА
  • : Le mot « Stengazeta » est un acronyme voulant dire « journal mural ». Stengazeta de Paris publie des traductions de chansons russes contemporaines et/ou populaires, ainsi que des articles d'opinions. Il m’a semblé utile, de faire percevoir à travers ce blog, la Russie et ses cultures, hors du prisme propagandiste et réducteur que véhiculent les pouvoirs politiques, économiques & médiatiques occidentaux. S. P Struve
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