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18 mars 2022 5 18 /03 /mars /2022 09:58

Voici une chanson historique des cosaques du Don, datant de la première guerre mondiale ~ 1914 ~ 1916.
Le vidéogramme ci-dessous, fut enregistrée en septembre 2020 pour Vek (Le siècle,) un site qui présente de la musique folklorique des cultures traditionnelles des différentes régions de la Russie.

les interprètes en sont : Nikolaï Sakharov, Ilia Tchekounov, Alexandre pereslepine, Aleksei Prokhorov, Nikolaï Chantarenkov, Rostislav Kononenko, Vladimir Iakimov, Maxime Sassov, Evgueni Bagrintsev, Ivan Sakharov, Mikhail Tchilakhsaev, Serguei Sterlikov, Ivan Lapine, Nikolai Kozlov, Mikhail Zamorine, Nikolaï Triphilov, Dmitri Matveenko, Alexei Mikhaltsov, Fedor belooussov.

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По горам Карпатским ~ Par les monts des Carpates

Par les monts des Carpates, la neige tourbillonnante,
L'hiver, crépitent les froids puissants,
Nous attaque, le maudit allemand,
Sur la croix d'or, sur notre nation,
Et mon beau brun, brun, aux sourcils bruns
Se bat pour sa foi contre les Germains
les Germains voulaient que nos cosaques
Aillent servir leur trône,
Mais nos Cosaques, glorieux sabreurs,
Ne sont pas allés servir leur trône,
Se mirent à jouer les trompettes, les trompettes, les tambours,
les portes s'ouvrirent, est sorti l’infidèle,
La bataille s'est enflammée, une bataille sans pitié,
S'est mis à couler en rivière, le sang brûlant,
Le Cosaque demande à Dieu, prie et pleure,
Que nos têtes ne soient pas, sur ce tertre, couchées,
sur ce tertre, de gais oisillons,
Pour leur foi, jouent joyeusement !

Traduction: Sarah P. Struve

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8 mars 2022 2 08 /03 /mars /2022 13:57

Vladimir Skobtsov est né en 1959 à Donetsk. Il est l'un des poètes et bardes, vivant et travaillant à Donetsk, consacrant ses créations à sa ville et à toute la Novorussie. Skobtsov raconte dans son œuvre, comme dans un Donetsk déserté, renaît une nouvelle vie culturelle et, comme la poésie acquière, en temps de guerre, une nouvelle respiration. Le poème "Le quatrième cavalier" date de 2015.

 

 

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Четвёртый всадник ~ Le quatrième cavalier

Vladimir Skobtsov

 

Sans godaille, ni oraison
Derrière le barrage routier, l'été a éclaté
Vers le sud.

À Noël, la crèche est déserte
Et il n'est pas clair de ce qui adviendra,
Vraiment pas.

Quelque part l'été s'amuse
Et quelque part, le bonheur rit,
Mais pas, ici.

Et, ce n'est pas que je n'ai pas de blé,
j'ai fichu mon billet à la destinée,
Question de dignité.

Au-dessus de la toile de mines tissée,
Dans un ciel, une meute de grues cendrée,
Le soupir de quelqu'un.

Si tu existes, alors écoute,
Comme t’appellent
Nos âmes, Mon Dieu.

L'océan de vie n'est pas sans fin,
Est-ce juste, ou péché,
Je n'ai pas vécu ainsi.

Si on me fourre un couteau dans le dos,
A la douane, je donnerai à Charon,
Une pièce non monnayable de cinq sous.

L'automne mordoré,
Un maraudeur, dans un sac, l'emporte
Vers nul-part.

Derrière la vitre, tremble une feuille jaunie
Dans le viseur se couche l'astre du jour
Pour toujours.

Dans l’immensité bleutée, un coup de feu éclatera...
Je t'ai cherché toute ma vie,
Mais pas au bon endroit.

Pieds nus, tu cours vers moi,
Un pâle cavalier derrière toi,
Te suit pas à pas.

Traduction : Sarah P. Struve

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1 février 2022 2 01 /02 /février /2022 06:19

Vladimir Vissotski rencontra Marina Vlady en 1968, au théâtre de la Taganka, à Moscou, quinze ans après avoir été fasciné à l'age de dix huit an par celle-ci à travers le film « La sorcière » où Vlady, âgée alors de seize ans, jouait.

Voila comment Marina Vlady raconte sa rencontre avec Vissotski : "je vois un jeune homme de petite taille, mal habillé, qui se dirige vers nous. Je le regarde brièvement, et seuls ses yeux gris clair, attirent mon attention. Mais, les cris dans le public me font interrompre l’histoire et je me tourne vers lui. Il se lève, prend ma main furtivement et l’embrasse, s’assoit devant moi, et ne me quitte plus des yeux. Son silence ne me dérange pas, nous nous regardons, comme si nous nous connaissions depuis toujours. « Je sais que c’est toi,» c’est comme ça que j’ai rencontré Vissotski."

Il fait la cour à la jeune femme durant deux ans. C’est une histoire d'amour fracassante, tout Moscou sait que Vissotski consacre désormais ses chansons seulement à elle. Ils se marient en 1969, année où Vissotski enregistre la chanson « "Poème lyrique (Лирическая)" dans la quelle apparaît la forêt ensorcelée du film "la sorcière."

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Лирическая ~ Poème lyrique
Vladimir Vissotski

Ici, les branches des pins tremblent sous leur poids,
Ici, le pépiement des oiseaux est inquiet.
Tu vis dans une forêt sauvage et ensorcelée,
D’où il est impossible de s’en aller.

Que tel du linge au vent, sèchent les merisiers,
Que les lilas s’affaissent sous la pluie ;
De toute façon, je t’emmènerai d’ici,
Dans un palais, entendre les roseaux chanter.

Pour mille ans, ton univers est dissimulé
De moi et de la lumière, Par les sorciers,
Et, tu penses qu’il n’y a pas plus merveilleux,
Que cette forêt ensorcelée.

Que sur les feuilles, il n’y ait pas de rosée,
Que la lune se querelle avec le ciel nuageux,
De toute façon d’ici, je t’emporterai
Dans une claire tour, au balcon donnant sur la mer.

Quel jour de la semaine, à quelle heure
Sortiras-tu précautionneusement, vers moi ?
Quand donc, t’emporterai-je dans mes bras,
Là-bas, où il est impossible de te retrouver ?

Si ce larcin est à ton goût, je te volerai;
Est-ce pour rien, que tant de force, j’ai dépensé ?
Sois d’accord au moins pour un paradis dans une chaumière,
Si quelqu’un occupe déjà la tour du palais.

Traduction : Sarah P. Struve

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19 janvier 2022 3 19 /01 /janvier /2022 08:15

À la suite de la percée des Allemands, le front de Leningrad, qui défendait la ville, a été coupé en deux. Le lien entre les forces de l'armée rouge fut perdu. C'est pourquoi, au début de décembre 1941,les commandements des corps qui combattaient dans l'est de la région de Leningrad ont organisé un nouveau front : Le front de Volkov. Sa mission principale était de briser le blocus de Leningrad et de se joindre au front de Leningrad. La première offensive du Front a eu lieu à la fin de 1941. À la suite de cette offensive, l'Armée rouge a libéré la ville de Tikhvin. À cette époque, peu de villes étaient libérées, de sorte que l'offensive de Tikhvin (10 novembre-30 décembre 1941) a été un succès remarquable et, non seulement pour le front de Volkhov. Bien que la distance entre les deux fronts soit faible - pas plus de 16 km - dans cet espace, il n'y avait presque que des marais. "Qu'est-ce que la guerre dans le marais ? Une bagarre pour chaque motte de terre. Et même si cette motte de terre était prise, il fallait encore la tenir. L'ennemi te balayait tellement à coups de mortier, que bonne chance. Personne n'a pu mieux exprimer ce qui se passait là, à part Alexandre Tvardovski, qui a vécu cela" :

Combat dans les bois, dans les buissons, dans les marais,
Où la guerre a fait son chemin,
Où l'eau montait jusqu'aux genoux de l'infanterie, de la boue jusqu'à la poitrine ;
Là où les combattants erraient
Et, en glissant d'un tronc, dans la nuit,
l'artillerie coulait, le tracteur s'embourbaient.

La lutte pour briser le siège de Leningrad durera encore plus d'un an ; Il fut brisé officiellement le 18 janvier 1943. Lorsque les troupes soviétiques de Léningrad et celles du front de Volkhov réussirent après des combats acharnés à ouvrir un corridor au sud du lac Ladoga, par lequel pouvait passer le ravitaillement.

En tout, près de vingt-sept millions de Soviétiques périrent durant la seconde guerre mondiale, dont 17 millions de civiles.

Voici une chanson de Boris Grebenchikov abordant ce thème. Grebenchikov la chanta pour la première fois en septembre 1997. Dans la dernière strophe, il remplaça le mot "résurrection"  par le mot "pardon."

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Болота Невы ~ Les marais de la Neva

Boris Grebenchikov

Mes veines sont des filins, ma mémoire, de la glace,
Mon cœur est un diesel et, semblable à du miel, est mon sang,
Mais, le sort m'a fait vivre, ici, parmi l'herbe grise,
Dans l'évanouissement pénombral des marais de la Neva.

Les maisons, ne sont que façades et, les mots, qu'absence,
Et, cette perspective est la trace de l'étoile calcinée,
Je voulais être tel le soleil, suis devenu une ombre sur un mur,
Et, s'est cramponné à mon dos, un mort endiablé.

Depuis lors, je me suis mis à voir, que nous sommes tous comme enchaînés,
Et, sur les branches des pins, les âmes des soldats trépassés,
Regardaient silencieux, comme nous valsions en rond, par des cierges éclairés,
Chacun avec de la cendre dans la main et un mort sur le dos.

Viendra le jour de la résurrection ; ainsi soit-il, je ne l’attendrai pas,
J'ai trouvé comment m'en aller et, je m'en irai et reviendrai,
Je reviendrai avec cette parole, comme avec la clef de l'empyrée.
Laissez-les rentrer dans leur foyer,
Eux tous, qui dorment dans les marais.

Traduction : Sarah P. Struve

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15 janvier 2022 6 15 /01 /janvier /2022 11:43

Du 23 mars au 10 juin 1999, l'OTAN bombarda pendant onze semaines, la Yougoslavie.

"Югославия ~ Yougoslavie," Cette simple chanson est issue d'un poème d'Olga Jouravliova et, mis en musique par Alexandre Voïtinski en réaction à l'agression de la Yougoslavie par l'OTAN. Elle est interprétée par Lena Katina.

Dans le premier vidéogramme Léna katina interprète la chanson.
Le second vidéogramme reprend l'interprétation de celle-ci, sur des images de l'agression de l'Otan, vidéogramme qui, malheureusement, ne peut être vue que sur YouTube, en raison d'une certaine politique de censure pratiquée par YouTube.

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Югославия ~ Yougoslavie

Olga Jouravliova ~ Alexandre Voïtinski

 

Au-dessus du Danube vespéral
Blanches lumières, blanches lumières, blanches lumières.
Et, en souvenir s'invite une mélodie
Des années passées, des années passées, des années passées...
Mais, ont fondus en bandes d'oiseaux
Les mots simples de notre chanson.
Tu t'enfonces dans le feu, Yougoslavie !
Sans moi ! Sans moi ! Sans moi !

Pour la nuit sous cette grêle de plomb,
Parce que, je ne suis pas à tes côtés,
Pardonne-moi, ma sœur : Yougoslavie !
Pour la mort sous la pluie printanière,
De ce que je ne fus pas ton secours,
Pardonne-moi, ma sœur : Yougoslavie !

Gamine éperdue, aux yeux noirs,
Tu te tiens sur l'autre berge.
Mais atteindre cette berge
Je ne peux, je ne peux, je ne peux.
Au-dessus du Danube vespéral
Blanches lumières, blanches lumières, blanches lumières,
Et, s'invite une mélodie en mémoire,
Des années passées, des années passées, des années passées...

Pour la nuit sous cette grêle de plomb,
Parce que, je ne suis pas à tes côtés
Pardonne-moi ma sœur : Yougoslavie !
Pour la mort sous cette pluie de plomb
De ce que je ne fus pas ton secours,
Pardonne-moi ma sœur : Yougoslavie !

Traduction : Sarah P. Struve

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13 décembre 2021 1 13 /12 /décembre /2021 09:29

Il y a 30 ans de cela, disparaissait l'Union Soviétique. Voici, en mémoire, une traduction de la chanson "Слишком короток век ~ Slichkom korotok vek ~ Ce siècle est trop court"  écrite en 1987 par Andrei Makarevitch. Elle est, ici, interprété par Jeanna Bitchevskaia.

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Ce siècle est trop court... / Слишком короток век...

Texte & musique : A. Makarevitch

Ce siècle est trop court.
De ce qui fut il n'y a rien à regretter,
Le gel n'était pas vraiment glacé
Et les frissons ne nous ont pas fait vraiment frissonner,
Seulement avec chaque printemps,
Plus aiguë était la sensation de la fin de cette petite pièce
Que, visiblement, je n'avais pas écrit.

C'est comme au cinéma
lorsqu'on est dans la salle et en même temps sur l'écran.
À tous est promis un envol
Et, brillent des traits lumineux.
Seulement le temps est venu,
On déverrouille les portes, résonnent les clefs
Et, tout est détruit.
Avec angoisse, tu regardes ta montre.

Qui, ici, à raison, qui a tort.
Je vous en prie, oubliez, n'en discutez pas...
Ce siècle est trop court,
Qu'il ne passe en reproches mutuels.

Nous nous reverrons tous,
Dans un aéroport à l'abandon,
Dans l'espoir d'arriver à temps,
Pour un vol annoncé pour on ne sait quand.

Ce siècle est trop court,
               Ce siècle est trop court...

Traduction : Sarah P. Struve

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11 avril 2021 7 11 /04 /avril /2021 09:22

Sergueï Starostine est né le 1° janvier 1956 dans une famille de musicien. À sept ans il entre dans une école de chant a cappella, puis, il entreprend des études de musique où il étudie les instruments à vent. Il a été clarinettiste. Lors de sa première année d'étude, Starostine a participé à une expédition ethnographique, durant la quelle, il fut fasciné par le chant d'une paysanne de Riazan ; c'est ainsi que commença sa passion pour le folklore russe.

Sergueï Starostine est parti nombre de fois en expédition à la recherche de chants folkloriques ; Il interprète en concert solo ainsi qu'avec des groupes, certains d'entre eux. Starostine écrit également ses propres chansons. La plus célèbre d'entre elles, est "Глубоко ~Glouboko ~ Profondément" que, nous présentons, ici.

Parlant de cette chanson alors qu'il était l'invité de l'émission"Zelionka" que produit le groupe "Otava Yo," Sergueï Starotine, raconte : "Cette chanson n'est pas tant triste, qu'existentielle. J'ai eu une période de vie particulièrement difficile ; pas tant dépressive que difficile. Ceux qui connaissent la station de métro « Plochchad Rtevolioutsii  » à Moscou... lors d'une correspondance, je me tiens sur l’escalier mécanique et descends. Et je pense : « Comme est profonde l'eau sous la terre... Plus profonde est ma désolation » et dix minutes plus tard à l'arrivée de l'escalier mécanique, le texte était composé. Je suis rentré à la maison, ai pris mes gousli et, j'ai composé la mélodie. (…) et cette chanson ; merci certainement au Créateur ! Lorsqu'elle m'est tombée dessus, quand elle s'est déversée en moi, elle m'a permis de dépasser cette période difficile, elle a remplis le rôle d'un médicament contre mes doutes, ma tristesse... "

Sur le vidéogramme ci-après, extrait de l'émission « Zelionka, » Sergueï Starostine, interprète cette chanson, accompagnée par le groupe « Otava Yo »

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Глубоко ~ Profondément
Sergueï Starostine ~ Сергей Старостин

Profonde, profonde
Dans le puits, l'eau
Profond, profond
Sous la terre, le gisement
Plus profonde est ma désolation
Plus profonde est mon affliction
Plus profonde,

Largement, largement
La rivière s'est déversé
Largement, largement
Les près se sont dispersés
Largement, largement
les champs se sont étalés
La lumière de la grâce, bien plus largement.

Loin, loin
S'est sauvé mon étalon
Loin, loin
S'en est allé au galop mon étalon
Loin, loin
le rattraper, je ne le pourrai
Loin, loin
le rattrapé, je ne le pourrai
Plus loin de là, ma désolation
Plus loin de là, mon affliction
Plus loin de là.

Haut, haut
S'est élevé, le faucon
Haut, derrière les nuages,
s’est envolé, le faucon
Plus haut encore, ma joie
Plus haut encore, mon amour
Plus haut.

Traduction : Sarah P. Struve

 

 

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24 décembre 2020 4 24 /12 /décembre /2020 09:50

L’interprète de ce poème de Sergueï Essenine, Efimytch, de son vrai nom, Oleg Charandanov, est originaire de Volgograd et, vit la plupart du temps à Moscou. De formation, il est ingénieur soudeur, Charandanov raconte dans une interview sur Radio Mayak, que ce surnom d'Efimytch, il l'avait pris un peu comme une blague et puis, la reconnaissance venant, ce surnom est resté mais, comme il le dit lui-même : c’était une idée discutable.

Dans ce vidéogramme, Oleg Charandanov, interprète un poème de Sergueï Essenine, datant de 1924 : « Мы теперь уходим понемногу… ~ Maintenant, nous partons, petit à petit... » Il est, ici, accompagné par son fils Vladislav. On peut entendre les compositions d'Efimytch sur sa page YouTube, ainsi que sur les diverses plateformes musicales.

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Мы теперь уходим понемногу… / Nous partons, maintenant, petit à petit ...

Sergueï Essenine ~ Musique : Oleg Charandanov

Nous partons, maintenant, petit à petit,
Vers ce pays où il n'y a que silence et sérénité,
Bientôt, peut-être, vais-je m'en aller,
Recueillir les cendres de ma vie,

Jolis bouleaux en futaies !
Toi, la terre ! Et vous, plaines asséchées !
Devant cette assemblée qui va s'en aller,
Ma tristesse, je n'ai pas la force de la cacher.

En ce monde, j'ai trop aimé
Tous ce qui fait que l'âme, de chair, soit enrobée.
Le monde des trembles qui, leurs branches déployées,
Se miraient dans les eaux rosées.

Nombre de fois dans le silence, j'ai pensé,
Nombres de chansons sur moi, j'ai composé,
Et, sur cette terre affligée,
je reste heureux d'avoir vécu et respiré.

Je suis heureux d'avoir embrassé des femmes
Froissé des fleurs et, dans l’herbe, traîné
Et, les bêtes, nos frères cadets,
Leurs têtes, n'ai jamais frappé.

Là-bas, je sais, que ne fleurissent pas les bosquets,
Ne tintent pas, les coups de cygne des blés.
Ainsi donc, devant l'assemblée des s'en-allant,
Je reste toujours frissonnant.

Il n'y aura pas dans ce pays, je le sais,
Dans la brume, ces plaines mordorées,
C'est pour cela que me sont chers,
Ces humains qui vivent avec moi, sur terre.

Traduction : Sarah P. Struve

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18 novembre 2020 3 18 /11 /novembre /2020 16:19

Alexandre Pouchkine écrivit ce poème à l'age de vingt-trois ans, alors qu'il séjournait dans le sud de la Russie du côté d'Odessa et de Kichinev, où il avait été exilé et où il exerçait quelque emploi administratif.

Sur le vidéogramme ci-après, c'est le Chœur académique d’État de Russie qui interprète le poème.

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Le prisonnier ~ Узник
A. Pouchkine (1822)

Je suis enfermé derrière les barreaux d'un humide cachot.
Un jeune aigle élevé en captivité,
Mon triste camarade, battant des ailes,
Becquette sous la fenêtre une nourriture ensanglantée,

Il la becquette et la jette et, regarde par la fenêtre,
Comme à l’unisson de ma pensée.
Il m’appelle du regard et de son glas,
Voulant dire. «  Envolons-nous, allez ! 

Nous sommes de libres oiseaux ; il est temps, frère, il est temps !
Là, où derrière les nuages, les monts blanchissent,
Là, où les limites marines bleuissent,
Là, où se promènent seuls, le vent ... et moi !... »

Traduction : Sarah P. Struve

 

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5 juin 2020 5 05 /06 /juin /2020 08:49

"Песенка об открытой двери ~ Pessenka ob otkrytoï dveri" ~ Cette "Chanson de la porte ouverte," fut écrite par Boulat Okoudjava en 1959.

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Песенка об открытой двери / Chanson sur la porte ouverte
Boulat Okoudjava

Quand la tempête hurle telle une bête
Longuement et sévèrement,
Ne fermez pas votre porte,
Que votre porte reste ouverte.

Et, si une route lointaine, vous attend,
Une route difficile, imaginez,
N’oubliez pas d’ouvrir la porte en grand,
La porte ouverte, laissez.

Et, vous en allant dans la nocturne silencité,
Sans mots superflus, décidez :
Le feu de l’âme avec le feu de genévrier,
Dans le poêle, mélangez.

Que le mur soit tiède
Et le banc, moelleux…
Les portes fermées ne valent pas un clou
Le prix d’un cadenas, cinq sous !


Traduction : Sarah P. Struve

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Présentation

  • : STENGAZETA - ПАРИЖСКАЯ СТЕНГАЗЕТА
  • : Le mot « Stengazeta » est un acronyme voulant dire « journal mural ». Stengazeta de Paris publie des traductions de chansons russes contemporaines et/ou populaires, ainsi que des articles d'opinions. Il m’a semblé utile, de faire percevoir à travers ce blog, la Russie et ses cultures, hors du prisme propagandiste et réducteur que véhiculent les pouvoirs politiques, économiques & médiatiques occidentaux. S. P Struve
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