Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 novembre 2010 7 21 /11 /novembre /2010 12:19

Les Varègues - des scandinaves commerçants et guerriers ayant découverts  la route du sud menant à Byzance, route passant du golf de Finlande à la mer noire en suivant les cours d’eau de la Neva au Dniepr - sont à l’origine de la création du premier Etat Rus’, qui fut gouvernés par des princes Varégues, dont le premier fut Riourik (Rørik), prince de Novgorod et fondateur de la dynastie Riourikide qui régna sur la Rus’ Kievienne, la principauté de Rostov-Souzdal-Vladimir, puis la principauté de Moscou  et ce, jusqu’au milieu du XVI° siècle. Nombre de mots et de noms russes sont originaires de la langue parlée par ce peuple, le vieux norrois.

variagi2

La chanson  "На север – Na sever - Vers le nord" est issue de l’album "Дорога сна - Doroga sna – La route du songe" du groupe de rock – folk  "Мельница - Melnitsa".  Édité en 2003, l’album revisite la mythologie de ces peuples Norrois.

____________________

На север / Vers le nord

Texte : Natalia O'Shea / Musique: Ruslan Kamliakov

En des contrées étrangères, de l’acier et du ciel, entrelacement,
Dans des yeux, de la douleur et de la fureur, entrelacement.
Eh –oh ! Les arabesques des ailes, transperçant l’air tourbillonnant,
Nous entendions les chants des dernières walkyries, dans les hurlements des vents,

Par la gueule du dragon, le ciel est fendu et les vagues éventrées  
De lumière et de vent, vibrent les cordages, à présent transpercés,
Et la lune – Je l’attendais et l’aimai telle une fiancée.
Rien à faire du sommeilles, nous sommes les enfants des dieux; claire est notre destinée.

Au creux de nos pupilles, de la glace éternelle, les limites acérées
Et sur nos crocs, l’eau a l’odeur du sang frais.
Tu vois le scintillement des lames d’entre les gémissements de la nuit déchiqueté,
L’adieu des dieux à la vie qui devient, à l’instant, écourtée.

Éternelle poursuite, au-dessus de la mer; vole, immuable, notre foi,
De pâles nornes chuchotent : vers le nord, vous êtes incultes, vous êtes des animaux,
Mais, quand le premier rayon du soleil glissera sur les froides eaux,
Venez à notre rencontre, fidèles - nous sommes revenus sous notre toit.

Nous sommes revenus sous notre toit, nous sommes revenus sous notre toit,
Vien
s à la rencontre de tes soldats, Odin; nous sommes revenus sous notre toit

Mais sur ces rivages
Du ciel et de l’acier, l’entrelacement
Mais chez les morts, de la douleur et de la fureur, l’entrelacement,
Du ciel et de l’acier… de la douleur et de la fureur…par la lumière et le vent.

Traduction : Sarah P. Struve

Partager cet article
Repost0
31 octobre 2010 7 31 /10 /octobre /2010 00:41

Né à Leningrad en 1940, Iossif Brodsky est considéré comme l’un des plus grands poètes russes contemporains. Arrêté en 1964 pour « parasitisme social », il est condamné à cinq ans de camps. Libéré au bout d’un an, il  sera expulsé de son pays en 1972. Brodsky décédera en 1996, à New-York. Voici l’un de ses poèmes "Je rapporterai du futur, une larme versée..."  Ce poème a été mis en musique par Victor Berkovsky (1932 – 2005).

- Dans le vidéogramme qui suit, extrait d’une série télévisée, cette romance est interprétée par l’actrice Polina Agureeva.

~~~~~~~~~~

 

Пролитую слезу /  Une larme versée…

Iossif Brodsky / Victor Berkovsky

Je rapporterai du futur,
Une larme versée,
Dans un petit anneau, je l’enchâsserai.
Si tu te promènes seule,
Passe-le sur...
Sur ton annulaire, bien sûr. 

Et les autres, elles ont leurs maris,
Des anneaux jaunets,
Des boucles d'oreille nacrées.
Et moi, j’ai une larme,
Une turquoise liquide,
Qui sèche au petit matin. 

Tant qu’il est visible de loin,
Porte l’anneau.
Après, il s’en trouvera un autre.
Et si tu te lasses de le porter,
Tu auras quelque chose à laisser tomber
Au fond d’un puits, dans la nuit.

Traduction: Sarah P. Struve

Partager cet article
Repost0
23 octobre 2010 6 23 /10 /octobre /2010 14:19

Svetlana Surganova (prononcer "Sourganova") est née à Leningrad le 14 novembre 1968. Elle fut élevée par Lïa Surganova, sa mère adoptive. Svetlana a étudié le violon dans une école musicale avant d’entreprendre des études de médecine avec comme spatialité la pédiatrie. Surganova a commencé à écrire de la poésie à l’âge de 14 ans. En classe de 9° soit l’équivalent de la 3° en France, Svetlana crée son premier groupe « Kamerton ». Son second groupe « Liga » elle le crée durant ses études de médecine.

Après sa rencontre avec Diana Arbenina en août 1993, elle crée avec elle le groupe «Ночные Снайперы –notchnye snaïpery – Les snipers nocturnes »

En 2002 elle se sépare du groupe. En 2003, elle enregistre, avec le groupe " Сплин - Spleen"  l’album «Новые люди- Novyé lioudi – Nouvelles personnes ». En avril de la même année, Surganova crée un nouveau groupe « Сургунова и оркестр - Surganova i orkestr » :
La chanson « Anguel - L’ange » est issue d’un album  single du groupe, parue en 2004 « 
Корабли - Karabli – Les navires » puis reprise en 2005 dans l’album « Возлюбленная Шопена –Vozliublinaia Chopena – La bien-aimée de Chopin »

Ангел / L'ange

Светлана Сурганова / Svétlana Sourganova

Au matin, est venu chez moi, un ange argenté.
Il était malade,
en un délire brûlant, il se débâtait.
M’appelant en enfer à moins que cela ne soit au paradis,
Il n’arrêtait pas de me dire : « Choisi ! »

En une envolée vers moi, ses ailes, il avait brûlé
Enterrant son âme dans de la sandre sacrée,
Pour un refus, il prenait
L’indifférence de regards croisés

Lors de nos rencontres, il était gentil, pleurant,
Il voulait me prendre et de sa chaleur, m’envelopper.
Je ne lui ai pas ouvert ma porte figée,
Je lui ai dit : « pas maintenant !
 

Il disait après, qu’il vieillissait vite,
Il devint noir, oubliant qu’un jour il fut blanc,
Que de la maison où vivait mon ange, est sorti
Hier, un diable ensauvagé et boitant.

Il disparut dans l’obscurité, mais la rumeur affirmait,
Que de par la terre, deux blanches ailes, il traînait
Et qu’avant de disparaître dans la nuit,
Il s’était retourné et avait ri.

Traduction : Sarah P. Struve

Partager cet article
Repost0
17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 11:04

« Конь - Kon’ - L’étalon » est issue du troisième album du groupe Lubé « Зона Любэ –Zona Lubé – Zone Lubé » Les chansons qui composent cet album furent crées pour le film au titre homonyme  du réalisateur Dmitri Zolotoukhine. Le travail de création de l’album dont les chansons devinrent l’ossature du film de Zolotoukhine, dura prés de deux ans. Chacune des chansons est, en soi, une nouvelle faisant partie de ce film. « Un seul thème unit toutes ces chansons-nouvelles, c’est le sentiment de la repentance, prenant possession, tôt ou tard, de chaque être humain ».

Lube-zona.jpg-  Ce lien vous mènera au vidéogramme extrait du film de Zolotoukhine avec le thème de « Kon', -L’étalon ».

- Le vidéogramme, ci-après, est issue de l’émission « Фабрика звёзд –Fabrika zviozd – La Fabrique d’étoiles » équivalent russe de « Star académie » Dans ce vidéogramme Nikolaï Rastorgouev, chanteur principal du groupe interprète cette chanson avec les jeunes participant au concours de la Fabrique d’étoiles.

~~~~~~~~~~~~

Конь  / L’étalon

Texte : A. Chaganov / musique : I. Matviénko

Je sortirai de nuit en plein champ, avec mon étalon,
Par une nuit sombre, doucement nous avancerons.
Nous avancerons avec mon étalon à travers champs à l'unisson,
Nous avancerons avec mon étalon à travers champs à l'unisson.

C’est la félicité étoilée, de nuit en plein champ …
Il n’y a pas âme qui vive dans les champs,
Seuls mon étalon et moi, à travers champs, avançons,
Seuls mon étalon et moi, à travers champs, avançons.

Je monterai mon étalon,
Toi, emporte-moi à travers champs.
A travers l’immensité des champs,
A travers l’immensité des champs.

Laisse-moi donc jeter un regard par là-bas,
Où donne naissance le champ à l’aurore.
Oh, couleur d'airelle, rouge vermeil de l’aurore,
Ce lieu existe-t-il ou bien n’existe-t-il pas?

Les champs, les sources coulant au milieu,
De lointains villages, leurs feux follets,
Le blé doré et le lin bouclé -
Je suis amoureux de toi, Russie, amoureux.

Il y aura une bonne récolte cette année,
Tout ce qui a pu arriver, ne sera plus que passé,
Chante blé doré, chante lin bouclé,
Chante comme de la Russie je suis amoureux !
Chante blé doré, chante lin bouclé …

Nous avançons à travers champs, avec mon étalon, à l'unisson.

Traduction : Sarah P. Struve

Partager cet article
Repost0
9 octobre 2010 6 09 /10 /octobre /2010 17:45

L’auteur de ce poème est le poète Siméon Stromilov (1810 – 1862) peu de choses sont connues à propos de lui. Entre 1830 et 1839, il collabora à nombres de revues littéraires, telle la revue « Московскоий Наблюдатель –Moskovski nabludatil – L’observateur de Moscou » ou encore « Сын оте́чества –Syn otchtchestva – fils de la patrie » d’abord auteur de poésies patriotiques et rhétoriques, il cultiva par la suite le style des poètes romantiques des années 30, se tournant vers la romance dont le poème « Est-ce la branche qui plie sous le vent » est une illustration typique.

La musique de cette romance fut écrite par le « compositeur-dilettante » Alexandre Varlamov (1801 – 1848). Issu d’une ligné de nobles d’origines Moldaves, dès l’âge de dix ans il fut choriste à la cour de Saint Petersbourg. Varlamov eut comme professeur un maître de la musique sacrée russe : Dmitri Bortnianski. De 1818 à 1823, il fut directeur du chœur de l’ambassade russe aux Pays-Bas. De 1832 à 1845, Tout en enseignant le chant par intermittence, il fut maître de chapelle   pour le théâtre impérial de Moscou. Varlamov composa deux ballets, de la musique de scène, des pièces pour piano ainsi que des chansons. Certaines de ces chansons telle cette romance, sont, à ce jour, connues et chantées par tout le monde et font partie intégrante de la chanson populaire russe.

Voici deux vidéogrammes de cette romance :

- Le premier vidéogramme est un extrait de la deuxième partie d’un  film diptyque "Любовь земная - Lioubov zemnaïa -  Amour terrestre / Судьба - Soudba - Destin" de l’acteur, réalisateur et scénariste, Evgueni Matveev qu’il réalisa entre 1974 et 1977.  Dans cet extrait, Olga Ostrooumova et Zinaïda Kirienko,  chantent cette romance.

- Le second vidéogramme est interprété par le chanteur EvgueniVinogradov (1908 -1980) Vinogradov, né à Kazan, commença à chanter encore enfant, dans un chœur d’église. Il devint l’une des voix de la chanson soviétique.

~~~~~~~~~~~~~~

То не ветер ветку клонит.  / Est-ce la branche qui plie sous le vent.
Texte : Simeon Stromilov – Musique: Alexandre Varlamov

Est-ce la branche qui plie sous le vent,
Serait-ce, de la chênaie, le bruissement.
Est-ce  mon petit cœur qui se lamente,
Telle une feuille d’automne tremblante.

Je fus exténué par le chagrin,
Ce serpent vipérin !...
Ma flammèche de copeaux, consume-toi,
Je brûlerai avec toi.

Il n'y a plus ici de vie pour moi, sans mon aimée:
Avec qui donc irai-je, maintenant, me marier ?
Serait-ce avec la tombe, que la destinée
M’a condamné, moi le gaillard, à me fiancer.

Entrouvre-toi, terre transie,
Offre au gaillard, l’oublie,
Adopte-moi mère nourricière
Dans une étroite cellule funéraire.

Ce destin m'est devenu odieux,
Le chagrin et la tristesse, m'ont dévoré...
Serait-ce  bientôt, serait-ce avant peu,
Que la dalle tombale m’aura empierrée ?

Traduction : Sarah P. Struve

Partager cet article
Repost0
25 septembre 2010 6 25 /09 /septembre /2010 15:55

Vladimir Nabokov écrivit le poème « На закате – Na zakate - Au crépuscule » à Berlin en 1935, un an avant qu’il ne quitte la capitale allemande après l’assassinat de son père et à l’heure de la montée nazie.

nabokov4Ce poème fut mis en musique par Alexandre Soukhanov, qui l’interprète dans le vidéogramme ci-après.

_________________________ 

На закате / Au crépuscule 

Владимир Набоков / Vladimir Nabokov 

Au crépuscule, auprès du même banc,
Comme du temps des jours de ma jeunesse,

Au crépuscule, lequel, tu le sais,
Celui à l'hanneton et à l’étincelant nuage,

Près du banc à la planche vermoulue,
Haut, au-dessus de la rivière dorée,

Comme alors, en ces jours lointains,
Souries et détournes ton visage,

Si aux âmes mortes il y a longtemps,
De revenir, parfois, il est donné.

Traduction : Sarah P. Struve

Partager cet article
Repost0
9 septembre 2010 4 09 /09 /septembre /2010 19:24
Oleg Gazmanov est né le 22 juin 1951 à Gusev, dans l’oblast de Kaliningrad. Il est un chanteur, compositeur et poète populaire, déjà connu à l’époque soviétique. Ses textes et chansons reflètent un amour douloureux de sa patrie russe, et une certaine nostalgie de la fraternité internationaliste.
« Officiers » est un texte magnifique sur la guerre en Afghanistan, sur l’honneur des officiers, de leur responsabilité envers leurs hommes ainsi que leurs sacrifices au nom de la Russie.

 

~~~~~~~~~~

Officiers ! - Офицеры ! 

Oleg Gazmanov

Messieurs les officiers, avec les accords de la foi,
Sur des nerfs tendus, je chante cette chanson,
A ceux qui, oubliant de faire carrière, ne s´émurent pas de leur sort,
En offrant leurs poitrines pour la défense de la Russie

A vous qui avez survécu à l´Afghanistan sans salir votre honneur,
Qui n´avez pas fait carrière sur le sang des soldats
Je chante pour les officiers, ayant eu pitié des mères,
Leurs rendant vivants, leurs enfants.

Officiers, officiers, votre coeur est en joue
Pour la Russie et la liberté jusqu´au bout,
Officiers, Russiens, que rayonne à nouveau la liberté,
Obligeant les coeurs à battre à l´unisson

Messieurs les officiers, comment épargner votre foi ?
Au-dessus des tombes ouvertes, vos âmes râlent
- Frères, qu´avons-nous fait, nous n´avons su les protéger,
Maintenant, leurs regards nous poursuivent à jamais.

De nouveau des gamins s´en vont, se dissolvant dans le couchant
La Russie les appelle, comme elle le fit souvent
De nouveau vous partez, peut-être, droit vers le ciel,
Du haut duquel vous nous pardonnez.

Où donc allez vous, peut-être, droit vers le ciel,
Du haut duquel vous nous pardonnez.

Officiers, officiers, votre coeur est en joue
Pour la Russie et la liberté jusqu´au bout,
Officiers, Russiens, que rayonne à nouveau la liberté,
Obligeant les coeurs à battre à l´unisson

Officiers, officiers, votre coeur est en joue
Pour la Russie et la liberté jusqu´au bout,
Officiers, Russiens, que rayonne à nouveau la liberté,
Obligeant les coeurs à battre à l’unisson

Traduction : Sarah P. Struve

Partager cet article
Repost0
29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 13:36

Boris Aléxndrovitch Almazov  est né le 5 août 1944 à Leningrad. Il est issu d'une vielle lignée de cosaques. On retrouve les traces de sa famille dès 1632. Ses parents - le père est fils d'officier et petit-fils d'Ataman (chef cosaque élu), la mère d'origine noble est fille de prêtre - doivent fuir en 1932 la région du Don où sévit la famine et les répressions, pour Leningrad.  Du fait de ses origines, son père fait la guerre dans un bataillon disciplinaire, il sera tué en participant au déminage de Kaliningrad. La mère de Boris Aleksandrovich, termine la guerre avec le grade de lieutenant du service médical, décorée par six fois, elle revient du front invalide.
Dès l'âge de 16 ans, alors qu'il vient de terminer sa  neuvième classe (équivalent russe de la seconde), Boris  commence à travailler à l'usine pour nourrir sa famille, tout en continuant simultanément ses études à l'école de la jeunesse ouvrière, Il sera à tour de rôle,  tourneur, serrurier,  docker, géologue. Boris Alexandrovich fait son service militaire dans les troupes aéroportées. En 1962 il entre à l'institut théâtral d'état de Leningrad où il étudie la musique et la cinématographie. A la fin de ses études, en 1968, il  enseigne l'histoire de l'art.

Boris Almazov est membre de l'union des journalistes depuis 1974 ainsi que de l'union des écrivains depuis 1980. Parallèlement il participe activement à la renaissance du monde cosaque. Auteur de livres pour enfants  dont " le plus bel étalon." Ses livres sont, à ce jour, inédits en français. Almazov est venu naturellement à la chanson. Il fait parti de ce groupe de bardes  au quel participaient également Vissotski et Okoudjava. A travers certaines de ses chansons, il tente de réconcilier la mémoire de ces jeunes gens qui moururent " les un en Boudïonovka, les autres en blanc. "  Ses textes, dont certains sont en accès libres de droits, sont imprégnés de la guerre civile, de l'absence du père, de l'histoire tragique de sa famille ainsi que de sa nostalgie de la vie paisible que menaient avant la révolution, les cosaques de la région du Don, vie parfois si semblable à l'Amérique rurale de Mark Twain. Sa lumineuse chanson " Little-Game " est comme un pont entre ces deux mondes.

_____________________ 

Лител-гейм / Little-game
Борис Алмазов / Boris Almazov

En chaussettes rayées, gilet ajusté,
Une casquette neuve vissée sur le crâne
Ce dimanche matin, je m'en allais
À la foire de Little-Game.
- J'vais à Little-Game, j'vais à Little-Game,
À la foire de Little-Game !

Et là, où d'entre les pierres rigolait la rivière,
De mon visage, la poussière, j'ai lavé.
Prés du pont, un vieux j'ai rencontré
Au bord de l'onde, il pêchait
- J'vais à Little-Game, j'vais à Little-Game,
À la foire de Little-Game !

L'eau s'argentait, une perche sautait
dans le seau qu'à l'ombre il avait posé
- Eh! Fiston, où vas-tu si tôt?
J'ai répondu: -à Little-Game,
À la foire de Little-Game !

-Ainsi donc il y a encore une foire!
Je me souviens, dans le temps j'y dansais
une gamine, j'y ai rencontré
et, là, dans la foule, l'ai perdue.
Comme les années courent! Oh, comme les années volent,
elles coulent comme l'eau d'entre les doigts.
Mais ces yeux gris
jamais je ne les oublierai.
O Little-Game, O Little-Game,
ma jeunesse, Little-Game !

- Vieux, ne cafarde pas les années passées,
Oublie les vieilles passions.
Si tu veux, j'irai vendre ton poisson
Et t'acheter quelque chose.
J'vais à Little-Game, j'vais à Little-Game
Et vais t'acheter quelque chose.

- Mon gars t'as raison, cafarde ou pas
L'instant passé, tu ne peux le rattraper,
Achète-moi donc un peu de jeunesse
Je fatigue d’être vieux.

Comme le temps court ! Oh, comme le temps vole !
Mais, il me semble que si je pouvais rejeter les années
Je retrouverai cette foire
Et ne le regretterai jamais
O Little-Game, O  Little-Game,
ma jeunesse, Little-Game !

En chaussettes rayées, gilet ajusté,
Une casquette neuve vissée sur le crâne
Ce dimanche matin, je m'en allais
À la foire de Little-Game.
- J'vais à Little-Game, j'vais à Little-Game,
À la foire de Little-Game !

Traduction : Sarah P. Struve

Partager cet article
Repost0
26 août 2010 4 26 /08 /août /2010 18:13

levitanskii_yurii.jpgIouri Levitanski (1922 -1996) et né à Kozelets en Ukraine, la famille Levitanski déménage à Kiev, puis Stalino (actuellement Donetsk) Levitanski monte à Moscou en 1938 pour suivre les cours de l’institut de philosophie, de littérature et d'histoire. Dès le début de la Grande Guerre Patriotique, Levitanski part comme soldat au front, devient officier, puis correspondant de guerre. Il commence à se faire publier dans des journaux du front, en 43. Après avoir participé aux combats contre les troupes japonaises en Mandchourie, décoré plusieurs fois, il est démobilisé en 1947. Son premier recueil de poésie « La route du soldat » est publiée à Irkoutsk en 1948. Puis viennent les recueils  « Rencontre avec Moscou » (1949), « Le plus chère » (1951), « Famille secrète » (1954), puis nombre d’autres recueils inédits en français. Il devient membre de l’Union des Écrivains en 1957. En 1963, il publie un recueil de poèmes qu’il intitule « Le ciel terrestre », recueil qui le rend célèbre. Iouri levitanski est enterré à Moscou, au cimetière de Vagankovo.
Iouri Garine est un compositeur chansonnier contemporain. Il composa la musique de « Je brûle les ponts » en 1999.
Le vidéogramme qui illustre cette romance, a été glané sur le net. C’est la belle voix de Jeanna Bitchevskaia qui l'interprète.

__________________

Сжигаю мосты / Je brûle les ponts

Texte : Iouri Levitanski ~ Musique : Iouri Garine

L’odeur de feuilles brulées, embaume le jardin,
Adieux, je ne reviendrai plus ici,
Se consument les feuilles, le papier noircit,
Je brûle les ponts, je brûle les ponts.

S’alourdit le bras, Noircissent les feuilles,
Tel un cordon bickford, se consume la ligne,
Les arbres sont nus de leurs dernières feuilles.
Je brûle les ponts, je brûle les ponts.

Adieux, j’accomplis un renoncement rituel.
Telle de la poudre, brûlent les feuilles automnales,
Et les gouttes sur les vitres, ont la clarté des étoiles.
Je brûle les ponts, je brûle les ponts.

Je ne viendrai plus dans ce jardin,
Je m’en vais pour ne plus revenir en arrière,
Avant la précoce et verte étoile, la dernière.
Je brûle les ponts, je brûle les ponts.

Traduction : Sarah. P.  Struve

Partager cet article
Repost0
22 août 2010 7 22 /08 /août /2010 12:21

Valia (Lialia) Dimitrievitch (1905 – 1983) est l’une des sœurs avec Maroussia, d’Aliocha Dimitrievitch.. Les Dimitrievitch appartiennent à une famille de musiciens Tsiganes  russes,. Leur père, Ivan Dimmitievitch a créé, encore, avant la révolution, en Russie, un ensemble de chanteurs et danseurs Tsiganes. La tribu Dimitrievitch quitta la Russie pendant la guerre civile.

Voici un  vidéogramme où Valia Dimitrievitch interprète une romance Tsigane écrite par elle et son frère Aliocha à la mort de Maroussia.

Пой цыгане – Chantez Tsiganes

Valia et Aliocha Dimitrievitch

Chantez  Tsiganes, chantez plus gaiment
Que la coupe de vin tinte d’un son plus éclatant,
Que
sanglotent les voix tsiganes
Qu’Aliocha joue jusqu’au jour venant.

Elle est partie et, jamais, oh, ne reviendra plus,
Elle a brisé sa vie, versez nous du vin,
Et peut importe que le passé ne revienne plus,
Essayons de t’oublier, rempli le verre, verse le vin.

Chantez Tsiganes, chantez plus gaiment
Que la coupe de vin tinte d’un son plus éclatant,
Que
sanglotent les voix tsiganes
Qu’Aliocha joue jusqu’au jour venant.

Aujourd’hui, avec vous mes chères Tsiganes,
Avec vous, nous buvons du vin, du champagne jusqu’au matin
Et demain, à l’aurore, de bon matin,
Je quitterai le campement, mon campement tsigane.

Chantez Tsiganes, chantez plus gaiment
Que la coupe de vin tinte d’un son plus éclatant,
Que
sanglotent les voix tsiganes
Qu’Aliocha joue jusqu’au jour levant.


Traduction : Sarah P. Struve

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : STENGAZETA - ПАРИЖСКАЯ СТЕНГАЗЕТА
  • : Le mot « Stengazeta » est un acronyme voulant dire « journal mural ». Stengazeta de Paris publie des traductions de chansons russes contemporaines et/ou populaires, ainsi que des articles d'opinions. Il m’a semblé utile, de faire percevoir à travers ce blog, la Russie et ses cultures, hors du prisme propagandiste et réducteur que véhiculent les pouvoirs politiques, économiques & médiatiques occidentaux. S. P Struve
  • Contact

 

 

Recherche

Pages

Catégories